Un sujet d’importance capitale pour les pays africains sera abordé lors du Deuxième sommet Russie-Afrique et du Forum économique et humanitaire qui y est associé, prévus à Saint-Pétersbourg, au centre de congrès et d’exposition ExpoForum, les 27 et 28 juillet 2023.
À la veille de cet événement qui inclut la sphère humanitaire et sociale- travailler ensemble pour une nouvelle qualité de vie- une bonne nouvelle a été annoncée aux pays africains les plus pauvres : ils seront approvisionnés gratuitement en céréales par la Russie, qui vient de se retirer de l’initiative de la mer Noire. Pour rappel, la Russie est sortie le 17 juillet de l’accord céréalier d’Istanbul, conclu initialement en juillet 2022. Comme l’explique l’agence russe Sputnik, cet accord était composé de deux volets: le premier permettait les exportations sécurisées des céréales ukrainiennes via la mer Noire, le second était censé faciliter le commerce agricole russe dans le contexte des sanctions internationales. Le couloir établi en mer Noire pour le passage sécurisé des navires avec les céréales et d’autres produits agricoles a été « utilisé par le régime de Kiev à des fins militaires », a déclaré, Dmitri Peskov, le porte-parole du Président russe, cité par Sputnik. Ce « n’est plus un secret pour personne, c’est une évidence », a-t-il précisé. Naturellement, l’Union européenne (UE), alliée de l’Ukraine, a condamné la décision de la Russie de se retirer de l’accord céréalier de la mer Noire. Cyniquement, l’UE veut faire croire qu’elle pense à la sécurité alimentaire des populations vulnérables dans le monde, comme elle a pensé à leur sécurité sanitaire au moment de l’épidémie de Covid-19, et l’affaire des vaccins le prouve amplement. Personne, dans les pays du Sud, ne donne plus crédit à de telles déclarations. Depuis quand, le sort des populations les plus pauvres de la planète, notamment en Afrique, préoccupe l’UE ? Même sans l’accord céréalier, la Russie est prête à fournir gratuitement des céréales aux pays africains dans le besoin, a fait savoir le porte-parole du Kremlin. Il fait constater que « les pays les plus pauvres d’Afrique ont obtenu de l’accord la partie la plus petite ». « La Russie maintient sa position, nous sommes en contact avec nos partenaires africains, et ces contacts se poursuivront lors du prochain forum Russie-Afrique », a déclaré Dmitri Peskov, le 18 juillet. On sait que le président russe, Vladimir Poutine, avait précédemment promis de livrer gratuitement les pays africains pauvres en céréales.
C’est ce qu’a fait, selon Sputnik, il y a quelques mois, la Russie qui a fourni des lots d’engrais au Malawi et au Kenya. D’après le Financial Times, cité par Sputnik, la Russie songerait à un accord trilatéral avec le Qatar et la Turquie, pour expédier des denrées vers les pays qui sont dans le besoin. Selon ce protocole, le Qatar paierait Moscou pour expédier du grain russe à la Turquie, qui distribuerait ensuite la récolte aux pays nécessiteux. Cette proposition pourrait justement être formulée lors du prochain sommet Russie-Afrique et lors de la visite du Président russe en Turquie en août, ont affirmé au Financial Times des sources proches du dossier. Evidemment, une telle perspective crée la panique dans les pays occidentaux. Ainsi, les États-Unis font pression sur les dirigeants africains pour ne pas assister au prochain sommet Russie-Afrique, rapporte le Financial Times, cité par Sputnik. Ces tentatives d’influence se font parfois très directement, « sans cérémonie et de manière absolument effrontée », avait déclaré le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, rapportant les témoignages d’autres dirigeants africains. » Ces attitudes ne recouvrent au fond qu’un profond « mépris du peuple africain » et un « manque de considération » pour les dirigeants du continent, résumait récemment à Sputnik Aly dit Agali Wélé, vice-président du Bloc pour le redressement et le développement du Mali.
M’hamed Rebah
