Après avoir rappelé le sacrifice consenti par la famille de la presse, durant les trois phases décisives de la vie de la nation. La phase liée à l’occupation coloniale où la presse a mené un combat libérateur, suivie par la phase d’édification nationale sous le régime du parti unique où la presse avait joué un rôle d’accompagnateur des politiques économiques et sociales élaborées par les décideurs politiques, et arrive la troisième phase qui est la plus cruciale dans la vie de la presse nationale. Après la Constitution de 1989, qui a consacré le multipartisme et l’ouverture médiatique, de nouvelles parutions ont vu le jour. Les Algériens découvraient la liberté de ton, une liberté de ton qui en décousait avec le style de la presse publique sous le régime du parti unique. Deux ans après la naissance de la presse privée, l’Algérie a connu une politique sans précédant, suite à l’arrêt de processus électoral et l’interdiction d’exercice du Front islamique du salut (FIS). Une décision qui a fait entrer l’Algérie dans une spirale de violence où la presse à payer un lourd tribut. Tahar Djaout fut le premier journaliste être assassiné par le terrorisme, un certain 26 mai 1993. La liste fut longue, 110 journalistes ont été assassinés par le terrorisme. Aujourd’hui, ils sont considérés comme des martyrs du devoir national pour avoir sacrifié leur vie pour que l’Algérie reste debout. Le président Bouteflika n’a pas omis de rappeler le sacrifice consenti par les journalistes pour la défense du caractère républicain de l’État algérien, durant la Décennie du terrorisme. Dans un message adressé, hier, à la presse nationale, à l’occasion de la Journée mondiale de la presse, Abdelaziz Bouteflika a rappelé que la corporation des journalistes a été au premier rang de la résistance pour la survie de l’Algérie, et le triomphe des lumières de l’islam et de l’honneur de la patrie sur la barbarie du terrorisme. «C’est là, une occasion, pour nous recueillir, une nouvelle fois, à la mémoire des martyrs du devoir national, hommes et femmes, victimes du terrorisme», a écrit le président Bouteflika dans son message. La lutte nationale et les sacrifices incommensurables, qui ont jalonné le parcours de la presse nationale, dans le cadre des batailles, des victoires et des douleurs de son peuple, lui valent respect et reconnaissance, a ajouté la même source. Pour le Chef de l’État, la Journée mondiale de la liberté de la presse, célébrée chaque année, est un événement saillant qu’il importe de mettre en avant, au vu de l’impact tangible du secteur de la presse et de la profession de journaliste sur l’édification des sociétés, la promotion de l’esprit, la diffusion du Savoir, et l’éclairage de l’opinion publique. La presse, et les médias en général, ont de tout temps été à l’avant-garde pour relever les défis dans notre pays. Depuis les débuts de la lutte du Mouvement national, les journaux ont su, malgré leur nombre réduit, contrecarrer les projets d’aliénation coloniale, de mystification politique et d’occultation culturelle, en dépit des méthodes de répression qui les frappaient comme l’interdiction, la saisie et l’intimidation des journalistes par la liquidation, la prison ou la proscription.
Hacène Nait Amara