À trois semaines de la fin des délais pour pouvoir bénéficier des mesures prises dans le cadre de la loi de Finances complémentaire 2015 qui permettent un meilleur recouvrement des cotisations de sécurité sociale des travailleurs non salariés, le DG de la Casnos a affirmé que beaucoup reste à faire pour que tout les non- salariés adhèrent à la Caisse.
«Actuellement on dénombre plus de 3 millions de non salariés en Algérie. À ce jour, quelques 950 000 travailleurs non-salariés ont régularisé leur situation, mais il reste encore 1.800.000 affiliés qui ne cotisent pas de manière régulière », a déclaré le DG de la Casnos, Chawki Achak Youcef, hier lors de son passage sur les ondes de la radio chaîne III, dans l’émission l’invité de la rédaction. Grâce aux mesures de la LFC 2015 qui permettent aux non-salariés de payer leur cotisation de l’année en cours et de bénéficier d’un échéancier de paiement de leurs cotisations antérieures et de l’exonération de majoration et de pénalité de retard, l’hôte de la Radio algérienne a précisé que la Casnos a pu renflouer considérablement sa trésorerie en recouvrant 76 milliards de DA, contre 43 milliards de DA, soit une hausse de 90% des recettes de la Caisse. A cet égard, il a précisé que ces mesures de facilitations ont permis de stabiliser financièrement la Caisse. « Je peux dire qu’actuellement il y a pérennité financière à la CASNOS d’ici 2030, mais nous devons poursuivre nos efforts afin d’inculquer la culture de la sécurité sociale aux Algériens », a déclaré le DG. D’ailleurs, il rappellera que pour pouvoir prétendre bénéficier d’une couverture sociale et ouvrir en même temps droit à la retraite, les travailleurs non salariés qui ne l’ont pas encore fait bénéficieront d’un délai s’étalant, jusqu’au 31 décembre 2016, pour régulariser leur situation auprès de la Casnos. « Même si les gens sont tenus de faire leurs déclarations avant le 31 décembre, ces derniers ont jusqu’au 30 juin et 30 septembre pour les agriculteurs pour payer leur cotisations », a encore déclaré Chawki Achak Youcef. Cependant, il prévient que faute de n’avoir pas adhéré à son organisme, ces derniers sont susceptibles de faire l’objet de mesures de coercition financières, voire de la saisie de leurs biens. Pour assurer une meilleure adhésion et à amener cette catégorie de personnes (commerçants, agriculteurs et membres de professions libérales) à régulariser sa situation, l’intervenant a souligné que la Casnos a recouru à de larges actions de sensibilisation. Le DG de la Casnos a également affirmé que des moyens seront mobilisés pour renforcer et affiner les opérations de contrôle des travailleurs non-salariés qui ne sont pas affiliés à la Casnos ou affiliés mais qui sont débiteurs de cotisation, et ce à partir de l’année 2017. S’étalant davantage quant au contrôle, il a expliqué que la Caisse travaille en étroite collaboration avec les différentes institutions telles que l’Anem, Ansej, Cnac, CNRC…, et ce, pour mettre à jour la base de données de la Casnos. A titre d’exemple, il a expliqué que « dans la mesure où quelqu’un ouvre un registre de commerce, la Casnos sera automatiquement avisée pour prendre les mesures nécessaires ».
Par ailleurs, au sujet de l’adhésion des agriculteurs, l’hôte de la Radio algérienne a assuré que la Caisse a mutualisé ses efforts avec ceux de la Caisse nationale de la mutualité agricole (CNMA), afin de se rapprocher davantage de cette catégorie. D’ailleurs, le taux d’adhésion est passé à 17%, s’est-il félicité, tout en rappelant que la caisse a ouvert 137 nouvelles structures ce qui a permis plus de rapprochement vis à a vis de la population rurale.
Par ailleurs, au sujet de la fraude, le responsable a rappelé les multiples mesures entreprises par la Caisse pour limiter les dépenses. Tout en appelant les adhérents à préserver soigneusement leurs cartes Chiffa, le DG a précisé que des enquêtes sont menées par la Caisse afin d’éviter les dépenses excessives pour les médicaments.
Lamia Boufassa
