Organisée chaque année, la campagne de communication destinée à la sensibilisation au dépistage du cancer du sein et à récolter des fonds pour la recherche touche à sa fin aujourd’hui. Communément appelé, Octobre rose, la campagne a été surtout l’occasion d’intensifier les appels à l’amélioration de la prise en charge des patientes, à travers la mobilisation davantage de moyens et de personnel, notamment après l’avènement du Covid-19 qui a gravement impacté le processus.
Il faut savoir que même si l’Algérie a mis en place un système de couverture sociale et médicale moderne et performant, il n’en reste pas moins que beaucoup de femmes n’ont pas la capacité financière pour une mammographie, des médicaments onéreux et non remboursés. Le filet social algérien comporte de nombreux trous faisant que des femmes surtout dans les zones rurales n’arrivent pas à accéder aux soins anticancéreux. C’est donc, le moment de revoir ce système de sorte à permettre à de nombreuses femmes d’accéder facilement aux soins et de suivre dans les délais les traitements sachant que la pandémie du Covid-19 n’a pas été sans impact sur la prise en charge des malades atteints de différents types de cancer en général et du sein en particulier. En septembre dernier, des oncologues avaient, en effet, estimé que la pandémie actuelle avait «fortement» impacté la qualité de la prise en charge des malades atteints de maladies chroniques en général et des cancéreux en particulier. Le Dr Amina Abdelouahab, sénologue au CPMC, avait indiqué que la situation sanitaire exceptionnelle que vit le pays «a grandement impacté la qualité des soins prodigués aux malades chroniques, notamment les patientes atteintes du cancer du sein qui se répand beaucoup plus chez certaines catégories d’âge parmi les femmes».
14 000 nouveaux cas enregistrés chaque année
Le cancer du sein arrive en tête de liste des types de cancer prévalant en Algérie, avec plus de 14.000 nouveaux cas enregistrés chaque année, dont un taux important apparaît avant l’âge de 40 ans, contrairement aux pays occidentaux où le cancer du sein apparaît après l’âge de 60 ans et plus, selon les données du registre national du cancer. Selon les spécialistes en cancérologie, en particulier le cancer du sein, et conformément aux recommandations du Plan national de lutte contre le cancer (2015-2020), cette situation épidémiologique exige une attention particulière et des enquêtes nationales approfondies pour identifier les principaux facteurs d’atteinte des Algériennes de ce type de cancer à un âge précoce par rapport aux femmes occidentales. À l’occasion du mois d’Octobre rose, l’association « El-Amel » avait tracé, faut-il le rappeler, un large programme visant à sensibiliser les femmes à l’importance de se protéger contre cette maladie. Une clinique mobile pour le dépistage précoce du cancer de ce cancer par des examens de mammographie a sillonné différentes wilayas du pays. L’association a également organisé une formation spéciale au profit des associations activant dans la lutte contre le cancer dans cinq wilayas du pays, en plus de la signature d’une charte avec plusieurs institutions nationales afin de les sensibiliser, dans le cadre de la médecine du travail, à l’importance du dépistage du cancer du sein chez leurs employées âgées de 40 ans et plus.
Ania Nait Chalal