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CAN 2025 au Maroc : Hugo Broos critique l’organisation

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La Coupe d’Afrique des nations est traditionnellement une fête populaire, un rendez-vous où le football déborde des stades pour envahir les rues. Mais à l’occasion de sa 35e édition, organisée au Maroc, cette image semble s’effriter. À la veille d’un match décisif face au Zimbabwe, le sélectionneur sud-africain Hugo Broos a exprimé un malaise profond, pointant du doigt une compétition qu’il juge privée de son âme.

Le constat dressé par Hugo Broos est sans appel. Fort de son expérience continentale, le technicien belge, vainqueur de la CAN 2017 avec le Cameroun et troisième en 2023 avec l’Afrique du Sud, affirme ne pas retrouver l’atmosphère si particulière qui fait le charme du tournoi africain. Selon lui, la ferveur populaire, élément central de la CAN, est quasi inexistante au Maroc. « En Côte d’Ivoire ou au Gabon, on sentait à chaque instant que l’on vivait un grand tournoi. Ici, ce n’est pas le cas », a-t-il regretté. Broos évoque des images frappantes de ses précédentes expériences. Des supporters massés le long des routes, des drapeaux brandis au passage des bus, une communion permanente entre équipes et public. Autant de scènes absentes, selon lui, dans les villes marocaines qui accueillent la compétition. Une situation d’autant plus étonnante que le Royaume dispose d’infrastructures modernes et de stades flambant neufs. Sur le plan sportif, l’Afrique du Sud reste pourtant en course pour la qualification. Après une victoire difficile contre l’Angola (2-1) à Marrakech, les Bafana Bafana ont chuté face à l’Égypte (0-1) à Agadir. Les Pharaons, solides leaders du groupe B avec six points, ont déjà validé leur billet pour les huitièmes de finale. Derrière, l’Afrique du Sud compte trois points, tandis que l’Angola et le Zimbabwe ferment la marche avec un point chacun. Mais au-delà des enjeux sportifs, c’est bien le contexte général qui inquiète le sélectionneur.

Des tribunes clairsemées et une organisation contestée

L’un des points les plus sensibles soulevés par Broos concerne l’affluence dans les stades. Plusieurs rencontres se sont disputées devant des tribunes à moitié vides, malgré l’importance de l’événement. Le sélectionneur sud-africain estime même que sans certaines mesures exceptionnelles, comme l’entrée gratuite autorisée après le coup d’envoi dans certains stades, l’affluence aurait été encore plus faible. « Si on ne laisse pas les gens entrer gratuitement, personne ne viendra », a-t-il lancé. L’organisation est également au cœur des critiques. Broos a raconté un épisode chaotique survenu avant le match face à l’Égypte. Des supporters munis de billets, y compris des membres de sa famille, auraient été empêchés d’accéder au stade, tandis que des personnes sans ticket étaient autorisées à entrer pour gonfler artificiellement l’assistance. « C’était le chaos. Ma femme a eu peur. L’organisation était très mauvaise », a-t-il dénoncé.

Les conditions climatiques n’ont pas aidé à améliorer l’ambiance. De fortes pluies se sont abattues sur plusieurs villes hôtes depuis le début du tournoi, refroidissant l’enthousiasme des supporters. Le choix d’un calendrier hivernal, motivé par l’évitement de la Coupe du monde des clubs de la FIFA, semble également avoir pesé sur la mobilisation du public local.

Ces critiques trouvent un écho particulier auprès d’autres supporters africains, notamment algériens, qui dénoncent eux aussi les difficultés d’accès aux billets, alors que les tribunes restent clairsemées lors des matchs des Verts. Un paradoxe qui interroge, à l’heure où le Maroc se prépare également à coorganiser la Coupe du monde 2030.

Reste désormais à savoir si les phases à élimination directe sauront raviver la flamme et redonner à la CAN 2025 l’ambiance qui a fait sa légende.

Mohamed Amine Toumiat

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