La campagne électorale pour les législatives du 12 juin a démarré timidement à Oran. Les panneaux d’affichage installés par les communes continuent de trôner vides au niveau de certains carrefours et seuls quelques candidats indépendants ont osé aller à la rencontre de la population pour présenter leurs programmes ou tout simplement engager un travail de sensibilisation pour réussir l’événement.
Pour ce rendez-vous, les traditionnels partis qui avaient l’habitude de verser dans les démonstrations « musclée », de leur force, se sont effacés pour laisser la place à des formations politiques jusque-là inconnues. Le FLN et le RND et même en voulant se donner un grand coup de lifting, ont présenté des candidats qui sont loin de faire l’unanimité parmi la population. La devise du «on prend les mêmes et on recommence» semble être la devise de ces formations politiques dont l’image est fortement altérée par des années de gestion très critiquée, des affaires des assemblées locales et de l’Apn. «L’image de ces deux partis est fortement altérée par leurs élus qui se sont succédés, depuis des décennies, à la tête des communes, des assemblées de wilaya et du parlement ; Il leur faudra beaucoup de temps et une véritable mue, dans leurs rangs, pour se relever et espérer participer à l’œuvre d’édification de l’Algérie nouvelle », affirme un citoyen oranais. Et pour le prochain rendez-vous, les partis politiques engagés dans la course, ont offert l’occasion aux jeunes de figurer sur leurs listes. « Dans notre liste nous avons allié la compétence à l’intégrité morale. On a respecté la parité Hommes-Femmes et on a choisi parmi les oranais les plus représentatifs », affirme un militant du Parti du renouveau algérien. Parmi les candidatures phares de cette formation, figure le journaliste Sid Ahmed Fellahi. Ce dernier, très apprécié par les supporters du MCO et un élément actif dans le domaine social et caritatif, a fait de son amour pour sa ville un argument de campagne. « Je m’engage à honorer la confiance des électeurs durant mon mandat et à être aux côtés de mes concitoyens pour écouter leurs doléances et œuvrer pour leur bien être. Je serai toujours à leur écoute et j’userais d’un discours de sincérité avec eux », a-t-il indiqué quand on a évoqué avec lui les motifs de sa candidature.
Un patriote, self made-man
Pour sa part, Hattou Mohamed Amine, un universitaire, patron d’une entreprise, candidat indépendant sur la liste El-badil (l’alternative), affirme qu’il veut mettre son vécu politique, ses expériences et son savoir-faire au service de sa ville, Oran. Pour lui, le changement ne saurait devenir réalité sans l’arrivée sur la scène politique de jeunes patriotes porteurs d’un projet novateur.
« La conjoncture que traverse le pays dicte aux patriotes de se mettre en ordre de marche pour la refondation de l’État conformément au serment fait aux chouhada. Nous n’avons pas de patrie de rechange et nous sommes obligés de la protéger pour léguer un État fort et moderne aux générations futures. C’est l’essence de notre programme électoral. Nous vivons Oran par tous les pores de la peau et nous sommes déterminés, non seulement à œuvrer pour lui donner sa stature de deuxième capitale du pays mais faire de l’Algérie un modèle de progrès pour les pays en voie de développement », a-t-il souligné tout en précisant que sa stratégie de campagne s’appuie sur un travail de proximité qui vise la sensibilisation du citoyen électeur.
Des jeunes pour parler aux jeunes
Le Front de la bonne gouvernance (créé en 2012), a choisi lui aussi d’ouvrir sa liste, pour les prochaines législatives, aux jeunes. Parmi ces jeunes loups qui se veulent les artisans du changement, figure Samir Boukhari, un quadragénaire, connu dans les milieux de la presse à Oran. Issu d’une famille qui a contribué au développement des médias dans la capitale de l’Ouest. il estime que le moment est venu, pour lui, d’apporter sa contribution à l’édification du pays. « le changement, j’y crois et je me battrais, une fois élu, à le prôner et le défendre dans l’hémicycle. Les mentalités et les pratiques doivent changer. La volonté politique est exprimée par les pouvoirs publics. On doit s’engager dans cette voie et travailler d’arrache-pied pour faire barrage aux forces de l’inertie », a-t-il souligné. Abdallah Izidi, un autre jeune, candidat sur la liste de Jil Jadid, se veut lui aussi un artisan du changement. Ce cadre dans une entreprise de téléphonie croit que le moment est propice pour permettre aux jeunes de participer activement à la vie politique du pays. « L’appareil législatif sera encore plus performant et plus fort après les élections du 12 juin. Il faut y croire et s’engager dans la voie de la refondation des Institutions. Le président de la République a clairement défini un programme salutaire pour le pays, il faut retrousser les manches et s’engager dans cette voie », a-t-il souligné tout en précisant que sa stratégie électorale sera bâtie sur un discours de sincérité et d’engagement.
« Une matheuse » pour incarner le changement
Ghali Sara, une jeune enseignante de mathématique, tout juste âgée de 27 ans est le porte étendard de la liste indépendante « El-Adala El-Ijtimaïa » (justice sociale), affirme que le changement ne saurait être une réalité si on ne crée pas les conditions pour le concrétiser.
« Tout le monde aspire à un mieux-être mais personne n’œuvre pour y parvenir. Il y a un marasme qui s’est installé dans la société et les Algériens que nous sommes restent insatisfaits dans leur vie quotidienne. Je crois que le moment est venu de conjuguer les efforts des patriotes pour concrétiser le changement auquel aspire tout le peuple », dira-t-elle tout en soulignant qu’elle n’a jamais été tentée par la politique, « mais que le moment est venu de se montrer sensible à l’appel de la patrie qui doit faire le bond vers un avenir meilleur ». En attendant le 12 juin et le verdict des urnes, les candidats, surtout les jeunes, font souffler sur la cité un vent d’espoir qu’ils affirment incarner et surtout promettre aux citoyens électeurs.
Slimane B.