Estimant le débat sur la loi de finances 2016, «souvent passionné», le président de la Chambre algérienne de commerce et de d’industrie (CACI), Mohamed Laïd Benamor a souligné, hier, le contexte «particulier» de la vie économique du pays, suite au recul conséquent des recettes de l’état, généré par la chute du prix du pétrole.
Insistant sur « la nécessité de l’engagement rapide des mesures contenues dans la loi de finances 2016 » a-t-il déclaré, avant d’ajouter que la LF2016 porte des « facteurs encourageants (…) pour le climat des affaires » a-t-il indiqué. Après l’apposition de la signature du chef de l’Etat, sur la LF2016, le 30 décembre dernier, après son adoption par les deux chambres, le texte paru, dimanche dernier, dans le Journal officiel (JO) N°72, la CACI a organisé hier une rencontre sur «la loi de finances 2016 et son impact sur l’entreprise» pour une meilleure explication du contenu de ce texte de loi en vigueur faut-il le noter. Pour le président de la CACI, il y a des textes dans la LF2016, en faveur de «l’amélioration du climat des affaires», une des revendication principale, faut-il le rappeler, du patronat. L’intervenant citera, à titre d’exemple, lors de son interventions d’ouverture de la dite rencontre, les articles, 58 62 et 51, exprimant «le regret e l’absence de mesures pour lutter contre le marché informel» a-t-il souligné. Notons que l’article 58, porte sur le soutien à l’investissement, notamment sur la possibilité pour le secteur privé de procéder à la création, ménagement et gestion des zones d’activités ou de zones industrielles, sur des terrains à vocation non agricole constituant leur propriété. L’article 62 qui a suscité de vives réactions d’opposition, notamment à l’Assemblée nationale populaire, a trait au réaménagement des règles et conditions de l’ouverture du capital social des entreprises publiques économiques pour le privé national résident. S’agissant de l’article 51, celui-ci fixe la quote-part égale à 30% des bénéfices devant être réinvestis et correspondant aux avantages, — exonérations ou réductions — accordés dans le cadre des dispositifs de soutien à l’investissement. Par ailleurs, en marge de la dite rencontre, le président de la CACI n’ a pas manqué de souligne, qu’au vu des mesures contenues en faveur du secteur privé, dans la loi de finances 2016, de déclarer que c’est un pas le fait que le texte ouvre la voie au privé «de gérer» enfin, semble-t-il dire « une zone d’activité industrielle», ne manquant pas de relever que l’accès au foncier industriel demeure encore «difficile». Question abordée, pour rappel, la veille de la rencontre de la CACI par le ministre de l’Industrie et des Mines, Abdessalem Bouchouareb, qui fait savoir que sur les 49 nouveaux parcs industriels » décidés par son département ministériel, «39 verront leurs travaux démarrer » durant le mois courant, et d’indiquer également que les permis de lotir «ont déjà été signés par les institutions compétentes ». C’est Ouargla qui verra la plus grande zone industrielle puis celle prévue à Biskra. Autre déclaration de ce responsable, laquelle renseigne amplement sur les carences marquant les relations entre secteur privé et public, son propos, reconnaissant le «difficile partenariat entre le public et le privé» a-t-il lancé, à la presse, en marge de la conférence sur «la loi de finances 2016 et son impact sur l’entreprise», organisée, hier, à l’Hôtel Aurassi à Alger. Assurant que le privé peut à travers la nouvelle loi de fiances en vigueur, accéder au capital de l’entreprise publique, laquelle, «ses dettes sont épongées souvent» a-t-il lancé. Pour le président de la CACI et membre du Forum des chefs d’entreprise, le privé «national» est en mesure, s’il n’est pas déjà prouvé, laissait entendre notre interlocuteur, d’être un acteur pour le développement de l’économie nationale, génératrice de richesse, en vue de sortir de la dépendance des ressources de l’activité des hydrocarbures. Par ailleurs, il a été notamment question lors de cette rencontre, de l’intervention du directeur de la législation fiscale à la direction générale des impôts, Mustapha Zikara, celle de Arezki Ranemi, de la direction générale des Impôts (DGI), ce dernier a mis en exergue l’introduction de trois commissions en charge du contentieux et contrôle, la première au niveau de wilaya, celle de la région et enfin nationale. Indiquant que la nouveauté est par ailleurs, dans l’opération de contrôle de l’exercice de l’entreprise qui s’effectuera, selon LF2016 «une seule fois» et les commission précitées « ne seront pas présidées par un magistrat » comme c’était le cas avant, cette loi de finances. L’institution douanière était représentée, à cette rencontre, par son directeur de la réglementation douanière à la direction générale des Douanes, Sid El-Arbi. Rappelons que la LF2016 a été éaborée sur la base d’un prix de référence du baril de pétrole de 37 dollars et d’un taux de change de 98 DA pour 1 dollar, la loi de finances 2016 prévoit une croissance économique hors hydrocarbures de 4,6% et une inflation de 4%.
Karima Bennour