380 écrivains britanniques et irlandais ont uni leurs voix pour dénoncer la guerre israélienne contre Ghaza, qualifiant les opérations militaires d’« extermination génocidaire ».
Dans une lettre ouverte publiée en partie par le journal britannique The Guardian, ces auteurs engagés appellent à un cessez-le-feu immédiat, dénonçant l’inaction internationale et demandant une mobilisation urgente pour mettre fin à ce qu’ils considèrent comme un crime contre l’humanité. Les signataires de la lettre soulignent que le recours au terme « génocide » pour décrire la situation à Ghaza n’est plus sujet à débat parmi les experts internationaux en droit et les organisations de défense des droits humains. « L’usage de cette expression n’est plus un objet de discussion parmi les spécialistes du droit international ou les organisations de protection des droits humains », affirment-ils. Ils citent en particulier Amnesty International, Human Rights Watch et le Conseil des droits de l’homme de l’ONU, qui ont clairement identifié des actes constitutifs d’un génocide dans les actions des forces israéliennes. Ces constats s’appuient sur des enquêtes et des rapports documentant la nature systématique des violences, la destruction d’infrastructures civiles, ainsi que les politiques visant à éliminer une partie importante de la population palestinienne de Ghaza. Les écrivains dénoncent également les déclarations publiques de deux ministres israéliens d’extrême droite, Bezalel Smotrich et Itamar Ben-Gvir. Selon eux, ces prises de parole « expriment explicitement des intentions génocidaires » et reflètent une politique officielle marquée par une volonté manifeste de détruire une population. Cette accusation grave souligne une dimension politique qu’ils jugent indissociable des événements sur le terrain. La lettre insiste sur la nécessité d’ouvrir immédiatement les corridors humanitaires à Ghaza, permettant l’acheminement sans restriction d’aides alimentaires et médicales. « Les aides doivent entrer dans Ghaza sans aucune condition, et leur distribution doit être assurée efficacement par l’ONU », écrivent-ils. Ils appellent aussi à un cessez-le-feu global garantissant la sécurité et la justice pour tous les Palestiniens, demandant en parallèle la libération de tous les otages israéliens détenus ainsi que celle des milliers de prisonniers palestiniens arrêtés arbitrairement. Face à la persistance des hostilités, les écrivains réclament également la mise en place de sanctions internationales contre Israël, jugeant indispensable d’exercer une pression diplomatique et économique afin d’obtenir un arrêt immédiat des violences. Pour les auteurs de cette lettre, le terme « génocide » ne se réduit pas à un simple slogan ou une formule choc. « Ce terme porte en lui des responsabilités juridiques, politiques et morales que nous devons assumer collectivement », insistent-ils. Ils appellent ainsi leurs pairs et la communauté internationale à sortir du silence et à condamner fermement ce qu’ils qualifient de crime d’une extrême gravité. Ils expliquent : « Il ne s’agit pas uniquement de défendre notre humanité commune ou les droits humains universels, mais aussi de préserver notre légitimité morale en tant qu’écrivains de notre temps. Cette légitimité se réduit chaque jour où nous refusons de prendre publiquement position et de dénoncer ces crimes. » Les écrivains précisent également que leur dénonciation des politiques israéliennes n’est aucunement synonyme de soutien à l’antisémitisme. « Nous affirmons clairement notre opposition totale à l’antisémitisme et à tout biais contre les Juifs et Israël », écrivent-ils. Ils condamnent fermement « toutes les formes d’attaques, de haine et de violences — qu’elles soient écrites, verbales ou physiques — contre les peuples palestinien, israélien et juif ». Ils affirment par ailleurs leur solidarité avec la résistance de ces peuples face à ce qu’ils appellent « les politiques de génocide menées par le gouvernement israélien actuel ». Une position qui met en avant un appel à la justice et à la paix, fondé sur le respect des droits humains et la fin de l’oppression. La lettre se conclut par un message fort : « Ce génocide nous implique tous. Nous sommes témoins de ces crimes et nous refusons d’en être complices par notre silence». Cette mobilisation inédite d’écrivains britanniques et irlandais apporte un éclairage puissant et moralement engagé à un conflit qui continue de faire rage. Elle souligne l’urgence d’une action internationale plus déterminée pour protéger les civils et garantir un avenir de paix dans la région.
M. Seghilani