Boycott des examens du DEMS et sit-in des résidents à la faculté de Ben Aknoun : Le CAMRA dénonce des arrestations

Les médecins résidents campent sur leur position et rien ne semble en mesure des les arrêter dans leur mouvement de protestation entamé depuis quelques mois. Hier encore, les médecins en ophtalmologie ont fait parler d’eux après leur décision de boycotter, pour la deuxième fois de suite, les examens du DEMS. Présents hier matin devant la faculté de médecine de Ben Aknoun (Alger), les médecins résidents, qui étaient accompagnés par d’autres de leurs collègues non-concernés par l’échéance, ont observé un sit-in sur place en brandissant des pancartes sur lesquelles ils ont exprimé leur refus de passer les examens. En tout cas, pas avant une réponse à leurs revendications d’autant que le dialogue avec la tutelle ministérielle n’a pas débouché sur des solutions susceptibles de les satisfaire. D’ailleurs, cette décision a amené l’administration de l’université à empêcher les médecins mécontents d’accéder à la faculté, ce qui les a contraint à occuper l’entrée de la faculté de médecine. Quelque temps après, les forces de la police ont été dépêchées sur les lieux et ont procédé à l’interpellation d’un certain nombre de résidents, conduits vers les commissariats de police immédiats à Ben Aknoun.
Suite à la nouvelle tournure prise par l’action des étudiants de la faculté de médecine, le CAMRA (Collectif autonome des médecins résidents algériens) a réagi promptement pour dénoncer «avec fermeté les sévices subis par nos consœurs et nos confrères dont Dr Hadjab et Dr Afiri membres du bureau national aujourd’hui même devant la faculté de médecine de Ben Aknoun et ses environs et leur embarquement de force dans des camions de police et leur conduite à une destination inconnue», pouvait-on lire sur un communiqué portant la mention «urgent». En rappelant le contexte de cette énième action qui s’inscrit dans le cycle de mouvements de protestation entamé par les médecins résidents depuis quatre mois de cela, le CAMRA appelle la famille de la corporation médicale, «professeurs, maîtres-assistants, assistants, et tous les autres acteurs du système de santé à prendre position quant aux violences et au mépris que subissent leurs jeunes confrères médecins résidents». Outre son appel à la mobilisation pour se solidariser avec leurs collègues «arrêtés», le Collectif adopte une position plus offensive en invitant les membres de la corporation médicale à un arrêt de service durant la journée d’hier (de 8H à 16H) et la tenue d’un rassemblement dans toutes les structures hospitalières du pays. En d’autres termes, il s’agit d’une action d’envergure qui devait créer une paralysie totale des services hospitaliers pour un mouvement de protestation, qui plus est, serait suivi d’un arrêt du service de garde de nuit à partir de 16H. Par cette énième démarche de mobilisation, le CAMRA veut exiger «la libération de tous les médecins résidents» alors qu’il appelle à un sit-in «de l’honneur» à observer hier même au niveau du CHU Mustapha Pacha d’Alger.
R. N.