Taken 3 loupe de peu le record du meilleur démarrage de janvier aux USA. C’est le dernier round. Normalement. Avec Taken 3, Liam Neeson dit adieu à son personnage de Bryan Mills -ancien agent de la CIA badass créé par Luc Besson- qui lui a permis de régénérer sa carrière en 2009. Et de le faire prisonnier d’un archétype. « Créer un poncif, c’est le génie », disait Baudelaire. Taken est donc une franchise de génie et le troisième volet a le génie d’exploser le box-office. 40,4 millions de dollars pour son week-end de démarrage US : ça a beau être inférieur à celui de Taken 2 en octobre 2012 (49,5 millions de dollars), c’est un score aussi solide que les poings de Liam et c’est le deuxième meilleur démarrage d’un film au mois de janvier (tout juste derrière Mise à l’épreuve et son score de 41,5 millions en janvier 2014). Les critiques ont beau être mauvaises, on voit mal ce qui empêchera le film d’être un hit : Taken 2 récoltait aussi des reviews salées, et le film a terminé sa carrière à 376,1 millions de dollars dont 139,8 millions aux USA. Taken 3 ne devrait pas faire aussi bien, mais comme il n’a coûté que 48 petits millions… On verra si Chris Hemsworth, héros badass du Hacker de Michael Mann, aura les épaules pour mettre Liam à terre la semaine prochaine. Dernière chose : il s’agit d’une production française, à l’instar de Lucy de Luc B., donc son succès est une bonne nouvelle non pas pour notre chauvinisme mais pour le cinéma frenchy, dont les productions bénéficieront des recettes de Taken 3. Ah, on nous demande dans l’oreillette de quoi parle Taken 3. Pas de kidnapping à l’horizon : mais suite au meurtre d’un proche de Bryan, celui-ci est traqué par la police yankee (menée par Forest Whitaker). Notre héros va devoir tout faire péter pour prouver son innocence, retrouver les vrais coupables et les faire payer grâce à ses « compétences très particulières ».
Après avoir été distribué dans une vingtaine de salles depuis quinze jours, Selma passe à la vitesse supérieure. Le studio Paramount envoie le film dans 2 157 salles supplémentaires sur tout le pays. Résultat : 11,2 millions de dollars de recettes, pour un très bon total de 13,4 millions de dollars (budget estimé : 20 millions). Avec son sujet d’une force inévitable (la marche de 1965 pour les droits civiques menée par Martin Luther King), Selma a été applaudi par la critique US et est surtout dans la course aux Oscars et autres trophées (déjà quatre nominations aux Golden Globes, dont Meilleur réalisateur pour Ava Duvernay, une première pour une femme noire). Si les statuettes sont au rendez-vous, Selma continuera de cartonner.
Into the Woods – Promenons-nous dans les bois est également nommé aux Golden Globes, et Disney espère même en faire un challenger surprise aux Oscars : cette comédie musicale adaptée d’un hit de Broadway de 1986 fait en tous cas des merveilles au box-office, avec un troisième week-end à 9,7 millions de dollars. Ce qui lui permet d’atteindre les 105,2 millions aux USA, un score d’autant plus appréciable que le film -bien accueilli par la critique n’aurait coûté que 50 petits millions, malgré son gros casting (Meryl Streep, Johnny Depp) et la présence de Rob Marshall (Pirates des Caraïbes : La Fontaine de jouvence) à la réalisation. Vaincu par Liam Neeson (même un Nazgûl aurait du mal à résister à Bryan), Le Hobbit dégringole donc en quatrième position après trois semaines en tête du box-office. Rapportant 9,4 millions pour son quatrième week-end, La Bataille des cinq armées a rapporté jusqu’ici 236,5 millions aux Etats-Unis, pour un total mondial de 753,9 millions.
C’est excellent, mais c’est toujours le pire score de la trilogie du Hobbit et de la franchise Seigneur des Anneaux. Pas si vite ! L’ultime Hobbit doit encore sortir en Chine le 23 janvier prochain. A ce moment-là se livrera la bataille décisive des chiffres.
Enfin, Invincible d’Angelina Jolie est cinquième avec 8,3 millions de dollars. Le film vient de dépasser la barre symbolique des 100 millions, avec un total américain de 101,6 millions (il faut ajouter 14 millions récoltés à l’étranger). Autre poulain à trophées, Invincible a remboursé son budget estimé de 65 millions mais devra aussi faire ses preuves dans les palmarès. Pas aux Golden Globes où le film n’est pas nommé, mais aux Oscars en février prochain.
