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Bouteflika l’aurait interpellé au sujet de l’affaire « Panama Papers » : Bouchouareb au rapport !

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L’affaire qui défraie la chronique nationale et internationale dite «Panama Papers», en rapport avec l’évasion fiscale, s’est invitée jeudi dernier à l’Assemblée populaire nationale (APN). En effet, le ministre de l’Industrie et des Mines, Abdessalem Bouchouareb, cité dans cette enquête menée par un consortium de plusieurs journalistes d’investigation dans le monde, dont le quotidien français «Le Monde» en a fait largement écho dans son édition de lundi dernier, a récusé les accusations portées à son encontre. Au cours de cette réunion, tenue à hui clos, Bouchouareb s’est exprimé pour la première fois sur son cas, devant notamment les membres de la Commission des affaires économiques, du développement, de l’industrie, du commerce et de la planification de l’APN. Visiblement, ayant jugé de la nécessité d’interpeller le ministre dès lors que son nom eût été cité dans ce scandale qui a fait le tour du Globe, au moins deux députés ont invité Bouchouareb à s’expliquer. Ainsi, selon Smail Kouadria, élu du PT, pour n’en citer que celui-ci, la question s’impose d’elle-même, dans la mesure où l’opinion publique nationale est sujette à moult interrogations lorsqu’encore les spéculations vont bon train. Dans sa réponse, Bouchouareb a réfuté en bloc tous les griefs retenus contre lui. Selon les auteurs de cette enquête qui a cité l’implication d’au moins 140 hauts responsables dans le monde parmi lesquels figurent des chefs d’États, le mis en cause a crée en avril 2015 une société écran au Panama et possède un montant de 700 000 euros détenus dans un compte offshore domicilié en Suisse. Pour Bouchouareb, ces révélations ne sont que des «allégations fomentées par des lobbies français et américains qui ont perdu des intérêts et des avantages dont ils jouissaient auparavant dans le pays». À ce titre, il a expliqué selon la source parlementaire, les raisons qui lui ont fait «attirer ces foudres» de la part de ces groupes étrangers dont il a parlé. Ainsi, il a indiqué, que depuis sa nomination au poste en mai 2014, il avait «mis en place des réformes dans le secteur, Industriel qui ont permis de récupérer 3,8 milliards de dollars pour l’Algérie». Tel était donc l’argument mis avant par le ministre pour dénoncer «un complot contre le pays». D’ailleurs, il ne compte par s’arrêter là, puisqu’il a révélé à la commission parlementaire, qu’il s’apprête à élaborer un «rapport détaillé» sur cette affaire traitant du chapitre le ciblant, à même de s’expliquer davantage et se justifier auprès du président de la République. Cependant, il est à se demander si le ministre aurait agi de son propre gré ou bien il aurait été interpellé par Abdelaziz Bouteflika pour qu’il puisse apporter des éclairages sur ce scandale. En tout cas, pour la deuxième hypothèse, rien n’empêche le président de la République de le faire, dès lors qu’il s’agit d’une personnalité du gouvernement soumise à son autorité. Ceci, lui permettra tout aussi de s’informer davantage sur cette affaire qui cible, de surcroît, un responsable politique de l’intérieur du pays. Une raison de plus, sachant que sur le plan extérieur, la diplomatie nationale a déjà exprimé sa protestation de manière énergique auprès de l’ambassadeur de France en Algérie. En effet, mercredi dernier, ce dernier a été convoqué par le ministre algérien des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, où la partie algérienne a déclaré son indignation au sujet de cette affaire. Précisément, cette réaction officielle des autorités du pays vise à dénoncer la manchette du journal «Le Monde» qui a publié une photo de Bouteflika, comme pour illustrer le volet de l’affaire «Panama Papers» traitant de l’Algérie. S’agissant du cas de Bouchouareb donc, cela laisse croire, que le dossier en préparation dont parle celui-ci, aurait été un signe de réponse qu’aurait édictée une instruction du président de la République, qui aurait invité son ministre à éclairer les lanternes sur son implication. Car, il va sans dire que cette accusation porte atteinte à l’image du pays, dès lors qu’un des ministres les plus influents du gouvernement eût été cité dans ce scandale d’évasion fiscale. En tout état de cause, dans les deux cas, le ministre a tout l’intérêt d’apporter des éléments de réponses pouvant le dédouaner de cette accusation. S’il a jugé non utile d’affronter les journalistes lors de la séance parlementaire d’avant-hier, où il a imposé le blackout, visiblement, pour ne pas subir une pression supplémentaire de la part des médias nationaux, au moment où la polémique gagne la planète entière, l’on voit mal comment le ministre pourrait réagir de la sorte, lorsqu’il s’agit de faire face au premier Magistrat du pays. Ainsi, obligé en quelque sorte à élaborer sa version «des faits» pouvant convaincre de son innocence, et à même de se dédouaner des accusations dont il a fait l’objet, Bouchouareb aura toutes les peines du monde à se décharger du lest.

Farid Guellil

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