Le ministre des Affaires étrangères, Sabri Boukadoum, a exhorté le gouvernement espagnol à s’impliquer davantage dans le processus de règlement du conflit du Sahara occidental, soulignant que l’Espagne ne pouvait faire fi de sa responsabilité historique vis-à-vis du peuple sahraoui.
Dans un entretien accordé au quotidien espagnol « El País » paru, hier, le chef de la diplomatie nationale, qui s’est rendu la veille à Madrid pour une visite de travail, a déclaré qu’ « il n’est pas aisé » de gérer la situation sur le terrain au Sahara occidental après la rupture par le Maroc du cessez-le-feu, indiquant que « l’Espagne ne pouvait se cacher indéfiniment derrière les Nations unies ». Pour Sabri Boukadoum, l’Espagne doit intervenir et assumer ses responsabilités, politiques, historiques et juridiques, en raison du non parachèvement du processus de décolonisation au Sahara occidental, lequel a ouvert la voie, en 1975, à l’invasion militaire marocaine des territoires sahraouis.
Pour Sabri Boukadoum, l’Espagne doit intervenir. « Je sais que c’est compliqué, mais nous ne pouvons laisser les choses telles quelles 40 ans encore », a-t-il soutenu. Invité à commenter la position de l’Espagne sur la question sahraouie et si Madrid était suffisamment impliqué dans ce conflit, le ministre a répondu : « Je n’ai pas de leçons à donner », poursuivant dans sa réponse, il ajoute que « l’Espagne ne peut s’exonérer de sa responsabilité historique (…) Il faut que sa position soit plus claire », a-t-il insisté. « Il y a des combats et des morts. C’est dramatique car tous les Sahraouis ont de fortes racines en Espagne, je n’ai rencontré personne qui n’ait pas de connexion, y compris les jeunes. Tous parlent espagnol. C’est une question que nous devons aborder plus sérieusement. On prend une résolution, puis une autre … qui ne mène à rien, seulement au blocage et on sait déjà qui bloque. Certains pays passent leur temps à insulter », a-t-il dénoncé. À souligner que le ministre des Affaires étrangères, a effectué, lundi, une visite de travail à Madrid à l’invitation de son homologue espagnole, Arancha Gonzalez Laya. Cette visite s’inscrit dans le cadre des consultations traditionnelles et régulières entre les deux pays, signataires, depuis 2002, du « Traité d’amitié, de bon voisinage et de coopération ». La visite vise à développer davantage le dialogue politique et le partenariat stratégique entre les deux pays sur l’ensemble des questions et dans tous les domaines d’intérêt commun, notamment dans le contexte global actuel marqué par des crises pluridimensionnelles.
R. I.