La plasticité et les moyens de combattre cette pathologie qui vise principalement les enfants en bas-âge a servi de thème à une conférence-débat animée, avant-hier, à l’hôpital Mohamed Boudiaf, par Caroline Leclercq, de l’Institut de La main, de Paris. Selon cette chirurgienne qui en est à sa deuxième mission en Algérie, et qui, sur les 25 cas qu’elle a examiné vendredi, elle en a opéré six, deux enfants sur mille, en France, sont exposés à cette maladie. Ses neufs missions, au Brésil, la conforte dans l’idée que cette dernière touche un nombre considérable de jeunes. Au point que l’Algérie, informait-elle, consacre un diplôme universitaire à la chirurgie de la main pour une prise en charge convenable de cette maladie.De quoi s’agit-il, en fait. Pour le docteur Leclercq, c’est un muscle en état de contraction permanente due à une affection d’ordre nerveux ou spinal. Même si on essaie de tirer le bras ou l’avant-bras, le muscle se détend, mais la résistance augmente au fur et à mesure, de sorte que, dès qu’on le relâche, il retrouve automatiquement sa forme primitive. Quelques exemples au moyen du data-show accompagnaient la conférencière dans son intervention pour une meilleure illustration du phénomène. On a vu plusieurs adolescents, à l’Institut de La main, mais au Brésil dans l’incapacité d’exécuter correctement un mouvement. Mais on a vu aussi quelles corrections ont pu être apportées par la chirurgie. Les résultats sont phénoménaux. Mais à condition d’agir vite et de ne pas laisser les habitudes vicieuses s’installer. Une opération faite dès l’apparition du mal a plus de chance d’aboutir à de meilleurs résultats. À condition aussi que la chirurgie ne fasse pas oublier les médicaments pour combattre la douleur et surtout les activités physiques, que l’oratrice a désigné par le terme d’ergothérapie. La conférencière a ensuite mis l’accent sur les facteurs conduisant à cet état plasticistique, comme une infection, une fièvre trop forte, un accident pouvant donner lieu à un traumatisme crânien. Or, cette pathologie du muscle, qui rappelons-le, peut être d’origine cérébro-spinale peut compliquer la tâche lors de la consultation. Il y a d’autres affections musculaires, dont les symptômes peuvent induire en erreur le médecin: les contractions musculaires et les raideurs qui ne sont pas de vraies maladies. Alors s’impose l’emploi d’injection de la toxine. Si au bout de 10 jours, assurait le docteur Leclercq, les sympômes persistent, c’est que, alors, on est en présence de la plasticité.Sur quels muscles il faut intervenir pour équilibrer et consolider les nouveaux réflexes? La conférencière a présenté les muscles sollicités dans l’exécution d’un acte. Le bras est pris en l’occurrence en exemple. Et sur la photo qui le représente sur l’écran du data-show, le docteur a pu montrer comment on parvient, grâce à un transfert musculaire ou tendineux, à rétablir le fonctionnement à peu près du membre malade. Cela donne ceci: on sectionne les rameaux, sortes de petits muscles qui contractent, et on va prendre sur le même membre le muscle responsable du mouvement inverse. Et on parvient ainsi à éliminer les muscles à l’origine de la contraction pathologique et à un rééquilibrage de l’ensemble. Cependant, la chirurgienne de l’Institut de La main met en garde contre l’emploi de la toxine en cas d’intervention chirurgicale. Elle devient inutile dans ce cas.
La conférence s’étant tenue devant une trentaine de médecins, les débats ont été peu nombreux portant sur quelques éclaircissements comme par exemple de savoir comment on distingue un muscle vraiment atteint de plasticité ou d’une contraction, au bout de laquelle, la toxine botulique vient en 6 mois. Elle a également expliqué comment de la vocation de pédiatre qu’elle suivait quand elle était étudiante, elle a été amenée, sous les conseils de son ancien professeur et de ses propres observations, à embrasser la carrière de chirurgienne. La présidente de «La main tendue», une association caritative qui aide les Algériens qui vont se soigner en France depuis 2002 était également présente à cette conférence.
Ali D.