L’avocat et militant des droits de l’Homme, Mustapha Bouchachi, a commenté jeudi les dernières décisions prises par le président sortant notamment celle liée à la nomination de Nourreddine Bedoui au poste de Premier ministre et de Ramtane Lamamra au poste de vice-Premier ministre.
Interrogé par la presse sur cette question; Bouchachi a relevé que ; « Bedoui et Lamamra n’ont pas la carrure politique pour décider», soulignant, dans le même contexte, que «ces deux personnages sont des symboles du régime de Bouteflika.
Ils sont des fonctionnaires chez le système ». Et de poursuivre : « Ils ont accepté de jouer le jeu du régime, ce n’est pas dans leur intérêt de servir le régime dans cette conjoncture.»
Évoquant, d’autre part, son rôle et celui de l’opposition dans le mouvement de contestation populaire pacifique, Bouchachi a expliqué d’abord pourquoi il a refusé d’être le porte-parole du mouvement: «Je suis honoré, mais j’ai refusé car c’est un mouvement populaire qui n’a pas besoin de paternité. Ma génération a lutté mais elle a échoué. Nos enfants nous ont donné une leçon, ils sont conscients, ils n’ont pas besoin de porte-parole ou de dirigeant. Nous sommes parmi eux sans prétendre les encadrer ou d’être leur porte-parole ».
Pour lui, «il est tôt de parler d’encadrement collectif ou individuel ». «Car le pouvoir n’a pas encore affiché sa disposition à partir, donc il faut continuer la mobilisation. Parler de porte-parole peut mener à la division qui pourrait être mise à profit par le système. On est en phase de rassemblement, pas de division. Restons sur cette voie», a-t-il préconisé.
Mercredi, Me Bouchachi a pris part à la réunion de l’opposition, dont il réitère la position de principe. «L’opposition ne participera pas à la conférence. On a décidé de ne participer à aucune instance du régime et de rejeter le document dans la forme et dans le fond.»
Auparavant, Me Bouchachi avait appelé à la poursuite du mouvement populaire et de préserver au mieux son caractère pacifique, car avait-il argué : «la partie est loin d’être gagnée».
Selon lui, l’opposition a la responsabilité d’être aux cotés du peuple pour qu’il puisse, en effet, poursuivre ce mouvement inédit. «Nous ; société civile et classe politique étions dans un profond sommeil. Nous n’avons pas lutté avec le peuple. Nous n’avons pas été au niveau des hommes qui ont libéré ce pays. L’occasion s’est, donc, présenté, à nous aujourd’hui, alors ne la gâchons pas. Peut être que le peuple nous pardonnera», avait-il déclaré.
Rejetant toute idée de tutelle sur le peuple ou de création de commission afin de représenter le mouvement populaire, Bouchachi avait proposé à l’opposition de s’éloigner des discours extrémistes, et d’être plutôt active afin d’aller vers une période de transition, ou la voix sera donnée au peuple.
«Nous devons présenter du concret pour les Algériens et les Algériennes ».
Ania Nait Chalal