La production d’agrumes dans la wilaya de Blida connaîtra cette saison une « importante baisse » de l’ordre de 50%, comparativement à l’an dernier, en raison des changements climatiques, qui ont affecté la région de la Mitidja, selon les prévisions de la chambre d’agriculture.
« La production d’agrumes, fruit qui fait la réputation de Blida, connaîtra cette année une +baisse sensible+, qui ne devrait pas dépasser les deux (2) millions de quintaux, contre une moyenne de plus de 4,5 millions de qx d’agrumes produits ces dernières années », a déclaré le président de la chambre d’agriculture, Rachid Djebbar, dans un point de presse. À l’origine de cette baisse, le responsable a cité principalement les changements climatiques. « Les fortes températures enregistrées en octobre dernier, conjuguées à d’importantes chutes pluviales en un court laps de temps et hors saison, ont provoqué la chute des fleurs et des fruits avant maturité », a-t-il déploré, à ce propos. Les variétés d’agrumes les plus affectées par ce réchauffement climatique sont la clémentine (90 %), la Thomson (80 %) et le citron (70 %), a-t-il détaillé, ce qui se répercute rai sur les prix de ces variétés précoces sur le marché, en raison du manque de production, vu que la wilaya de Blida assure près de 40% de la production nationale en la matière, a-t-il observé. Selon de nombreux promoteurs d’exploitations d’agrumes de la wilaya, cette » baisse inédite » de la production s’explique, également, par plusieurs autres facteurs liés à la » sécheresse et aux maladies, à l’origine de la chute des fruits avant maturation », ont-ils souligné. Un promoteur d’une exploitation de 51 ha, de la commune de Mouzaia (à l’Ouest) a, pour sa part, abordé le problème de « manque d’eau d’irrigation en raison du déficit pluvial » qui, selon lui, » a affecté la productivité des vergers agrumicoles ». « Les agriculteurs sont contraints d’irriguer leurs cultures agricoles tout au long de l’année, au moment ou l’irrigation des vergers devrait se faire durant la période entre juillet et octobre seulement, en présence de chutes pluviales », a déploré un autre exploitant de la commune d’El Affroune (Ouest). Un fait qui, selon lui, » requiert désormais l’adoption du système d’irrigation du goutte à goutte par tous les exploitants de la filière, à l’avenir « . Face à cette situation, le président de la chambre d’agriculture de Blida, également président de l’association de la filière agrumes, a re commandé l’installation d’une cellule de suivi pour cette filière agricole, en vue, a-t-il dit « d’assurer l’orientation agricole, notamment concernant l’usage rationnel des engrais vu les taux élevés de salinité des sols, outre l’examen des problèmes suscités « . Cette cellule englobera des représentants de la chambre d’Agriculture, de la direction des services agricoles, de l’Institut technique de l’arboriculture fruitière et de la vigne de Boufarik , de l’Institut régional de protection des végétaux de Boufarik, de l’Institut national des sols, de irrigation et du drainage (INSID) et de l’Union nationale des paysans algériens (UNPA).
