Si les Algériens ont cru s’en être sortis à peu près durant le mois de Ramadhan, au cours duquel le poulet n’a pas dépassé les 260 DA, ils sont en train de repenser leur chance quand ils se présentent chez le boucher pour en acheter un.
Déjà, quand nous arrivons au marché nous remarquons, étonnés, les étals vides des bouchers spécialisés en viandes blanches, certains fermés et d’autres proposant juste quelques spécimens, presque sous le manteau. Le client qui demande le prix du kilo de poulet est accueilli par un sourire désolé de la part du vendeur qui lui affirme que : «le poulet est à 360 DA le kilo» et le client de demander : «vide ?», «non, plein» précise le vendeur. Là, le client ne comprend pas et regarde son vis-à-vis d’un œil interrogateur, la question étant vite saisie : «comment se fait-il que durant le mois de Ramadhan il ‘ne’ coûtait ‘que’ 260 DA et qu’il arrive maintenant, alors que la demande a chuté, à ce prix trop élevé ?».
La réponse arrive d’un ton à la fois docte et navré : «il n’y a pas de poulet sur le marché car des milliers ont été décimés par un virus qui sévit de manière endémique».
Le marchand de volaille continue en précisant que cette maladie sévit depuis quelques semaines et que nombre d’éleveurs de poulets ont baissé rideau après avoir subi des pertes très importantes.
Nous avons contacté quelques éleveurs qui nous ont confirmé qu’effectivement une épidémie sévissait dans certaines wilayas et des milliers de poulets sont morts à cause d’un virus qui se transmet très rapidement et contre lequel il est difficile de lutter. Pour rappel, quelques semaines avant le mois de Ramadhan, des foyers ont été découverts du côté de Misserghine, à l’ouest du pays, puis à l’est, dans trois wilayas, mais les services concernés du ministère de l’Agriculture ont affirmé qu’aussitôt l’alerte donnée, des dispositions concrètes ont été prises qui ont permis de juguler l’épidémie, mais il parait que depuis quelques jours, ce sont les wilayas du centre qui ont été atteintes. Les commerçants prévoient des jours difficiles pour eux et pour leurs clients si des mesures concrètes ne sont pas prises à temps.
Hadj Mansour
