De nombreuses familles algériennes s’endettent pour le Ramadhan et l’Aïd à cause d’habitudes pour le moins étranges, quand on voit les dépenses inutiles engagées sans que le budget le permette. La plupart en arrivent à s’endetter et se débattre par la suite dans des problèmes divers, alors que d’autres vendent leurs bijoux ou même leur voiture pour faire face à ces achats inconsidérés, surtout qu’en ce qui concerne les produits alimentaires de grandes quantités ne sont pas consommées et finissent dans la poubelle. Les femmes, plus que les hommes parfois, achètent des quantités astronomiques de victuailles, de légume, des fruits, de la limonade et, bien sûr, le pain, fait maison, pain de seigle, dans des formes différentes pour les sortir le lendemain et les déposer près de la poubelle, au grand bonheur des rongeurs, des chats, des chiens et d’une certaine catégorie de gens qui gagnent des millions en récupérant le pain ‘rassis’ pour le revendre aux éleveurs de bétail, ce qui est une bonne chose en soi. Le père de famille dépense plus que son salaire au début du mois de Ramadhan et se tourne vers l’endettement sous toutes ses formes pour terminer le mois, avant que les gâteaux et les habits pour les enfants ne prennent le relai pour l’obliger à plus de dépenses. Habiller un enfant entre 1 et 12 ans revient en moyenne à 10 000 DA et si la famille a quatre enfants, ce sont 40 000 DA qui sont nécessaires pour les habiller. Les jeunes hommes ont besoin de près de 2 millions de centimes chacun pour les jeans, les baskets et les tricots fabriqués à l’étranger, avec une qualité des plus médiocres.
Les commerçants, de plus en plus nombreux et de plus en plus sans pitié, en profitent pour gagner, en quelques jours, ce qu’ils gagneraient en une année, prenant une marge bénéficiaire atteignant les 100 % et plus. Pourtant, il suffirait d’éviter d’acquérir ce dont on n’a pas besoin et apprendre à venir à bout de ces envies gastronomiques qui n’ont aucun sens car nous ne pouvons pas tout manger. Pour l’habillement il suffirait de les acheter deux ou trois mois avant l’Aïd et éviter ainsi de se faire arnaquer ou de faire face à plusieurs dépenses en même temps. Avec l’habillement, il y a les gâteaux que les mères de familles aiment préparer avec des composants de plus en plus chers, comme les amandes qui coûtent près de 2000 DA le kilo ou les autres fruits secs qui sont encore beaucoup plus chers.
Les Algériens sont maintenant connus à travers toute la planète pour leurs dépenses inconsidérées et les producteurs étrangers en profitent pour leur ‘refiler’ tout ce qui est de mauvaise qualité et qui ne trouve pas preneur ailleurs. Il faudrait une véritable révolution comportementale pour que nous puissions redevenir plus économes et, surtout, plus pragmatiques dans nos achats. Et si quelqu’un avait l’idée d’ouvrir une école de bons comportements sociaux ?
Hadj Mansour