Le démantèlement par la brigade spécialisée de la police judiciaire de la sûreté de la wilaya de Sétif, d’un réseau de blanchiment d’argent à Sétif, avec saisie de 80 milliards de centimes- et dont les dossiers de procédures pénales établis à l’encontre des accusés ont été présentés devant le parquet compétent dans la matinée du mercredi 6 septembre- confirme la volonté des pouvoirs publics de s’attaquer aux groupes criminels qui, en violation des lois et règlements, effectuent des transactions financières illicites et amassent des fortunes considérables aux dépens des intérêts de l’économie nationale et, d’une façon plus générale, de l’Etat.
Au début de cette année, lors de la réunion gouvernement–walis, le président Abdelmadjid Tebboune avait lancé une mise en garde aux « opérateurs » qui empoisonnent l’économie nationale par leurs activités dans la sphère de l’informel et font facilement des profits faramineux qu’ils versent dans les fonds thésaurisés. En fait, c’était le dernier appel qu’il leur adressait pour que ces fonds thésaurisés soient déposés dans les banques. Il leur rappelait en même temps que l’État a accordé de nombreuses garanties pour protéger le citoyen et l’économie nationale. La détention de fonds thésaurisés (90 milliards de dollars, selon les estimations du président Tebboune) agit comme une atteinte à l’économie nationale. Le président Tebboune avait alors révélé que « les autorités ont découvert chez une seule famille une somme de 500 milliards de centimes cachés chez elle ». A la même occasion, à l’ouverture de la rencontre gouvernement –walis, le président Tebboune a évoqué la lutte menée contre l’argent sale, dans le but d’opérer une rupture définitive avec la dilapidation des deniers publics et la domination de l’argent sale, dont certains résidus «continuent à alimenter» les foyers de résistance au changement. Concernant la loi sur la prévention contre le financement du terrorisme et le blanchiment d’argent, le Président Tebboune avait mis en avant, en août 2022, en Conseil des ministres, l' »importance et le rôle de cette loi dans la lutte contre le phénomène de blanchiment d’argent, de financement du terrorisme et la corruption, insistant sur l’application et le respect de toutes les procédures et les jugements dans la confiscation ».
L’argent de l’informel est en rapport avec la fraude fiscale, le blanchiment d’argent et même le transfert de fonds vers l’étranger au lieu d’être injecté dans les banques et servir le développement économique et social. Au début de cette année, la nouvelle la loi sur la prévention et la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme a été promulguée. Elle adapte le système juridique aux traités et conventions ratifiés par l’Algérie, et constitue un nouvel instrument pour la protection de l’économie nationale. La numérisation du système bancaire et le déploiement des paiements électroniques sont parmi les solutions à même de réduire l’ampleur de l’informel et de la thésaurisation des fonds. Par ailleurs, la lutte contre la spéculation qui porte atteinte à l’économie nationale et au pouvoir d’achat des citoyens relève du même registre. Elle est également menée sans répit, par les services de contrôle relevant du ministère du Commerce et de la Promotion des exportations, en coordination avec les services de sécurité. Au cours des sept premiers mois de 2023, il y a eu saisie de plus de 870 tonnes de marchandises (dont l’huile de table subventionnée, lait subventionné, la semoule, la farine, le sucre, l’oignon et la pomme de terre, les œufs), pour une valeur totale de 499 825 millions DA. À Bouira, les services de la sûreté de la wilaya ont annoncé ce vendredi la saisie de plus de 46 quintaux de denrées (constituées de lentilles, d’haricots blancs et de riz) destinées à la spéculation illicite au niveau de cette wilaya, et le démantèlement de la bande criminelle composée de 6 individus qui ont été arrêtés dans le cadre de cette affaire.
M’hamed Rebah