Ils étaient, pourtant, 50 800 commerçants, dont 5 506 boulangeries, réquisitionnées pour assurer la continuité des approvisionnements des familles algériennes.
Mais c’était sans surprise que de voir durant ces deux jours de l’Aïd El Adha la majorité des commerces rideaux baissés. En Algérie, les fêtes sont décidément devenues «problématiques». Alors que le ministère du Commerce continue de croire, dur comme fer, qu’il a réussi à assurer la continuité du service public durant la fête de l’Aïd El Adha en affirmant que le taux de suivi de la permanence est de l’ordre de 99.84%, les Algériens, eux, ont du mal à trouver un commerce ouvert en ces journées dites de « fêtes ».
En effet, comme le veut la tradition, les villes algériennes, ont été paralysées, durant les deux jours de fête, même si le ministère du Commerce dessine un tableau « positif » en précisant que 50 806 commerçants ont respecté la permanence. « Le taux de réponse au programme de permanence durant le premier jour de l’Aïd El Adha est estimé à 99,84% du nombre total des commerçants mobilisés au niveau national», écrit le ministère dans un communiqué. Dans le détail, le taux de suivi dans les wilayas de Sétif, Ouargla et Béchar a été de 100%, contre 99,83% à Alger, 99,99% à Blida, 99,79% à Annaba et 99,31% à Oran. Aussi paradoxal qu’il puisse paraitre, malgré le taux élevé de suivi de la permanence, la capitale a été plongée durant ces deux jours de l’Aïd dans un « sommeil profond ». En effet, la majorité des commerces ont baissé leurs rideaux. Il faudrait s’attendre que cette situation se prolonge pendant quelques jours. Tandis que les réquisitions adressées à 50 800 commerçants ne concernent que les 2 jours de fêtes, il faudrait s’attendre à ce que les perturbations d’approvisionnement soient prolongées jusqu’à la semaine prochaine, voire jusqu’à la rentrée sociale. Une simple virée dans les rues d’Alger, nous fait croire qu’un ouragan est passé par là ! À l’exception de quelques bouchers ouverts pour découper les moutons, difficile de trouver une boulangerie ou une épicerie ouvertes. À vrai dire, le rush des citoyens sur les commerces, à la veille de chaque célébration, est compréhensible lorsqu’on voit que la notion du service public est absente chez nos commerçants. À titre d’exemple, le pain se vend dans la rue à Kouba. Les consommateurs, se retrouvent « contraints » de s’en approvisionner, bien qu’ils assurent qu’ils sont conscients des risques sur leur santé. Sur le trottoir le pain coûte jusqu’à 40 DA, et le lait est juste introuvable.
Pour rappel, le ministère du Commerce a réquisitionné en prévision de cet Aïd el Adha près de 50 000 commerçants et 462 unités de production. Une permanence dont la mise en œuvre était normalement supervisée par 2219 agents de contrôle à travers tout le pays. Il est à rappeler également que les commerçants ne respectant pas les permanences auxquelles ils sont astreints risquent d’être l’objet de fortes amendes, voire d’assister à la fermeture de leur lieu d’activité durant une période de 30 jours. Malgré cela, le scénario est toujours le même, les Algériens n’ayant pas fait leur emplettes des jours avant la fête sont pris en otage. Le pain, lait, légumes et viandes ….. Sont simplement en rupture !
Lamia Boufassa