Accueil ACTUALITÉ Benghebrit à l’APN : «la médiocrité est notre unique ennemi»

Benghebrit à l’APN : «la médiocrité est notre unique ennemi»

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Les propos sont de la ministre de l’Éducation nationale, Nouria Benghebrit, tenus en marge du Forum parlementaire, organisé hier au siège de l’Assemblée populaire nationale, par la Commission parlementaire permanente de l’éducation, de l’enseignement supérieur et des affaires religieuses, sur « les nouveaux programmes et paradigmes pédagogiques à la lumière des réformes ».

«Nous n’avons qu’un seul et unique ennemi : la médiocrité. Médiocrité dans la gestion et dans la gouvernance. C’est dans le souci de relever le niveau d’instruction que nous avons jugé indispensable d’accélérer les réformes liées aux programmes de deuxième génération, thème de ce Forum », tient-elle à indiquer. En effet, l’aveu de la ministre est révélateur d’une certaine bassesse dans l’instruction ayant été, semble-t-il, et ce que confirment, à juste titre, les experts qui se sont penchés sur cette question, lors de ce Forum parlementaire, le trait caractéristique de l’École algérienne. Pas moins de 13 ans séparent l’ancien programme scolaire, daté de 2003, de l’actuel, dénommé de deuxième génération, et sur lequel travaille, depuis 2009, « jour et nuit », tient-on à le signifier à l’assistance, la Commission nationale auprès du MEN, composée de groupes spécialisés multidisciplinaires, alors que la norme internationale en matière de refonte des programmes varie entre 3 et 5 ans. Ce qui est déjà mieux par rapport au temps découlant entre la réforme de 1976 et de 2003 : 17 ans. De toute façon, il apparait que, comme il a souvent été le cas depuis toujours et dans divers domaines, toute cette période est, donc, à comptabiliser dans le registre expérimental, durant lequel des générations de notre progéniture ont fait le lit de la déliquescence pédagogique et ont été sacrifiés sur l’autel de luttes idéologiques. Des scolarisés qui ont été les cobayes d’une machine scolaire, encombrée par un volume horaire exténuant et une masse du cartable génératrice de mal de dos, que d’un contenu et de méthodologie à même de réussir le pari d’une éducation pouvant tenir comparaison avec seulement nos voisins du Maghreb. Benghebrit met ici le doigt sur la plaie. Cette dernière étant devenue béante depuis que les représentants de ce qu’on dénomme pompeusement élite, se sont avérés incapables de mener à bout le projet d’une société en phase avec les mutations mondiales. Bien que la ministre considère cette période passée plutôt comme « une accumulation d’expériences susceptibles d’être exploitées en vue de s’améliorer », cela ne peut changer l’Histoire. Optimiste, comme doit l’être tout responsable en vue de l’entame d’une nouvelle étape qui aura, d’une manière ou d’une autre, à jalonner sa carrière, la ministre y voit dans la mise en œuvre, en septembre prochain, soit lors de la rentrée 2016/2017, du programme de deuxième génération (y seront concernées les 1ère et 2ème années primaires et la 1ère année du moyen), le prélude à l’apparition d’une valeur ajoutée dans l’objectif des améliorations que s’est tracé son secteur, qui se traduira, pour l’exemple, par le fait de faire aimer les mathématiques aux élèves ! Chose qui aurait déjà été faite, selon l’optimisme de Benghebrit Nouria. L’élaboration d’un programme pédagogique pluriannuel au lieu de celui annuel en vigueur dans le programme de première génération, la généralisation de l’approche par compétences, une meilleure maitrise des contenus en gardant le même volume horaire. Ce sont là les autres acquis devant découler de la mise en œuvre tant attendue. Mais le grand acquis sera, de son avis, d’ancrer « l’algérianité », qui était, semble-t-il, absente, dans les programmes de première génération. Les valeurs algériennes, islamo-arabo-berbères, seront inculquées aux apprenants par des enseignants et des instituteurs, épaulés par des inspecteurs ayant bénéficié de recyclage, estimés, selon la ministre, à 500 inspecteurs.
Rendez-vous est donc donné à partir de septembre prochain, prologue duquel on doit entamer ce que l’un des intervenants durant ce Forum, Loucif Abdallah, ancien inspecteur de l’Éducation et chargé du programme de formation des personnels de ce secteur, a identifié comme le passage de l’étape de la transmission des connaissances à la construction des connaissances, rappelant, à cet égard, que la connaissance ne se transmet pas, mais se construit. On a mis du temps pour s’en débarrasser !
Zaid Zoheir

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