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Benflis perd patience

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Joint hier par téléphone, le chargé des relations extérieures au niveau du PT de Louisa Hanoune, Djelloul Djoudi, est formel: «Nos militants ont été approchés à l’intérieur du pays par des éléments se revendiquant de la mouvance de Benflis pour tenter de mettre en place un front uni contre le président sortant.»

Or, la gravité de cette révélation ne devrait échapper à personne. D’où le démenti apporté par la direction de campagne de Benflis, via la voix de Lotfi Boumghar, tel que cité par TSA. L’option choisie par l’ancien candidat malheureux à l’élection présidentielle de 2004, et ancien homme fort du FLN, peut en effet avoir pour conséquences fâcheuses de générer une sorte de «bipolarité» entre deux candidats uniques, le président sortant et son ancien chef de gouvernement. Or, les candidats sont au nombre de six. Chacun d’entre eux est porteur d’un programme, de ses propres idées, et représente les aspirations d’une partie de l’électorat algérien. Pour Djelloul Djoudi, donc, «le PT est catégorique. Ses militants, à l’intérieur du pays, ont bel et bien été approchés par des militants de Benflis». Et de rappeler que «bien avant que Ramdane Taâzibt n’en parle à la Radio (hier, sur les ondes de la Chaîne III, ndlr), la candidate et secrétaire générale du PT, Louisa Hanoune, avait évoqué le même sujet, lors de son allocution d’ouverture de la session du conseil national du parti». Aux yeux du PT, donc, «cette bipolarité, qui n’est pas sans rappeler le scénario kényan, est porteur de graves dangers pour l’Algérie». Là encore, Louisa Hanoune avait évoqué cette question, lors d’une récente conférence de presse afin de dire que les puissances étrangères peuvent exercer des pressions sur le gagnant, afin de l’obliger à partager le pouvoir. En Algérie, on évoque avec insistance des plaintes qui auraient été enregistrées contre plusieurs hauts responsables, soit passés, soit toujours en poste, dans le but manifeste de s’en servir, en cas de besoin, comme moyen de pression et de chantage au lendemain du 17 avril prochain.
Dans tous les cas de figure, et en revenant sur le discours de plus en plus «offensif» de Benflis et de son staff électoral, lui qui voulait une campagne «propre», on ne peut que se rendre compte que celui-ci commence à être gagné par l’inquiétude et la panique. Le scénario de 2004, en effet, a toutes les chances d’être réédité. Benflis ne peut espérer qu’une chose : tenter d’améliorer son score rachitique d’il y a une dizaine d’années. Il faut croire, donc, que c’est surtout sous l’impulsion irrépressible du désespoir et de la panique que Benflis et ses hommes soient en train de multiplier les dérapages verbaux ainsi que les coups bas.
Mal leur a pris en tout cas. Le PT, pour qui la carte de la transparence a toujours été une priorité, tient informé ses militants, ses sympathisants, mais aussi tous les citoyens algériens, de l’ensemble de ses activités. Il l’avait déjà fait par le passé en rendant publics les contenus de ses entretiens avec de très hauts responsables, à des moments critiques de l’histoire de l’Algérie, comme l’ancien président Liamine Zeroual, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, ou bien le chef d’état-major Gaïd-Salah.
En bref, si Benflis et ses hommes veulent persister dans leurs jeux de coulisses malsains, ils ont intérêt à manœuvrer loin des plates-bandes du PT.
Ali Oussi

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