L’Algérie est présente à la Conférence internationale sur le développement et la migration, organisée, hier, à Rome, par l’Italie. Objectifs déclarés: contrôler le phénomène migratoire, lutter contre la traite des êtres humains et promouvoir le développement économique. Le Premier ministre, Aïmène Benabderrahmane, en tant que représentant du président Abdelmadjid Tebboune, prend part aux travaux de la conférence qui ont débuté hier après-midi. Autres personnalités présentes: les présidents de la Tunisie, Kaïs Saïed, des Émirats arabes unis, Mohammed ben Zayed, de la Mauritanie, Mohamed Ould Cheïkh El-Ghazouani, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen et le président du Conseil européen, Charles Michel, le Haut-commissaire du HCR, Filippo Grandi, les représentants de l’Union africaine (UA) et des délégués des grandes institutions financières internationales, comme la Banque africaine de développement (BAD) et le Fonds arabe pour le développement économique et social, ainsi que les chefs de gouvernement de Malte, Égypte, Libye, Ethiopie, Jordanie, Niger, Liban, et des ministres représentant la Grèce, la Turquie, le Koweït, l’Arabie saoudite. Cette importante participation indique le niveau de priorité accordée à la question de la migration. Les chiffres officiels expriment la dimension dramatique qui domine ce phénomène. Quelque 289 enfants ont péri sur les six premiers mois de l’année 2023 en essayant de traverser la Méditerranée pour atteindre l’Europe, un chiffre en forte hausse, a annoncé vendredi l’ONU. Ce chiffre est deux fois plus important que celui des six premiers mois de 2022, a précisé le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef), appelant à la création de couloirs humanitaires sûrs permettant aux enfants de trouver refuge en Europe. Les chiffres réels sont probablement plus élevés, selon la responsable aux migrations et aux déplacés à l’Unicef, Verena Knaus, car de nombreux naufrages en Méditerranée centrale ne sont pas enregistrés ou ne laissent pas de survivants. Selon l’ONU, plus de 100 000 migrants sont arrivés en Europe au cours des six premiers mois de 2023 par la mer, depuis les côtes nord-africaines, la Turquie et le Liban. Ils étaient un peu plus de 189 000 en 2022. En ouvrant la conférence, la présidente du Conseil italien, Giorgia Meloni, a fixé les priorités de ce qu’elle appelle « le processus de Rome », qui consiste, selon elle, en « la lutte contre l’immigration illégale, gestion des flux légaux d’immigration, soutien aux réfugiés, et surtout, la chose la plus importante, sinon tout ce que nous ferons sera insuffisant, une large coopération pour soutenir le développement de l’Afrique, et particulièrement des pays de provenance » des migrants. La tenue de cette conférence confirme que les approches et les solutions préconisées depuis des décennies, par les pays développés européens, ont échoué, à cause du caractère sécuritaire dominant, au détriment du traitement de ce problème à partir de ses racines. L’urgence dicte de mettre en œuvre des plans et des projets visant le développement économique et social des pays d’origine des migrants. La responsabilité des pays européens développés est évidente à plusieurs titres, et en premier lieu à travers les conséquences des changements climatiques qui poussent des populations africaines à l’exode. À Rome, le chef du gouvernement d’unité nationale libyen, Abdul Hamid al-D’baïba, a confirmé que la vision de la Libye exclut l’installation d’immigrants dans des zones de transit, y compris en Libye. Pour sa part, l’Algérie a adopté une approche globale et intégrée sur la question de la migration qu’elle gère avec sagesse et responsabilité, en étroite collaboration avec les pays d’origine et dans le respect de la dignité des personnes concernées qui sont souvent victimes des crises et troubles sécuritaires dans leurs pays d’origine. En même temps, l’Algérie dispose de mécanismes de lutte contre le trafic des migrants et d’éradication de la traite des personnes.
M’hamed Rebah
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