L’actuel président du RCD, Mohcine Belabbas, ne sera pas candidat à sa propre succession. Ce dernier a annoncé, hier, qu’il ne briguera pas un second mandat à la tête du parti à l’occasion du 6e congrès que devra tenir cette formation politique dans moins de deux ans.
Lors de la tenue d’une session du Conseil national, il a notamment indiqué : « pour ma part, pour mettre tous les militants au même niveau d’information et quels que soient les modes d’organisation que le congrès adoptera, il est de mon devoir d’annoncer aujourd’hui devant notre instance dirigeante entre deux congrès que je ne serais pas candidat à la direction du parti lors de ce 6ème congrès ».
L’information ne semble pas avoir surpris les observateurs de la scène politique nationale et pour certains militants elle était même dans l’air, depuis le refus du parti de s’engager dans le processus électoral qui avait permis, le 12 décembre 2020, l’élection du président Tebboune et la tenue d’un référendum, le 1er novembre dernier pour l’adoption d’une nouvelle Constitution. Il faut rappeler dans ce contexte que le Rassemblement pour la culture et la démocratie, qui s’est engagé dans le Hirak dès le 22 février 2019, traine comme un boulet sa participation à la gouvernance du président déchu Bouteflika. Il avait notamment délégué des ministres qui avaient participé à différents gouvernements lors des deux premiers mandats de Bouteflika. Il avait également siégé dans le Parlement lors des dernières législatures, ce qui avait provoqué des crises dans ses rangs que la direction nationale, du temps de Saïd Sadi, avait eu du mal à contenir.
D’ailleurs, l’arrivée de Mohcine Belabbas à la tête de ce parti a été le fruit d’un consensus entre les différents courants qui traversaient la ligne politique de ce parti.
Le Conseil national qui s’est tenu hier devait entériner la décision du boycott par le parti du rendez-vous législatif du 12 juin prochain. Il rejoindrait ainsi le camp de Louisa Hanoune qui, elle aussi, a annoncé que son parti ne sera pas sur la ligne de départ pour ce scrutin. Pour le RCD, c’est une suite logique des positions qu’il a défendues depuis le début du hirak, lui qui avait boycotté aussi bien la présidentielle du 12 décembre 2019 et le référendum du 1er novembre 2020.
Le RCD avait même décliné les invitations pour des concertations ou un dialogue inclusif qui auraient permis d’envisager des issues à la crise politique pour construire un large consensus qui permettrait de consolider le front interne dans une conjoncture régionale très complexe avec de nombreux défis, qui se posent au pays qui se retrouve face à de nombreuses menaces dues à des foyers de tension qui le cernent.
Slimane B.
LÉGISLATIVES DU 12 JUIN
Le RCD opte pour le boycott
Le Rassemblement pour la culture et la démocratie, et comme il fallait s’y attendre, a décidé de faire l’impasse sur les prochaines élections législatives. La décision de boycotter le scrutin du 12 juin prochain a été prise hier par le parti de Mohcine Belabbas et annoncée à l’opinion publique à l’issue d’une réunion de son Conseil national à Alger. Il s’agit de la deuxième formation politique à dire non au rendez-vous électoral, après le refus exprimé récemment par le Parti des travailleurs de Louisa Hanoune.
R. N.