Le musée Bordj Moussa, un ancien fort espagnol, érigé en tant que tel en 1989, a rouvert ses portes au grand public révélant ses diverses collections (archéologique, naturelle et artistique) certes, mais dévoilant surtout sous un éclairage nouveau, une partie de la collection de peinture et d’art graphique de la galerie Emile Aubry, mise sous le boisseau depuis des décennies, mais dont le contenu est conservé dans des cartons de façon quasi intacte. Le public, venu nombreux, a pu en effet découvrir ou redécouvrir non sans délectation, un ensemble de toiles de valeur, signées par des artistes émérites, notamment Emile Aubry, Lafayette, Fragonard, ou Yvan Babij. Une soixante d’œuvres, dont quelques-unes constituent des références artistiques universelles, à l’instar de «la dame en noir» (Emile Aubry-1920), «Les danseuses» (Lucien Fontanarosa-1912) ou des copies dont «la lecture» d’Honoré Fragonard, l’originale étant exposé au Métropolitan Muséeum de New-York, y tapissent les murs et ce parallèlement à une foison de dessins graphiques, signés par des voyageurs connus, parmi lesquels figurent le Duc Louis de Habsbourg d’Autriche ou anonymes, entre autres des militaires et des fonctionnaires de l’administration coloniale.
Toutes ces œuvres, que d’aucuns jugent d’une richesse inestimable, ont été récupérées de l’ancienne galerie Cazaubon ou reconstitué à partir de quêtes et de fouilles très poussées, opérées par le groupe Géhimab, une société savante de l’université de Bejaia, dont le souci, pourtant à l’origine, n’était autre que celui de valoriser et de remette au goût du jour, l’histoire de Béjaïa, notamment durant la période du moyen âge, durant laquelle, la région a constitué un carrefour scientifique et civilisationnel de premier ordre en Méditerranée. Ses membres en effet, partis sur un projet théâtral, en l’occurrence, la mise en scène du séjour de Léonardo Fibonacci, à Béjaïa, l’illustre mathématicien Italien qui a vulgariser les chiffres arabes en Europe, se sont retrouvés face à une pléthore de toiles, peintes par des notoriétés mondiales et qui rendaient compte, d’une façon ou d’une autre, de la vie à Béjaïa.
Certaines de ces peintures sont essaimées à travers des musées illustres dans le monde, notamment l’Hermitage de saint Pétersbourg (Russie), Le métropolitain Museum de New-hork, Bruxelles, George Pompidou (Paris), Prague,etc.