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Béjaïa : Les facettes cachées de Djamel Allam dévoilées à l’occasion d’un colloque

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Djamel Allam, on January 3rd, 1992.

Le colloque « Djamel Allam, une œuvre plurielle à interroger » ouvert mardi au centre de recherche en langue et culture amazighes (CRLCA), basé à l’université de Bejaia, a mis en évidence une foule d’informations sur l’artiste, a priori méconnues mais dont la révélation est de nature à mieux cerner son parcours, son œuvre et les éléments ayant forgé sa personnalité.
Son patriotisme, distillé avec parcimonie mais passion dans ses chansons, ses rapports suivis et féconds avec l’artiste Mohamed Issiakhem mais surtout Kateb Yacine, ou encore ses influences et inspirations, puisées de ses lectures des œuvres de Gibrane Khallil Gibrane, ont été parmi les aspects abordés lors du colloque. L’auteur de « Ma-arad Yughal » (quant il reviendra), a multiplié ses champs d’expression, qu’ils soient musical, littéraire, poétique et pictural ou théâtral et cinématographique, ont relevé des intervenants. Djamel Allam était un « touche à tout et mordait dans tout, un peu comme pour exorciser et reprendre une revanche sur les années de guerre, passées dans les quartiers populaires d’Ighil Oucherchour et Oued Ouchaa lal à Bejaia », selon l’universitaire Khodir Madani. Ces quartiers étaient alors « théâtres de grandes privations et sévices, à fortiori pour les jeunes, qui en ont fait du combat libérateur, en contrepartie, leur planche de salut, et ont rejoint le maquis, dont certains n’en sont jamais revenus », rapporte le professeur Madani, issu de ces quartiers. « Djamel a été traumatisé par la guerre, n’en ratant pas une pour l’évoquer et dire toute la douleur qu’elle a engendrée », a relevé Abdelkrim Tazarout, journaliste, citant en exemple les chansons y afférentes, notamment « A yemma Ur-tru « , (mère ne pleures pas). Dans son intervention, Kamel Medjdoub, du CRCLA, a noté que Djamel Allam, qui était lié d’amitié avec Kateb Yacine, a été influencé et inspiré par son écriture et son génie « au plus profond de son être ». Il a également été marqué, « bien qu’avec moins de profondeur », par ses rapports avec l’artiste peintre Mohamed Issiakhem, dont « l’influence a contribué à pousser le chanteur, à venir à la chanson kabyle, lui qui originellement, était porté par la chanson d’expression française », selon M. Medjdoub. A l’ouverture du colloque, Salim, le fils de Djamel Allam, est intervenu par visioconférence depuis Paris (France). Il a surtout mis en exergue la vie de famille de son père et ses rapports avec ses enfants. Les participants à la rencontre ont également suivi la projection d’un film autobiographique de l’artiste, signé Salah Ouachek. Ont pris part au colloque, qui se poursuivra demain mercredi, des universitaires, des amis de Djamel Allam et des artistes.

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