La Conférence intergouvernementale consacrée à l’élaboration et à l’adoption d’un Pacte mondial sur les migrations à laquelle avait prit part le ministre de l’Intérieur et des collectivités locales, Noureddine Bedoui, et dont les travaux ont été tenus lundi à Marrakech, a débouché sur la formalisation d’une mouture unanimement adoptée.
Organisée sous l’égide des Nations unies, cette rencontre baptisée «Déclaration de New York pour les réfugiés et les migrants», s’est achevée avec l’approbation formelle du Pacte mondial sur les migrations des Nations unies, après proclamation orale devant quelque 150 pays réunis en conférence intergouvernementale.
Cette conférence d’importance mondiale est la consécration d’un long processus qui a débuté en 2016 avec l’adoption, par les Nations unies, de la Déclaration de New York pour les réfugiés et les migrants. C’est concrètement une conférence d’engagement face aux défis de la migration et de l’action ferme au service des États et des droits des migrants.
À caractère non contraignant, le Pacte ainsi adopté recense les principes suivants : défense des droits de l’Homme, des Enfants, reconnaissance de la souveraineté nationale. Tout en listant des propositions pour aider les pays à faire face aux migrations à procéder aux échanges d’information et d’expertises, l’intégration des migrants.
Le même texte interdit les détentions arbitraires, et n’autorise les arrestations qu’en dernier recours. Quoique de leurs côté certains activistes dans le domaine des droits de l’Homme ont jugé le texte bien au-deçà de leurs attentes, principalement pour ce qui a trait à l’accès des migrants à l’aide humanitaire et aux services de base ou aux droits des travailleurs migrants et, en jugeant le contenu comme un encouragement à un flux migratoire incontrôlé, il reste que ce texte prouve que la communauté internationale s’engage sur la voie d’une solidarité responsable au sujet de la question de la migration
À rappeler qu’à l’issue de cette rencontre, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a appelé les représentants des pays participant à cette rencontre à ne pas succomber à la peur ou aux faux narratifs sur la migration.
Lors de son intervention, Antonio Guterres a souligné que ce texte, destiné à renforcer la coopération internationale pour une migration sûre, ordonnée et régulière, est appelé à faire l’objet d’un ultime vote de ratification le 19 décembre à l’Assemblée générale des Nations unies. «La conférence de Marrakech était une étape purement formelle dans ce processus mais, le sujet déchaînant les passions, une quinzaine de pays ont fait part de leur retrait ou du gel de leur décision sur le pacte» a précisé le secrétaire général de l’ONU.
Antonio Guterres a, par ailleurs, mentionné que le Pacte procède d’une démarche qui doit permettre d’aider non seulement les migrantes et les migrants, mais aussi les communautés d’origine et d’accueil. «Ce moment est le produit inspiré d’efforts», a-t-il martelé, ajoutant en substance que « la migration est appelée à être un acte de choix et jamais de désespoir ».
Zacharie S. Loutari