Béchar : les dunes de sable prises d’assaut par des curistes

Du milieu du printemps au début d’automne, l’oasis de Taghit reçoit de nombreux visiteurs venus parfois des wilayas du nord pour faire un tourisme bien particulier. Il s’agit de curistes venus soigner leurs rhumatismes et autres maladies articulaires par des bains de sable chaud.
Ce genre de thérapie se pratique un peu partout dans le monde et l’Italie est en tête des pays européens dans ce domaine.
Dans les centres de thalassothérapie, le thérapeute couvre les patients d’une couche de 3 à 4 cm de sable chauffé à 45°C. Au Maroc, certaines villes du sud, comme Ouarzazate, profitent également de leur situation aux portes du désert pour proposer ce type de prestations aux touristes venus de l’intérieur du pays et de l’étranger.
La sabulumthérapie (du latin sabulum, sable), La psammatothérapie, l’arénothérapie ou la sablothérapie ou encore l’enterrement curatif dans les sables appelé bain de sable, est une médecine douce qui s’adresse aux personnes souffrant de rhumatismes. Selon certains, ce traitement serait efficace contre les rhumatismes, la polyarthrite, les lombalgies et certaines maladies de peau. Par la grande sudation qu’il provoque, ce traitement serait efficace pour l’élimination des toxines et des excédents d’eau. Avant d’entreprendre une cure de ce genre, il convient de faire un bilan médical, tout comme cela se fait lorsque l’on entreprend une cure de thalassothérapie dans un centre. En effet, le corps n’est pas toujours disposé à accepter des changements thermiques assez violents et l’on évitera de pratiquer ce genre de thérapie, par exemple, si l’on souffre de problèmes cardiaques.Il est donc important de consulter et de prendre un avis médical avant de commencer la thérapie.Dans la région de Taghit, la cure de sable chaud mettant à profit les propriétés absorbantes du sable et la chaleur du soleil a de tout temps été pratiquée comme traitement pour les rhumatismes et les maladies articulaires, sans faire pour autant l’objet d’une quelconque prescription médicale.Les gens de Berbi, un ksar distant de quelque 4 km de Taghit, profitant de l’opportunité, étendent les indications thérapeutiques à de nombreuses formes de rhumatismes chroniques : arthroses, névralgies, douleurs vertébrales ou des membres. Certaines familles offrent le gîte et la nourriture en contrepartie d’une somme convenue. Celui qui se charge de vous ensevelir le corps au pied de la dune, vous fait de l’ombre avec un parasol ou une couverture, vous fournit de l’eau fraîche, car il faut faire attention à la déshydratation, vous sert aussi un bol de soupe aux herbes médicinales. Il empoche lui aussi entre 200 à 400 Da par personne. Certains curistes rencontrés sur place louent les bienfaits du sable chaud. M. Chadli, originaire de Sidi Bel-Abbès, et qui dit venir sur les lieux depuis de nombreuses années, assure qu’après chaque cure son état de santé s’améliore. Les maux se soulagent bien sans pour autant disparaitre. La cure doit durer entre trois jours et une semaine pour pouvoir constater les résultats.Du point de vue touristique, Taghit peut être considérée à juste titre comme étant la perle des oasis de la Saoura. Son panorama est introuvable ailleurs et son coucher de soleil sur la dune lui vout le surnom de Taghit l’enchanteresse. Et comme il faudrait ajouter l’utile à l’agréable, les curistes ont l’embarras du choix entre les sites à visiter. Le ksar Taghit restauré dans le cadre de la sauvegarde du patrimoine constitue une vraie découverte de l’artisanat local. Il abrite les sièges des associations locales. Les accros de l’histoire peuvent faire une visite de la station des gravures rupestres. Du point de vue infrastructure de tourisme, l’hôtel n’étant pas à la portée de tout le monde, nombreux sont ceux qui optent, selon leurs moyens, pour le gîte chez l’habitant, le camp de toile ou l’auberge de la jeunesse.
Messaoud Ahmed