L’Ethiopie a adressé à son tour un message au Conseil de sécurité de l’ONU dans lequel elle a reproché à l’Egypte de ne pas avoir contribué au succès du processus de négociation sur le barrage de la Renaissance, a déclaré mardi le ministère des Affaires étrangères éthiopien. Tout en affirmant l’engagement de son pays à «ne pas nuire aux autres», le ministre des Affaires étrangères éthiopien, Gedu Andargachew, a affirmé que « l’Ethiopie a répondu au message de l’Egypte au Conseil de sécurité de l’ONU par un message similaire, dans lequel elle a accusé le Caire de ne pas avoir contribué au succès du processus de négociation sur le barrage de la Renaissance en présentant la question au Conseil de sécurité de l’ONU». Dans une lettre au Conseil de sécurité, le chef de la diplomatie éthiopéenne, a déclaré que l’Egypte «n’avait pas l’intention de contribuer au succès du processus de négociation tripartite (qui comprend l’Egypte, l’Ethiopie et le Soudan) en présentant la question du méga-barrage de la Renaissance construit en amont du Nil bleu au Conseil de sécurité de l’ONU». Alors que l’Ethiopie veut démarrer le remplissage de son gigantesque barrage sur le Nil bleu en juillet, les relations s’enveniment avec ses voisins, le Soudan et surtout l’Egypte pour qui l’eau du fleuve est jugée vitale.
Dans ce contexte, le Caire a demandé vendredi l’intervention du conseil de sécurité de l’ONU et, à sa demande, une réunion de la Ligue arabe devait se tenir ce mardi 23 juin. Ces demandes exprimées par le Caire et Addis-Abeba, interviennent alors que les pourparlers entre l’Egypte, le Soudan et l’Ethiopie sont bloqués, les trois pays ne parvenant pas à trouver un accord, notamment sur un mécanisme de partage des eaux. Le 9 juin dernier, les trois pays impliqués dans le différend autour du barrage en construction ont repris le dialogue pour tenter de sceller un compromis sur le partage des eaux du Nil, le fleuve mythique d’Afrique. Ces entretiens ont porté sur les questions techniques liées à l’exploitation du barrage et au remplissage de son immense réservoir pendant les saisons des pluies et de la sécheresse.