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Barack Obama en visite en Espagne

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Le président américain est arrivé dans un pays en proie à l’incertitude politique, incapable de se trouver un nouveau gouvernement depuis plus de 200 jours.
Barack Obama effectuait dimanche une visite dans une Espagne en proie à l’incertitude politique, un séjour écourté après la tuerie de policiers de Dallas, où le président américain veut se rendre en début de semaine. L’avion de Barack Obama s’est posé, samedi ,peu après 23 heures (21 heures GMT) sur la base aérienne de Torrejón de Ardoz, près de Madrid, où l’attendait le roi Felipe VI. Les deux hommes s’étaient déjà rencontrés en septembre 2015 lors d’un voyage officiel du roi à Washington.
Barack Obama avait alors souhaité que l’Espagne soit « forte et unie », un message à peine voilé à l’attention de la Catalogne, région espagnole en pleine poussée de fièvre indépendantiste. Il l’a répété dimanche dans un entretien au quotidien El Pais, en soulignant que les États-Unis étaient engagés à maintenir des liens étroits avec « une Espagne forte et unie ».

Un pays divisé
Un an plus tard, pour son unique voyage officiel en Espagne, la première visite d’un président américain en 15 ans, il séjourne pourtant dans un pays divisé, en pleine effervescence politique, fragmenté entre quatre forces politiques et incapable de se trouver un nouveau gouvernement depuis plus de 200 jours. Barack Obama s’entretiendra dans la matinée avec le chef du gouvernement conservateur sortant, Mariano Rajoy, qui cherche des alliés pour former un nouveau cabinet.
Le Parti populaire de Mariano Rajoy a remporté les dernières élections législatives, organisées le 26 juin seulement six mois après le précédent scrutin. Mais il a besoin d’autres formations pour gouverner, car il n’a obtenu que 137 sièges sur 350 au Parlement. Le président démocrate devrait rencontrer ensuite les dirigeants de l’opposition. Quel que soit le gouvernement, déclare Barack Obama à El Pais, « j’espère qu’il aura une relation solide » avec Washington, « qu’il continuera à contribuer à la lutte contre le groupe État islamique », et que l’Espagne aura « une économie en croissance », offrant des opportunités à tous.

« Normalisation »
Le ministre espagnol des Relations extérieures, José Manuel García-Margallo, avait estimé que cette visite symbolisait la « normalisation » des relations après le froid qu’elles ont connu quand le prédécesseur de Mariano Rajoy, le socialiste José Luis Rodriguez Zapatero, était au pouvoir (2004-2011). Très opposé à l’intervention militaire en Irak dirigée par les États-Unis et à laquelle l’Espagne avait participé sous la droite, José Luis Rodriguez Zapatero avait annoncé au lendemain de sa prise de fonction le retrait des troupes espagnoles, sans en aviser Washington.
Le voyage de Barack Obama a surtout pour but de remercier l’Espagne pour son engagement en matière de défense auprès des États-Unis, explique Charles Powell, directeur de l’Institut royal El Cano, un think tank proche du roi. « L’Espagne est un allié solide de l’Otan, nous lui sommes très reconnaissants pour les décennies d’accueil de nos forces armées », a déclaré Obama à El Pais, en soulignant aussi les liens commerciaux avec le pays, où les États-Unis sont le premier investisseur direct.

Une visite écourtée
L’Espagne fait partie des pays où les États-Unis ont déployé leur bouclier antimissile, et elle accueille quatre navires militaires américains équipés d’intercepteurs à Rota, base navale proche de Cadiz à l’extrême sud de l’Espagne. C’est là que Barack Obama achèvera sa visite par un discours aux troupes vers 18 heures (16 heures GMT). Les États-Unis ont également obtenu l’autorisation de positionner une force de réaction rapide, composée pour l’essentiel de Marines, sur la base de Moron de la Frontera près de Séville. De là, les militaires peuvent intervenir rapidement en Afrique et porter secours au personnel américain.
Barack Obama avait connu l’Espagne à 26 ans, en 1988, à une époque où il voyageait encore en autobus de nuit. Il devait d’ailleurs s’y accorder quelques heures de détente en visitant le centre historique de Séville. Mais il a écourté d’une journée sa visite pour rentrer à Washington dès dimanche soir et pouvoir se rendre en début de semaine à Dallas (Texas), où un ancien militaire noir voulant venger les abus de la police contre les Noirs a tué jeudi cinq policiers et en a blessé sept autres. Cet individu « dément » ne représente ni les Noirs américains ni « l’esprit avec lequel nous devons aller de l’avant », a déclaré Barack Obama samedi à Varsovie, appelant les Américains à l’unité.

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