Treize syndicats autonomes de la fonction publique, fédérés sous la bannière de la CSA (Confédération des syndicats autonomes) – qui attend depuis deux ans son agrément – ont dénoncé la dégradation du climat social, la baisse du pouvoir d’achat et le recul des libertés syndicales. Flambées continues et successives des produits de consommation et de large consommation face à des salaires non revalorisés depuis des années : les représentants syndicaux des 13 syndicats, réunis jeudi dernier au siège de l’UNPEF, ont lancé unanimement une alerte contre « une explosion sociale », conséquence de la colère qui gronde parmi les salariés et fonctionnaires du secteur public. Ce conclave des syndicats a eu pour mot d’ordre des revendications contenues dans la plateforme de la CSA adressée aux autorités, en rapport avec la défense du pouvoir d’achat, retraite, dialogue social et libertés syndicales. « Les partenaires sociaux ont été ignorés et le sont encore aujourd’hui. Les travailleuses et les travailleurs ne peuvent plus supporter une telle situation », a estimé le SATEF (Syndicat autonome des travailleurs de l’éducation et de la formation). Le même syndicat a souligné que « le gouvernement portera seul la responsabilité en cas de dérapage. Il doit revoir la politique salariale en Algérie ainsi que la fiscalité ». Les 13 syndicats réunis jeudi dernier autour de CSA, qui a eu récemment un nouveau SG, Salim Oulha (du CNAPESTE), succédant à Meziane Meriane (SNAPEST), dénoncent également les tergiversations de l’administration qui n’a toujours pas accrédité le dossier de leur confédération. La CSA a été créée le 10 novembre 2018. L’ex-ministère du Travail, Acheuk Youcef Chawki, avait pourtant promis, en mars 2020, d’accélérer la procédure d’agrément de cette confédération. Mais depuis, cette promesse est restée sans suite. Un fait qui semble ainsi être la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. « Les syndicats, qui ont répondu favorablement à l’invitation de l’ex-ministre du Travail Acheuk, ont été rassurés par ce dernier que le dossier est en voie d’être accepté, mais jusqu’à ce jour rien ! Nous pensons saisir la justice après la consultation d’un juriste », fait savoir le SATEF. Dans le cas où il n’y aura toujours pas de réponses aux revendications formulées par la CSA : le SNPSP (Syndicat national des praticiens de santé publique), un autre syndicat composant ce bloc intersyndical, défend toute action pouvant faire bouger les choses.
Hamid Mecheri