Le film d’Alejandro Gonzales Inarritu a remporté dimanche soir cinq trophées lors des César anglais, dont ceux du meilleur réalisateur, meilleur film et meilleur acteur pour Leonardo DiCaprio. L’odyssée du trappeur Hugh Glass est talonnée de près par Mad Max Fury road qui fait main basse sur quatre trophée techniques. Ils n’ont pas laissé grand chose à leurs rivaux. Avec respectivement, cinq et quatre trophées,The Revenant et Mad Max Fury Road, deux récits de survie, ont dominé largement, dimanche soir, les Bafta, l’équivalent britannique des César et des Oscars. The Revenant a remporté dimanche les principales récompenses britanniques du cinéma. L’odyssée du trappeur Hugh Glass a décroché les Bafta du meilleur film, des meilleur réalisateur, meilleur acteur pour Leonardo DiCaprio, jamais honoré à Londres malgré trois nominations précédentes. Le drame d’ Alejandro Gonzalez Inarritu a également prévalu dans les catégories techniques de meilleur son et la meilleure cinématographie. Une belle revanche pour le Mexicain dont le Birdman avait dû s’incliner l’an passé à Londres face à Boyhood. Alejandro Inarritu a dédié son Bafta du meilleur réalisateur à sa femme avec qui il s’apprête à fêter son 24e anniversaire de mariage: «C’est ce que j’appelle de l’héroïsme et de la survie», a-t-il plaisanté. Il a ensuite dédié le prix du meilleur film à son père, décédé il y a deux ans. Leonardo DiCaprio , qui a fait sensation en embrassant la vénérable Maggie Smith pendant un des intermèdes comiques de cérémonie, a lui rendu hommage à sa mère dont c’était l’anniversaire: «Je n’ai pas grandi dans un milieu privilégié. Je dois tout à ma mère qui faisait trois heures de route, tous les jours, pour me conduire à l’école. Maman je t’aime». Ce Bafta se rajoute au Golden Globes et au prix du syndicat des acteurs. Personne ne semble cette année en mesure de priver la star de Titanic de son grand chelem, qui sera complet avec un Oscar. L’autre grand gagnant de la soirée a été Mad Max Fury Roadqui s’est imposé dans quatre sections techniques: meilleur maquillage, meilleur décor, meilleur costume, meilleur montage. Star wars: Le Réveil de la Forcecomplète le podium avec deux statuettes: meilleurs effets spéciaux et révélation de l’année pour John Boyega. Ce dernier prix était le seul à être voté par le public.
C’est le troisième Bafta de Kate Winslet. Cette hégémonie a été synonyme de bérézina pour les deux favoris. Pourtant en tête en nombre de nominations avec neuf citations, Carol, le beau drame de Todd Haynes sur deux femmes amoureuses dans l’Amérique des années 50, est reparti bredouille, tandis que Le Pont des espions a dû se contenter de la statuette du meilleur second rôle pour le brillant Mark Rylance. Autre naufragé, Seul sur Mars de Ridley Scott, malgré six sélections.
Spotlight de Tom McCarthy et The Big short: le casse du siècle d’Adam McKay ont sauvé les meubles et ont récupéré le Bafta du meilleur scénario original et de la meilleure adaptation, réitérant leur prouessse hollywoodienne de samedi où ils ont été distingués par la guilde des scénaristes.
Faut-il voir dans ce palmarès un signe annonciateur de celui des Oscars qui seront remis le 28 février prochain? Pas forcément. Seuls 500 des 6000 membres des Bafta votent aux Oscars. Ils représentent donc moins de 10% du corps électoral des Academy awards. En 15 ans, seul un long-métrage sur deux ayant été sacré meilleur film aux Bafta réitère son exploit aux Oscars. En outre, leurs nominations ne se recoupent pas toujours. Les Bafta n’ont pas retenu, par exemple Sylvester Stallone, ce qui relativise beaucoup la victoire de Mark Rylance (mais qu’on se rassure les Bafta et lesOscar sont sur la même longueur d’onde en ce qui concerne la section meilleur acteur). Enfin l’académie britannique du cinéma a naturellement tendance à privilégier ses talents «made in Royaume-Uni». Le joli Brooklyn avec Saoirse Ronan qui campe une immigré déchirée entre son Irlande natale et le New York des Fifties a reçu le Bafta de la meilleure production britannique. Kate Winslet , qui a dédié son prix à toutes les femmes critiquées pour vouloir faire avancer leurs carrières, a été désignée meilleur second rôle féminin pour sa performance dans Steve Jobs, évinçant la Suédoise Alicia Vikander, en lice non pas pour The Danish Girl, comme aux Oscars, mais pour le drame d’anticipation Ex-Machina. La Suédoise et compagne de Michael Fassbender, qui ont refusé de se plier au jeu de la «caméra des bisous» instaurée par le présentateur Stephen Fry, défendait The Danish Girl dans la catégorie la meilleure actrice mais le Bafta est revenu à l’Américaine Brie Larson, révélation de Room.