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Azouaou Mehmel, P-DG d’AT, fait son aveu d’impuissance : «on subit la pression de la demande»

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Invité en nocturne avant-hier au forum du quotidien «Liberté», le P-DG d’Algérie Télécom (AT), Azouaou Mehmel, s’est expliqué sur les perturbations et les coupures de l’Internet enregistrées ces derniers jours. En outre, il a évoqué les projets de développement de l’industrie technologique de l’opérateur historique.

Selon le premier responsable du vieil opérateur national les raisons de ces défaillances sont dues aux opérations de basculement des lignes téléphoniques, passées du 021 vers le 023 et le 070, a-t-il indiqué. En effet, les désagréments engendrés par les anomalies survenues sur le réseau de téléphonie, ce qui influe outre mesure sur la qualité du service Internet, a soulevé le mécontentement des clients d’AT. En raison de la vétusté du réseau filaire, AT s’est lancée dans une vaste opération de rénovation des lignes téléphoniques de ses abonnés. À ce titre, l’opérateur public a procédé à la modernisation de 50% des lignes soit un million et demi d’usagers qui ont bénéficié de cette opération. C’est du moins les indications fournies par A. Mehmel qui a reconnu tout de même les contraintes auxquelles fait face son entreprise sur le terrain. En effet, avant de procéder à cette opération de basculement physique, le client est sensé être saisi d’avance par un courrier postal afin de le tenir informé de la date de l’intervention des services techniques. Il s’agit de prévenir le client sur les désagréments qu’il va encourir, a encore expliqué le même responsable, qui regrette cependant, le fait que le courrier en question n’arrive pas à destination en temps voulu. Le P-DG d’AT a tout bonnement révélé avoir été lui-même victime de ce retard de correspondance. «Lorsque j’ai été basculé, je n’ai reçu la lettre que quelques jours plus tard», a-t-il fait savoir, pour rassurer les abonnés quant aux perturbations causées, selon lui, non pas par d’autres facteurs autres que celui lié au basculement des lignes téléphoniques. Qui y’a-t-il de mieux et plus efficace que d’aviser le client en lui envoyant un message sur son mobile (SMS) ? Dans sa réplique, le patron d’AT a avoué être dépassé par la forte demande des abonnés. «On ne peut pas utiliser le SMS, car on travaille sur plusieurs fronts», a-t-il répondu. Par contre, il a fait savoir qu’il préfère plutôt faire du porte-à-porte, où l’abonné sera tenu informé à domicile et sera saisi directement par les agents de l’entreprise. Devant la forte pression de la demande, l’opérateur national des télécoms a précisé qu’il devra se lancer dans une véritable bataille pour le remplacement d’un réseau « obsolète par un réseau moderne » pour accéder aux meilleures offres technologiques de l’heure. «Nous devons nous déployer sur le territoire du pays. qui est très vaste. La demande est en hausse perpétuelle et les clients sont de plus en plus exigeants en matière de la qualité du service », a souligné le même orateur.

Pour un réseau à 100% en fibre optique
Il s’agit pour le PDG d’AT de relever le défi d’arriver au courant de l’année 2015 à la réalisation de 64 000 km du réseau en fibre optique. En effet, cette technologie utilisée jusque là uniquement pour le transport à longues distances, finira par être généralisée pour qu’elle soit utilisée pour les raccordements filaires effectués au profit des abonnés. Même si la disponibilité de la fibre optique ne pose pas problème, il n’en demeure pas moins que la préoccupation première du responsable d’AT reste celle de la réalisation de ce programme sur le terrain.
De par ses réalisations, l’opérateur public a réalisé en 2014 quelques 10 000 km en la matière alors qu’en 2015, il vise à atteindre les 15 000 km, a encore ajouté Mehmel. Pour rattraper le retard, il estime que son entreprise doit aller à une cadence de 20 000 km par an. Mais, selon le même orateur, le manque d’entreprises pour réaliser cet objectif fait défaut. En ce sens, l’Agence nationale de soutien à l’emploi des jeunes (Ansej) a été sollicitée justement pour encourager les porteurs de projets à opter pour ce créneau, a-t-il indiqué.

«Nos tarifs ne sont pas basés sur le niveau de vie»
Interpellé au sujet des tarifs, le P-DG d’AT a affirmé que son entreprise à réduit les prix des services de 60%, et ce entre 2010 et 2015, a-t-il souligné. Ce n’est pas tout, puisqu’il a précisé que pas moins de 1,8 millions d’abonnés à l’Internet ont été basculés de «512 kilo octets» vers la formule «1 méga octets» de données tout en gardant le même prix. Sur sa politique tarifaire, le même responsable a indiqué qu’elle est loin d’être basée sur une vision sociale. «On ne peut pas établir des tarifs à un niveau de vie.
Nos tarifs sont orientés vers les coûts, c’est sur la base des charges que nous les fixons. Sinon comment pourrons-nous offrir des services de qualité dans ce cas là ?», a-t-il expliqué. En revenant justement sur l’amélioration des services d’AT, le même responsable a rappelé l’introduction de la technologie MSAN, qui permet un accès multiservice, la 4G LTE permettant un accès au haut débit Internet. Pour cette dernière, il estime qu’elle est une offre de remplacement lancée sur le mode fixe, et qu’elle vise à pallier au déficit du réseau filaire, qui se pose avec acuité notamment dans les régions rurales et reculées du territoire national. Sur le plan économique, A. Mehmel n’a pas manqué d’afficher les ambitions de son entreprise. En effet, l’opérateur historique mise sur un plan d’investissement de 45 milliards de DA pour l’année 2015, même si, a-t-il indiqué, le souci réside en matière des entreprises partenaires qui se font désirer. S’agissant enfin du développement de l’industrie technologique de l’opérateur public, le même responsable a tenu à préciser qu’elle se fera de manière graduelle.
Et pour cause, disposant d’un personnel administratif, AT a hérité d’un fonctionnement loin des pratiques connues aujourd’hui des entreprises commerciales. «Le défi est de faire avec ce que l’on a. Je ne peux pas mettre des gens à la porte. Il y’a un système de transformation qui doit se faire, même s’il est extrêmement difficile», a-t-il dit à ce propos. Néanmoins, le premier responsable de l’opérateur public reste optimiste.
Il a indiqué que même s’il reste beaucoup d’efforts à faire, le changement commence prendre forme et à se sentir chez son entreprise. Dans le cadre de ce développement, le conférencier a parlé du système de payement par Internet «le E-payement» qui est l’un des objectifs sur lesquels table AT.
Farid Guellil

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