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AVEC SIX NOUVELLES STATIONS DE DESSALEMENT D’EAU : L’Algérie renforce sa sécurité hydrique

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Face à la montée des défis liés à la sécheresse, à l’épuisement des nappes phréatiques et à la variabilité pluviale, l’Algérie met en œuvre une stratégie renforcée de dessalement de l’eau de mer. Sous l’impulsion du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, l’État algérien vise à diversifier ses ressources en eau potable et à réduire sa dépendance aux ressources souterraines ou aux barrages. Plusieurs projets sont déjà réalisés ou en cours, d’autres à venir : l’objectif est clair : garantir la couverture des besoins à moyen terme. Lors de la réunion du Conseil des ministres, présidée par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, l’exécutive a approuvé la localisation de trois stations de dessalement de l’eau de mer dans les wilayas de Chlef, Mostaganem et Tlemcen, avec une capacité de production quotidienne de 300 000 mètres cubes d’eau potable chacune, indique un communiqué du CM. La localisation des trois autres stations restantes sera déterminée lors des prochaines réunions, dans le cadre du programme national de renforcement de la sécurité hydrique.

 Le président Tebboune a, à cette occasion, mis en garde contre les effets de la sécheresse et a insisté sur l’importance de mener des études scientifiques rigoureuses prenant en considération les moyennes et les chiffres réels de la consommation d’eau potable, tout en tenant compte de la spécificité de chaque région en matière de pluviométrie ». « Il doit s’agir d’études prospectives précises épargnant à l’État de potentielles catastrophes environnementales, notamment l’épuisement des nappes phréatiques, qui mettrait la sécurité hydrique en péril », a-t-il insisté. Le président de la République a également insisté sur l’impératif de s’atteler immédiatement à la réparation de toutes les sources de fuites d’eau, qui entraînent des pertes considérables dans la réserve nationale d’eau potable, impactant ainsi la distribution de cette ressource vitale.

Des stations consolident la production nationale

En effet, il est à signaler que le pays a déjà franchi des étapes notables dans sa politique de dessalement. Plusieurs stations de grande capacité ont été réalisées et inaugurées par le président de la République. Parmi elles, la station de Fouka 2 dans la wilaya de Tipasa, inaugurée en février 2025, produisant jusqu’à 300 000 m³ d’eau par jour et alimente Alger, Blida et Tipasa. La station de Koudiet Eddraouch, dans la wilaya d’El-Tarf, est également opérationnelle et fournit la même capacité. Elle a permis de sécuriser l’approvisionnement en eau potable dans l’est du pays. D’autres stations telles que Cap Djinet 2 (Boumerdès) et Cap Blanc (Oran) complètent cette première série d’infrastructures stratégiques.

Selon les chiffres communiqués par le ministère des Ressources en eau, ces réalisations ont permis d’augmenter la capacité nationale de production d’eau dessalée à 3,7 millions de m³ par jour, soit près de 42 % des besoins nationaux en eau potable. Cette avancée marque une étape importante dans la transition vers une autonomie hydrique durable.

Béjaïa, pour boucler la boucle 

Le programme de développement du dessalement se poursuit avec plusieurs projets actuellement en cours de réalisation. Parmi eux, celui de Béjaïa occupe une place centrale. Située à Tighremt, dans la commune de Toudja, cette future station de dessalement atteindra une capacité de 300 000 m³ par jour. Selon les données communiquées, le chantier a enregistré un taux d’avancement supérieur à 80 % fin 2024, et les essais de mise en service ont débuté courant 2025. Cette station approvisionnera la wilaya de Béjaïa ainsi que plusieurs communes de Bouira et Jijel, contribuant à réduire la pression sur les barrages et les nappes phréatiques de la région. Parallèlement, les stations récemment inaugurées continuent d’être optimisées pour atteindre leur pleine capacité, et plusieurs projets de raccordement hydraulique sont en cours pour assurer une distribution homogène sur l’ensemble du territoire.

Six nouvelles usines à partir de 2026

Dans le prolongement de cette stratégie, de nouvelles infrastructures sont programmées pour les prochaines années. Six stations supplémentaires, d’une capacité de 300 000 m³ par jour chacune, seront construites dans les wilayas de Skikda, Jijel, Tizi-Ouzou, Chlef, Mostaganem et Tlemcen. Le président Tebboune a annoncé que cinq à six nouveaux projets de dessalement seront lancés dès 2026, avec pour objectif de porter la couverture nationale en eau potable à plus de 60 % grâce aux stations de dessalement, sans recourir excessivement aux nappes phréatiques. Cette feuille de route traduit la volonté de l’État d’assurer une répartition équilibrée de l’eau entre les différentes régions, tout en s’adaptant aux réalités climatiques et démographiques.

Le dessalement au cœur de la stratégie nationale 

La politique nationale de l’eau s’appuie désormais sur un principe fondamental : garantir la sécurité hydrique du pays face aux défis climatiques. Le recours au dessalement, désormais industrialisé, permet de réduire la dépendance aux précipitations et de sécuriser les zones les plus vulnérables.  Le Président Tebboune a insisté sur la nécessité de conjuguer ces efforts avec une meilleure gestion des ressources existantes, notamment à travers la lutte contre les pertes d’eau, la modernisation des réseaux et la sensibilisation à la consommation rationnelle. Cette vision intégrée positionne l’Algérie parmi les pays africains les plus avancés dans la maîtrise du dessalement à grande échelle, avec un modèle reposant sur la planification, la technologie et la durabilité.

Cependant, à travers la multiplication des usines de dessalement de l’eau potable, le pays affirme sa volonté de consolider son indépendance hydrique et de protéger ses ressources naturelles. Le programme en cours, combinant les stations déjà inaugurées, celles en phase de finalisation et les projets à venir, illustre un engagement durable pour garantir un accès équitable et sécurisé à l’eau potable pour tous les citoyens. Cette dynamique, soutenue au plus haut niveau de l’État, place la question de l’eau au cœur du développement économique et environnemental du pays.

Sarah O.

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