L’avant-première du film documentaire « Ag Abkeda, Soleil de N’Ajjer », réalisé par Chafia Benarab, retraçant le parcours et la vie du moudjahid Ibrahim Ag Abekda, Chef de la résistance populaire au Tassili N’Ajjer et moudjahid au sein des rangs de la Révolution de libération nationale, a été projetée lundi soir à Alger, dans le cadre d’une série d’œuvres audiovisuelles qui documentent la Mémoire nationale et le parcours des symboles et héros de l’Algérie.
La projection du film s’est déroulée à la salle Ibn Zeydoun à Riad El Feth, en présence du ministre des Moudjahidine et des Ayants-droit, Laïd Rebiga, du ministre du Tourisme et de l’Artisanat, Mokhtar Didouche, de la Déléguée nationale à la protection de l’enfance, Meriem Cherfi, de l’Amenokal des Touaregs du Tassili N’Ajjer, El-Bakri Ghouma, et de la famille du moudjahid Ibrahim Ag Abkeda, de notables du Tassili N’Ajjer des wilayas d’Illizi et de Djanet, ainsi que de membres des deux chambres du Parlement, des moudjahidines et des artistes. D’une durée de 1h10, cette œuvre historique jette la lumière sur la résistance dans la région du Tassili N’Ajjer, au sud-est de l’Algérie, contre la colonisation française au XIXe siècle et au début du XXe siècle, ainsi que sur la période de la Révolution de libération nationale, à travers le parcours du moudjahid Ibrahim Ag Abkeda (1885-1962), riche en lutte et combat, à l’instar des attaques menées contre les centres militaires et les convois d’approvisionnement coloniaux qui tentaient d’envahir le désert algérien vers le Niger et les régions d’Afrique de l’Ouest, mais se sont heurtés à une forte résistance des habitants de la région du Tassili N’Ajjer, outre les batailles menées depuis 1916 comme « Tinehidhane », « Takt » et « Tit ». Ce documentaire dont le tournage s’est déroulé dans plusieurs localités des wilayas de Djanet et d’Illizi, étayé par des images d’archives sur fond de musique locale, a mis en évidence les principales étapes de la résistance des Touaregs du Tassili N’Ajjer sous la houlette du moudjahid Ibrahim Ag Abkeda, et ce jusqu’à la Révolution de libération nationale en 1954. La réalisatrice du film a tenté de faire connaître la communauté conservatrice des Touaregs où a grandi le moudjahid Ibrahim Ag Abkeda, pétri des valeurs nationales et révolutionnaire, sa lutte contre le colonialisme français et les batailles menées aux côtés des hommes braves des tribus du Tassili N’ajjer, et ce à travers de nombreux témoignages livrés par des historiens comme Lahcen Zaghidi, des notables de la région et des intellectuels locaux. Dans ce cadre, le ministre des Moudjahidine et des Ayants-droit a souligné l’importance de ce documentaire historique dans la forme et le contenu, grâce notamment aux techniques utilisées dans sa réalisation, ajoutant qu’il s’agit « d’une œuvre exceptionnelle qui consacre les valeurs nationales et renforce le lien entre la génération d’hier qui a porté la bannière de la résistance, du djihad et de la libération et celle d’aujourd’hui, appelée à renouer avec les principes et valeurs de leurs aïeux et leur glorieuse histoire riche de symboles et de héros… ». « Le Chef Ibrahim avec sa personnalité hors-pair a marqué l’histoire moderne et contemporaine de l’Algérie, en dirigeant la résistance populaire et en combattant au sein des rangs de la révolution de libération nationale aux côtés de Cheikh Amoud et des hommes vaillants du Tassili et de l’Ahaggar, ayant mené l’une des plus longues résistances au Grand Sud contre la colonisation française à la fin du 19e siècle et au début du 20e », a rappelé le ministre. « Nos moudjahidine du Grand Sud ont remporté de nombreuses victoires et réussi à faire échouer les plans de l’ennemi visant à anéantir les valeurs et l’identité nationales », a-t-il ajouté. « Le moudjahid Ibrahim Ag Abekda, ce modèle de la résistance et du patriotisme, a défendu, aux côtés de ses compagnons d’armes, sa terre et son honneur avec bravoure et courage » et prémuni les enfants de la région contre les « plans de christianisation », a affirmé M. Rebiga. Le ministre a souligné, en outre, le rôle du moudjahid dans « la sensibilisation et la mobilisation durant la Glorieuse Révolution. A l’instar des enfants du Grand Sud, il avait son mot à dire face au colonisateur français et ses tentatives de séparer le Sahara algérien du reste du pays pour diviser les Algériens et porter atteinte à l’unité nationale ». « Ces nobles positions ont apporté appui et soutien au Gouvernement provisoire la République algérienne (GPRA) lors des derniers rounds des négociations », a-t-il soutenu. Pour le ministre, « L’Algérie a réalisé aujourd’hui, sous la conduite du Président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, plusieurs acquis dans différents domaines, en un temps record, grâce à une stratégie bien élaborée et à une vision éclairée, pour aller de l’avant dans la concrétisation des ambitions et objectifs des enfants du peuple algérien… ». De son côté, l’Amenokal du Tassili N’Ajjer, El-Bakri Ghouma a salué « l’intérêt particulier accordé par le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, à la valorisation des hauts faits et de la résistance historique des enfants du peuple algérien », appelant la jeunesse algérienne à « s’attacher aux valeurs nationales, à s’intéresser à l’histoire et à ses symboles, et à se dresser contre les complots quotidiens ourdis contre l’Algérie ». Il a expliqué que ce documentaire « retrace la vie du moudjahid Ibrahim Ag Abekda et de ses compagnons d’armes, ayant combattu sur deux fronts, l’occupation italienne à l’Est et la colonisation française à l’Ouest, alliant résistance populaire et révolution de libération, ce qui témoigne de son attachement à sa terre, sa culture et sa civilisation ancestrale. Le moudjahid a également soutenu les chefs de la région de l’Ahaggar contre la colonisation française et a refusé le projet de séparation du Sud du Nord lors des négociations pour que l’Algérie reste unie et forte sur son territoire », a-t-il ajouté. M. El-Bakri Ghouma a également rappelé que « le moudjahid Ibrahim Ag Abekda a rencontré le leader historique Ahmed Ben Bella lors de son voyage pour accomplir le Hadj en bateau, où ils ont échangé sur la coordination de l’action armée entre les moudjahidine du Nord et du Sud et l’engagement des habitants du Sud à exercer une pression sur la France coloniale afin de l’affaiblir et de libérer, à tout prix, le pays ». De son côté, la réalisatrice Chafia Benarab a indiqué que « le documentaire est produit par le ministère des Moudjahidine et des ayants-droit dans le cadre du programme du soixantenaire du recouvrement de l’indépendance », ajoutant que cette œuvre « s’est appuyée sur des témoignages de la mémoire orale de la société des Touaregs, qui correspondent parfaitement aux références que nous avons utilisées comme sources historiques pour mettre en lumière cette personnalité historique hors pair qui a résisté farouchement contre la colonisation française ». La projection en avant-première de ce documentaire a été marquée par un hommage rendu aux descendants du moudjahid et résistant Ibrahim Ag Abekda et à de nombreux notables de la région du Tassili N’Ajjer.
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