L’entité sioniste s’apprête à lancer une vaste “guerre de propagande” avant l’autorisation d’entrée des journalistes internationaux dans la bande de Ghaza, selon un rapport publié par le site sioniste Ynet, affilié au quotidien Yediot Aharonot. Cette opération, supervisée par l’armée d’occupation, prévoit des “visites guidées” destinées à présenter des “preuves” censées justifier la guerre génocidaire menée contre le territoire palestinien depuis octobre 2023.
Malgré ces préparatifs, Ynet admet que l’entité sioniste reconnaît sa faiblesse médiatique face à la couverture internationale du désastre humanitaire à Ghaza. Le média indique que la Cour suprême israélienne a accordé, le 23 octobre, un délai supplémentaire de 30 jours aux autorités pour répondre à un recours déposé en 2024 par l’Association de la presse étrangère. Celle-ci exige la levée de l’interdiction imposée à l’entrée des journalistes dans la bande de Ghaza depuis le début de la guerre d’extermination déclenchée le 7 octobre 2023. Lors de la dernière audience, le procureur général a reconnu que “la situation sur le terrain a changé”, tout en annonçant que l’armée sioniste envisageait de reprendre l’accompagnement des journalistes dans la zone dite du “cordon jaune” – là où les troupes d’occupation se sont repliées à l’annonce du cessez-le-feu il y a deux semaines. D’après Ynet, plusieurs responsables israéliens redoutent une “vague de reportages humanitaires” en provenance de Ghaza qui risquent, selon eux, d’attiser les critiques internationales et d’alimenter les accusations de génocide et de crimes de guerre. Une réunion stratégique a récemment eu lieu entre le porte-parole de l’armée, le ministère des Affaires étrangères et la direction nationale de la diplomatie publique, afin de coordonner les réponses à la future couverture médiatique étrangère. “Les batailles diplomatiques et médiatiques ne sont pas terminées”, aurait déclaré un responsable du ministère des Affaires étrangères, craignant une “intensification des attaques anti-israéliennes” sur les réseaux sociaux et dans la presse traditionnelle. Un haut responsable israélien a reconnu l’ampleur du défi : “Le niveau de destruction à Ghaza est immense. Nous préparons des supports visuels et des preuves pour démontrer que la résistance palestinienne a transformé Ghaza en un État terroriste utilisant les civils et les infrastructures comme boucliers.” Un autre responsable a prédit que les futurs reportages étrangers sur les massacres commis par l’armée d’occupation provoqueront de nouvelles manifestations à travers le monde : “Nous devons expliquer que Ghaza était un État terroriste. L’armée et les services de renseignement travaillent activement à collecter des éléments de preuve pour soutenir ce récit lorsque nous emmènerons les journalistes sur place.”
Un encadrement dénoncé comme instrument de propagande
La Commission internationale de protection des journalistes (CPJ) a dénoncé la pratique consistant à imposer un encadrement militaire aux journalistes étrangers, la qualifiant “d’outil de propagande” soumis à une censure étroite. Les journalistes, selon la CPJ, ne peuvent rester à Ghaza que quelques heures, sont dirigés vers des sites choisis par l’armée, et n’ont pas la possibilité de parler librement aux habitants — une situation contraire aux standards internationaux du reportage indépendant. Ynet note que de nombreux responsables israéliens doutent de la préparation réelle du gouvernement à gérer la présence de la presse mondiale. L’un d’eux reconnaît : “Les médias internationaux ont déjà publié des images du désastre et des chiffres effrayants de victimes. Ce qui manque encore, ce sont les voix humaines des survivants, et c’est précisément ce que les journalistes vont maintenant montrer.” Un autre responsable a ajouté : “Le système de diplomatie publique est paralysé. Le ministère des Affaires étrangères reste absorbé par la guerre passée, incapable de communiquer efficacement dans celle qui s’annonce.”
Une politique systématique d’occultation
Malgré la pression croissante de la communauté internationale pour permettre l’accès des journalistes étrangers, l’entité sioniste continue de bloquer leur entrée, invoquant des “raisons de sécurité”. La Cour suprême a, à ce jour, reporté à sept reprises les audiences sur cette question. Le Centre euro-méditerranéen des droits humains (Euro-Med Monitor) a, de son côté, accusé l’entité sioniste de mener une politique “institutionnalisée et systématique” visant à effacer les preuves matérielles du génocide et des crimes de guerre commis à Ghaza.
Selon l’organisation, cette stratégie repose sur une série de mesures administratives et militaires, dont l’interdiction de l’accès des journalistes et des commissions d’enquête indépendantes, afin d’empêcher tout travail de documentation ou d’investigation. Euro-Med affirme que ce verrouillage médiatique fait partie d’une politique coordonnée entre les différentes branches de l’appareil sioniste — militaire, sécuritaire et judiciaire — visant à “garder les crimes hors du champ d’observation international” et à bloquer toute possibilité de poursuite.
Le bureau gouvernemental des médias à Ghaza a pour sa part recensé 254 journalistes palestiniens tués par l’armée d’occupation, dans ce qu’il qualifie de campagne délibérée d’assassinat de la vérité et d’étouffement de la narration palestinienne. Selon le rapport d’Euro-Med, l’entité sioniste aurait procédé à la destruction totale de nombreuses villes, camps et quartiers ayant été le théâtre de massacres de masse. Des images satellites et des témoignages recueillis sur le terrain montrent que les forces d’occupation ont nivelé le sol, effacé les décombres et transporté les débris vers des lieux inconnus, détruisant ainsi toute trace des crimes commis : restes de munitions, corps des victimes, trajectoires d’explosions et structures effondrées. L’organisation avertit qu’un retard supplémentaire dans l’entrée des journalistes internationaux permettra à l’entité sioniste de parachever l’effacement des preuves et de la mémoire du crime, compromettant tout espoir d’enquête indépendante. Ainsi, derrière l’apparente ouverture promise à la presse étrangère, se cache une entreprise de contrôle narratif et de manipulation des perceptions, visant à réécrire l’histoire du siège et du génocide de Ghaza avant que la vérité ne puisse être pleinement révélée.
M. Seghilani













































