Le Royaume-Uni va investir 1,5 milliard de livres (1,8 milliard d’euros) pour construire de nouvelles usines de production d’armes et de munitions, a annoncé le gouvernement à quelques jours de la publication de sa nouvelle stratégie de défense.
L’actualisation de la stratégie de défense est un document qui définit les menaces auxquelles fait face le Royaume-Uni et détaille comment le gouvernement entend s’y préparer sur le plan militaire. En février, le Premier ministre Keir Starmer a annoncé qu’il porterait les dépenses de défense du pays à 2,5% de son PIB en 2027, contre 2,3% actuellement, afin d’affronter les nouveaux enjeux de sécurité en Europe au moment où les Etats-Unis développent leurs alliés de l’Otan à investir davantage dans leur défense. L’ambition du gouvernement travailliste est ensuite d’atteindre 3% du PIB durant la prochaine législature, soit au-delà de 2029.
La nouvelle stratégie de défense « recommande de créer une capacité de production de munitions +toujours active+ au Royaume-Uni, permettant d’augmenter rapidement la production si nécessaire » et de « jeter les bases industrielles d’une augmentation des stocks de munitions afin de répondre à la demande d’une guerre à rythme élevé », selon un communiqué du ministère de la Défense. Le gouvernement va ainsi financer la construction « d’au moins six nouvelles usines » de production de munitions et « jusqu’à 7.000 armes à longue portée » dans le pays.
Cet investissement – qui portera à 6 milliards de livres le budget alloué aux munitions durant cette législature – doit créer environ 1.800 emplois dans le pays, ajoute le ministère. « Nous renforçons la base industrielle du Royaume-Uni pour mieux dissuader nos adversaires et rendre le Royaume-Uni plus sûr sur le plan intérieur et plus fort à l’étranger », a déclaré le ministre de la Défense John Healey, cité dans le communiqué. « Pendant la prochaine législature, 3% de son PIB seront reservés à la défense », a-t-il également assuré dans un entretien au Times samedi. L’actualisation de la stratégie de défense, menée par l’ancien secrétaire général de l’Otan George Robertson, doit affirmer que le Royaume-Uni affronte « une nouvelle ère de menaces », avec la montée en puissance de l’intelligence artificielle, des drones et d’autres technologies qui changent la nature des conflits, selon le Guardian. Londres prévoit également de renforcer ses capacités cyber et d’investir 1 milliard de livres dans un système innovant de détection et de ciblage pour ses forces au combat.
R. I.