Un appel téléphonique au ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ahmed Attaf, a permis à son homologue danois, Lars Lokke Rasmussen, d’exprimer ses « regrets et excuses » pour la vague criminelle d’autodafé du Coran devant les ambassades de pays musulmans, y compris l’ambassade d’Algérie à Copenhague.
Selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, le ministre danois a qualifié ces actes « d’intolérables et d’inacceptables et a estimé qu’ils étaient intrinsèquement contraires aux traditions d’accueil, d’ouverture et de tolérance qui sont solidement ancrées dans la société danoise ». La même source indique que Lars Lokke Rasmussen a informé Ahmed Attaf que le gouvernement danois a finalisé hier le texte de loi devant mettre fin à ces pratiques inqualifiables, ajoutant que « le Parlement sera saisi de ce projet de loi dès la reprise de sa session dans quatre semaines ». À la fin du mois dernier, lors de la 18ème session extraordinaire du Conseil des ministres des Affaires étrangères des États membres de l’OCI, tenue par visioconférence, sur les actes d’autodafé d’exemplaires du Saint Coran en Suède et au Danemark, Ahmed Attaf avait affirmé dans une allocution que ces actes constituaient « une provocation éhontée envers les sentiments de tous les musulmans à travers le monde ». Il avait expliqué que « les actes récurrents de profanation et d’autodafé d’exemplaires du Saint Coran que nous avons vus récemment en Suède et au Danemark, sans que les auteurs ne soient inquiétés, ni appréhendés, constituent une violation éhontée des valeurs de coexistence et de respect mutuel ». L’Algérie condamne énergiquement « ces actes répréhensibles et abjects et rejette en bloc les tentatives récurrentes de vouloir justifier ou masquer ces attaques infâmes, sous couvert de la liberté d’expression et d’opinion », avait poursuivi le ministre.
Le ministre s’était interrogé sur « cette liberté d’opinion et d’expression à laquelle on nous impose de s’attacher, alors qu’elle divise au lieu de rassembler, et attise la haine et l’animosité au lieu de servir les valeurs du vivre-ensemble, de tolérance et d’entente entre les peuples et les nations ». « La liberté d’opinion et d’expression irresponsable est loin d’être une liberté en soi, ni un droit, c’est une atteinte à la liberté d’autrui et une violation des droits des autres », avait-il ajouté. Il avait appelé à « une action collective et une riposte ferme qui soit à la hauteur de la gravité de cet acte répréhensible et condamnable, de par son impact sur notre nation, indignée et scandalisée suite à l’atteinte à ses valeurs et ce qu’elle a de plus sacré ». Auparavant, au lendemain de la convocation par les autorités algériennes du Chargé d’affaires à l’ambassade de Suède à Alger, le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger avait reçu un appel téléphonique de son homologue suédois, Tobias Billström qui lui avait fait part de l’indignation de son pays et son rejet catégorique des incidents « vils » de profanation du Saint Coran à Stockholm. Le ministre suédois avait invoqué « les restrictions constitutionnelles qui limitent le champ d’intervention du Gouvernement pour contrer de tels agissements » et avait informé Ahmed Attaf de l’initiative prise par le ministère suédois de la Justice portant « examen de la possibilité d’adapter la réglementation relative au maintien de l’ordre public à l’impératif traitement de ce type d’actes répréhensibles ». Par ailleurs, la préparation de la 20ème session de la Conférence ministérielle des pays africains et pays nordiques devant se tenir à Alger du 16 au 18 octobre 2023, sous le thème « Renforcement du dialogue sur la base des valeurs communes », a été évoquée par Ahmed Attaf dans son entretien téléphonique avec son homologue danois, Lars Lokke Rasmussen.
M’hamed Rebah