Les forces israéliennes ont étendu hier leur offensive sur la ville de Rafah, située au sud de la bande de Ghaza. L’armée sioniste a notamment contourné la rue Salah al-Din, se dirigeant vers l’ouest en direction des zones alentour d’al-Geneïna et d’al-Salam, sous une charge de bombardements intenses.
Alors que l’agression israélienne en cours contre la bande de Ghaza atteint son 220ème jour, plus de 350 000 personnes se sont retrouvées sans abri en raison des frappes aériennes qui ont sévi dans la ville au cours de la dernière semaine. Les forces d’occupation ont renforcé leur présence dans la ville ainsi que dans le camp de Jabalia, au nord de Ghaza. Elles ont causé de nombreuses pertes parmi les civils, ciblant notamment les ambulances, les transports en commun et les équipes de secours. Ces dernières ont éprouvé des difficultés à atteindre les habitations touchées. Les bombardements continus ont provoqué une multiplication des explosions de bâtiments dans plusieurs quartiers de Rafah, notamment à l’est et au centre de la ville. Le personnel médical de l’hôpital spécial de Rafah Koweït ien a signalé l’arrivée de huit témoins et de trois blessés au cours des dernières heures, tous victimes des frappes aériennes israéliennes. Les avions de guerre ont concentré leurs attaques sur les régions de Brasil, d’Al-Salam, d’Al-Tanour, d’Al Shouka, de l’est et du centre de Rafah, tandis que les drones ont pilonné la partie orientale de la ville. Pendant trois jours consécutifs, l’artillerie et les frappes aériennes israéliennes ont continué de bombarder le camp et la ville de Jabalia, causant la destruction de nombreux bâtiments et le déplacement de milliers de personnes des camps situés à l’ouest de la ville de Ghaza. Des témoins ont rapporté que les forces d’occupation ont pénétré dans le camp de Jabalia, déplaçant des centaines de réfugiés de leurs abris dans le camp situé à l’ouest de la bande de Ghaza. Le personnel médical de l’hôpital Kamal Adwan de Beit Lahia, dans la ville de Ghaza, a déclaré que les forces d’occupation visaient les ambulances transportant les blessés vers le camp de Jabalia. Environ 25 morts et de nombreux blessés ont été recensés dans tout le camp de Jabalia, tandis que d’autres victimes sont encore enfouies sous les décombres des bâtiments détruits. Dans la ville de Ghaza, les forces israéliennes ont continué à avancer dans le quartier d’al-Zaytoon, au sud-est de la ville, procédant à des frappes aériennes et bombardant de nombreux villages dans la zone voisine d’al-Sabra, causant la mort et des blessures chez de nombreux civils. L’avion israélien aurait survolé Saint-Pétersbourg dans la région de Zaytoun et aurait bombardé un groupe de bâtiments près de l’église, selon l’agence de presse Anadolu. Trois civils ont été tués lors d’une frappe aérienne contre la maison de la famille Al-Hamami dans la région d’Al-Sabra. Une femme a été tuée et dix personnes ont été blessées lorsqu’une bombe a touché une maison dans le quartier de Shujaya, à l’est de la bande de Ghaza. Les attaques israéliennes sur Ghaza, menées par voie terrestre, maritime et aérienne, se sont poursuivies depuis le 7 octobre, causant la mort de 35 034 citoyens, en grande majorité des enfants et des femmes, et blessant 78 755 personnes. Des milliers de victimes sont toujours enfouies sous les décombres.
Nouvelles tragédies dans les quartiers bombardés
Une femme est tombée en martyr hier matin lorsqu’une maison du quartier de Shujaya, à l’est de la ville de Ghaza, a été la cible d’un bombardement par des avions de guerre israéliens blessant également une dizaine de civils. En outre, au moins quatre Palestiniens, dont un enfant, ont été tués aujourd’hui dans un autre bombardement par des avions de guerre israéliens visant une maison dans le quartier de Brazil, au sud-est de la ville de Rafah, au sud de la bande de Ghaza. Des sources locales ont rapporté que quatre victimes, dont une jeune fille, ont été transportées à l’hôpital koweïtien après le bombardement israélien ayant visé une maison de la famille Musleh dans le quartier de Brazil. Dimanche soir, un civil est décédé et plusieurs autres ont été blessés lors d’un bombardement israélien contre la ville de Rafah et le camp de Bureij dans la bande de Ghaza. Les attaques se sont également intensifiées dans d’autres régions, avec des bombardements de maisons et des zones densément peuplées. Des civils ont également été blessés lors des bombardements d’artillerie visant diverses zones du camp de réfugiés de Jabaya, dans le nord de la bande de Ghaza. Les forces d’occupation ont pénétré dans le centre du camp de Jabalya, ouvrant le feu sur les centres d’hébergement et forçant des centaines de citoyens à évacuer. Les ambulances ont été prises pour cible alors qu’elles tentaient de secourir les blessés à l’intérieur du camp. Le membre du Bureau politique du Front démocratique, Talal Abu Zarif est tombé en martyr lors d’une attaque aérienne israélienne sur le quartier d’Al-Sabra, au sud de la ville de Ghaza. De nouveaux décès et blessures ont été signalés dans des bombardements continus sur Beit Lahia et Jabalya, dans le nord de la bande de Ghaza. Les médias ont rapporté l’arrivée de martyrs et de blessés à l’hôpital suite aux raids et bombardements sur la rue principale de Beït Lahia et sur le camp de Jabalya. Enfin, à Rafah, au sud de la bande de Ghaza, les maisons des citoyens dans les quartiers d’Al-Jeneïna et d’Al-Salam ont été la cible de tirs d’artillerie de l’occupation.
Ghaza étouffe avec les points de passage fermés..
Depuis huit jours consécutifs, les forces d’occupation israéliennes maintiennent fermés le poste frontière de Rafah et le poste commercial de Karam Abu Salem, situés dans le sud de la bande de Ghaza, ce qui risque d’aggraver la situation humanitaire déjà désastreuse dans cette région sous blocus. Depuis le mardi 7 mai, les troupes d’occupation israéliennes ont pris le contrôle du côté palestinien du poste frontière de Rafah, interrompant ainsi le flux d’aide vers cette enclave palestinienne déchirée par la guerre. Quant au poste commercial de Karam Abu Salem, situé au sud-est de la ville de Rafah, il est fermé depuis le 5 mai par les forces d’occupation israéliennes, empêchant ainsi l’entrée de l’aide humanitaire et médicale. La fermeture prolongée du point de passage de Rafah, qui constitue le principal point de transit terrestre pour l’acheminement de l’aide, ainsi que le départ des blessés et des malades vers des soins en dehors de la bande de Ghaza, menace d’aggraver la crise humanitaire, d’autant plus que les réserves alimentaires dans la région sont sur le point de s’épuiser, selon les organisations de l’ONU. Cette fermeture des deux points de passage survient alors que les attaques terrestres et aériennes des forces d’occupation israéliennes s’intensifient dans tous les gouvernorats de la bande de Ghaza. Ces attaques ont été précédées par des demandes d’évacuation de vastes zones de Jabalya, au nord de la bande de Ghaza, ainsi que dans les régions est et sud de la ville de Rafah, en plus d’incursions dans le sud de la ville de Ghaza et dans l’est de Khan Younès. Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a appelé Israël à rouvrir «immédiatement» les points de passage de Rafah et Karam Abu Salem pour permettre à l’aide humanitaire d’entrer dans la bande de Ghaza. Il a mis en garde contre les conséquences d’une « attaque massive » sur Rafah, où la population civile est dense, prévenant qu’une telle action entraînerait une « catastrophe humanitaire ».
.. Et coupée du monde
La société palestinienne de télécommunications a annoncé aujourd’hui l’interruption des services Internet dans certaines zones du sud de la bande de Ghaza, une région soumise à une guerre génocidaire menée par Israël depuis le 7 octobre 2023. Malgré les 220 jours de bombardements ciblés sur ce secteur, cela n’a pas empêché le monde de découvrir les crimes odieux commis par l’occupant israélien contre l’humanité à Ghaza, en Cisjordanie et à El Qods-Est occupée. Dans un bref communiqué publié sur la plateforme « X », la société a exprimé son regret quant à cette interruption des services Internet fixes dans les zones du sud de la bande de Ghaza, attribuant cela à l’agression en cours. Elle a également souligné que ses équipes travaillaient avec diligence pour rétablir les services dans les plus brefs délais. Depuis le début de la guerre, menée par Israël contre la bande de Ghaza, il y a plus de sept mois, les communications et les services Internet ont été interrompus à plusieurs reprises en raison des bombardements intensifs visant l’infrastructure du réseau de communication. Depuis le 7 octobre, l’entité sioniste mène une guerre dévastatrice dans la bande de Ghaza, entraînant des dizaines de milliers de morts et de blessés, dont la majorité sont des enfants et des femmes. Cette situation a engendré une dévastation généralisée, des crises sanitaires et environnementales, ainsi que des crises humanitaires majeures.
L’horreur des déplacements forcés
Le rapporteur spécial des Nations unies (ONU) sur le droit au logement, Balakrishnan Rajagopal, a exprimé son indignation face à la brutalité des récents déplacements forcés ordonnés par Israël dans la ville de Rafah, située au sud de la bande de Ghaza. Dans un message diffusé samedi soir sur la plateforme « X », Rajagopal a déclaré qu’en « plus de 30 ans de travail et d’engagement auprès des communautés touchées par les déplacements, je n’ai jamais été témoin d’une atrocité aussi choquante que celle-ci ». Il a souligné que « des générations entières ont été contraintes de fuir et de subir plusieurs déplacements ». Malgré les avertissements internationaux croissants concernant l’expansion des opérations militaires dans la ville de Rafah, Israël a émis de nouveaux ordres d’évacuation dans plusieurs quartiers de Rafah, dans le sud de Ghaza. Les zones concernées incluent les quartiers d’Al-Junaïna, de Khirbet al-Adas, les quartiers d’al-Adari ainsi que le camp de Shaboura. Les résidents ont été priés de se rendre à al-Mawasi. Selon les autorités palestiniennes, cette zone souffre d’un manque d’infrastructures, de réseaux d’égouts, de lignes électriques, de réseaux de communication et d’Internet.
L’UNRWA conteste les prétendues zones de sécurité avancées par Israël
L’agence des Nations unies pour le logement et l’emploi des réfugiés palestiniens (UNRWA) a réfuté dimanche les allégations d’Israël concernant l’existence de zones de sécurité à Ghaza, les qualifiant de « fausses et trompeuses ». Philippe Lazzarini, le commissaire général de l’Agence, a exprimé ses inquiétudes quant à la continuation de l’expulsion des Palestiniens de leurs foyers, soulignant qu’il n’y avait pas de zones de sécurité réelles à Ghaza. Lazzarini a souligné que « les autorités israéliennes persistent à émettre des ordres de déplacement forcé, également connus sous le nom d’ordres d’évacuation des zones résidentielles, ce qui contraint les Palestiniens de Rafah à fuir n’importe où ». Il a également noté que « depuis le début de la guerre en octobre dernier, la majorité des habitants de Ghaza ont été déplacés à plusieurs reprises à la recherche de zones sûres, mais en vain ». Le commissaire général a insisté sur le fait que les allégations d’Israël concernant l’existence de zones de sécurité à Ghaza étaient « fausses et trompeuses », soulignant qu' »il n’y a pas de lieu sûr à Ghaza ».
M. Seghilani