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ATTAF ÉVOQUE, SUR LA CHAÎNE TURQUE TRT, LE PLAN D’ALGER POUR RÉSOUDRE LA CRISE AU NIGER : « Les putschistes veulent une transition d’un an au minimum »

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Dans une interview accordée à la chaîne turque TRT, le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ahmed Attaf, est revenu sur la crise au Niger et la solution politique proposée par l’Algérie pour rétablir l’ordre constitutionnel dans ce pays de la sous-région en proie à une crise institutionnelle induite par le coup d’Etat militaire du 26 juillet dernier contre le président élu Mohamed Bazoum.
Le chef de la diplomatie algérienne a évoqué pour la première fois la position des militaires putschistes par rapport à la feuille de route élaborée par le président Abdelmadjid Tebboune, affirmant que les nouveaux maitres à Niamey ont demandé à l’Algérie un mois de réflexion avant de répondre à l’initiative algérienne soutenue par plusieurs parties à l’internationale. Le ministre Attaf a fait, également, savoir que le Conseil national de sauvegarde de la nation (CNSP) souhaite une transition allant d’une année à trois ans pour pouvoir organiser les choses à l’intérieur du pays, assurant que les militaires comptent lancer des concertations en interne pour amorcer un processus de sortie de crise pacifique. Le diplomate Attaf, a affirmé, par ailleurs, que les changements anticonstitutionnels qui se multiplient en Afrique notamment dans la sous-région, n’ont jamais réglé aucun problème, assurant, par la même, que les résolutions issues du sommet de l’Union africaine tenu en Algérie en 1999 ne suffisent plus pour « réprimer » les coups d’État en Afrique.
Pour y mettre fin, l’Algérie compte, affirme le ministre, soumettre lors du prochain sommet de l’organisation africaine, une série de propositions dont des sanctions politiques plus larges contre les putschistes. Pour rappel, le Premier ministre nigérien nommé par le CNSP, Ali Mahaman Lamine Zeine, a évoqué, au cours d’une conférence de presse consacrée à la situation au Niger, l’initiative politique de sortie de crise dans ce pays de la sous-région proposée par l’Algérie, saluant à l’occasion, les efforts de l’Algérie pour la résolution pacifique de la crise au Niger. Il a fait savoir qu’il avait promis au diplomate algérien à Niamey d’examiner avec toute la diligence le plan de paix proposé par Alger en temps opportun. Peu avant, c’est l’entourage du président déchu, qui avait salué cette initiative. En effet, le conseiller du président déposé, Al-Hassan Antinikar, a qualifié d’excellente l’initiative de médiation de l’Algérie visant à parvenir à un règlement politique de la crise dans le pays.
L’initiative d’Alger, a-t-il dit, « est excellente et a été saluée par moi-même et par de nombreux nigériens proches du président Bazoum et pourrait marquer, affirme-t-il, le début de la voie de la résolution de la crise », assurant que l’Algérie à travers son plan de paix a donné au Niger « l’espoir de résoudre la crise et d’éviter ses conséquences alarmantes ». Il convient de rappeler, dans ce registre, que le président Tebboune a dépêché au Niger, le secrétaire général au ministère des Affaires étrangères, Lounès Magramène, pour s’entretenir avec toutes les parties nigériennes sur l’approche algérienne et surtout pour faire éloigner le spectre d’une guerre élargie qui planait sur la région avec notamment la menace de la CEDEAO de mener une action militaire au Niger pour déloger les militaires putschistes alors que le Mali et le Burkina Faso se sont ouvertement rangés du côté des putschistes considérant toute attaque contre Niamey est synonyme d’une déclaration de guerre contre eux aussi d’où le risque d’un embrasement total de la région. Le plan de paix proposé par l’Algérie repose sur six principes à savoir : la consolidation du principe de l’illégalité des changements anticonstitutionnels, fixer un délai de six mois pour parvenir à une solution politique, la recherche des arrangements politiques de sortie de crise, proposer des garanties suffisantes pour assurer la durabilité de la solution politique et son acceptation par tous les acteurs de la crise et du processus de son règlement, adoption d’une approche participative de la médiation pour encadrer ces arrangements politiques et sixièmement, l’engagement de l’Algérie à organiser une conférence internationale sur le développement au Sahel. Cette approche reste ouverte à la contribution de toutes les parties et pays qui croient à une solution politique et consensuelle au Niger. Cette approche pacifique et globale de sortie de crise au Niger a déjà le soutien de plusieurs pays membres de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). D’autres pays et pas des moindres regardent également dans la même direction qu’Alger et ont salué, sans ambigüité, la conception algérienne du conflit au Niger et son approche de sortie de crise comme c’est le cas de l’Italie et des Etats-Unis.
Brahim O.

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