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ATTAF CONFIRME LE SUCCÈS DE L’IATF ET EXPLIQUE POURQUOI LE CHOIX DE L’ALGÉRIE : « Le Président a pesé par sa volonté »  

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Derrière les résultats qui se chiffrent en milliards $, Attaf voit une Afrique qui reprenne les choses en main et se positionne en prévision d’un nouvel ordre économique mondial.   

Le ministre d’Etat, ministre des Affaires étrangères, de la Communauté nationale à l’étranger et des Affaires africaines, Ahmed Attaf, a animé, hier, à Alger, une conférence lors de laquelle il est revenu sur le bilan de la Foire commerciale intra-africaine (IATF), tenue à Alger du 4 au 10 septembre courant.

« L’Algérie a accueilli la 4e édition de la Foire commerciale intra-africaine avec honneur et fierté », a affirmé le chef de la diplomatie nationale au sujet de l’IATF clôturée jeudi dernier, témoignant d’un événement qui a été un « succès total et global ». Une déclaration qui rejoint ainsi l’avis de la majorité des organisateurs et des participants. À commencer par l’organisateur, la Banque africaine d’import-export (Afreximbank) en collaboration avec la commission de l’UA et du secrétariat de la ZLECAf.  Ensuite, Attaf a expliqué les considérations dernière l’accueil, par l’Algérie, de l’IATF-2025 après le Caire (2019), Durban (2021) et Le Caire (2023). « Abriter l’IATF n’est pas le fruit du hasard. C’est une décision réfléchie et étudiée qui répond à trois considérations essentielles », avance Attaf. Premièrement, c’est le résultat de « l’insistance du président Abdelmadjid Tebboune » sur le fait que l’Algérie doit assumer ses responsabilités pour pousser à réaliser l’essor économique de l’Afrique dans un contexte mondial où il n’y a pas de place pour les faibles.  Deuxièmement, le président de la République a la conviction profonde que le développement est la clé de la paix et de la stabilité en Afrique. Troisièmement, l’accueil de l’IATF émane de la volonté forte du chef de l’Etat de mettre en lumière les fondements du partenariat entre pays africains en matière des échanges commerciaux et des investissements dans le but d’insuffler une nouvelle dynamique à la renaissance africaine.

« L’Afrique s’auto-construit »

Abordant les objectifs assignés à l’événement africain d’Alger, Attaf estime que l’IATF était une échéance continentale pour réitérer l’engagement en faveur d’un développement intégré de l’Afrique en vue d’une véritable indépendance vis-à-vis de l’extérieur. Ce qui lui permettra de conquérir la place qui lui sied à l’international. Notamment, que l’Afrique n’est plus à la merci des puissances ou des blocs de puissances, que l’Afrique ne se contente plus du rôle de figurant dans les institutions internationales, notamment financières, et, troisièmement, que le continent s’est engagé dans des partenariats intra-africains équitables, respectueux de la règle gagnant-gagnant et portés au mieux des intérêts des peuples africains. « L’Afrique vise à s’auto-construire », a-t-il résumé en trois mots.

Aujourd’hui, l’Afrique a réalisé des progrès notables. Il s’agit, souligne Attaf, de l’intégration du G20 en tant que membre permanent, de la conclusion de partenariats avec les puissants de ce monde à l’exemple du Plan Mattei avec l’Italie qui vise à développer le continent selon une approche gagnant-gagnant et exempte de toute arrière-pensée néocolonialiste. L’Afrique a aussi rattrapé le retard qu’elle accuse sur le plan juridique et relatif à l’encadrement commercial et financier des échanges dans la ZLECAf, en sus de la consolidation du rôle des banques africaines comme Afreximbank et la BAD.

Les chiffres qui « valident le succès »

Attaf a enchainé avec le bilan de l’IATF le qualifiant d’un « succès total et global ». C’est ce qui confirme les déclarations de l’Afreximbank qui, lors de la clôture de l’événement africain, jeudi dernier, a donné des chiffres qui dépassent les attentes des organisateurs. Notamment la signature de contrats d’une valeur de 48,3 milliards $ conte 44 milliards $ prévus. La part de l’Algérie a été de 11,4 milliards $ concernant les contrats signés et de 11,6 autres milliards $ de marchés en cours d’étude et de négociation (intentions contractuelles). Soit, un total de contrats de 23 milliards $ au profit de l’Algérie. L’IATF s’est également une représentation importante au plus haut niveau de l’Afrique. Ont participé, les dirigeants de la Tunisie, de la Libye, de la Mauritanie, du Tchad, de la République arabe sahraouie démocratique, du Mozambique, de la Grenade, de la Barbade et de Saint-Christophe-et-Niévès, e plus des anciens présidents du Nigeria et du Niger, des vice-présidents de la Namibie et du Kenya et du Premier ministre du Burundi.

Au niveau inférieur, 40 ministres en charge des secteurs du commerce et de l’industrie ont pris part à l’IATF. Auxquels responsables s’ajoutent des dirigeants d’organisations internationales et régionales et d’éminentes personnalités africaines. Attaf a également rappelé une édition de l’IATF de tous les records, comme les pays participants au nombre de 132 et dont 70 représentés par des stands, parmi lesquels 49 pays africains et 21 hors Afrique en plus de 2.148 exposants. Le nombre de visiteurs étaient de 112.476, parmi lesquels 60.650 en présentiel et 51.826 autres à distance. Il a aussi mis au crédit du président Tebboune, le lancement du fonds panafricain dédié au financement des start-up.

Mais au-delà des chiffres, décrypte le ministre d’Etat, « c’est l’Afrique qui reprend les choses en main, c’est l’Afrique qui commerce et investit avec l’Afrique, c’est l’Afrique qui se rend à l’évidence que l’avenir est en Afrique et que son sort repose sur les compétences de ses enfants ». Pour ce qui est du contexte, Attaf a souligné que l’IATF a Alger a aussi révélé une Afrique qui se positionne en prévision d’un nouvel ordre économique mondial.

Ouganda : « Ni incident, ni problème »

Au terme de son allocution, Attaf s’est prêté au jeu des questions/réponses avec les journalistes.  À commencer par faire taire les voix qui distillent des rumeurs et jettent le doute sur les résultats de l’IATF. Il a ainsi rappelé que les chiffres étaient donnés par la partie habilitée à le faire, l’Afreximbank à savoir, et non pas l’Algérie qui a est le pays hôte. « Les résultats de l’IATF traduisent la justesse de la politique étrangère algérienne sous la conduite du président de la République » a commenté Attaf, soulignant que l’Algérie « continuera sur cette orientation qui a prouvé son efficacité ». Interrogé sur un supposé incident protocolaire avec le P.M de l’Ouganda à l’occasion de l’IATF, Attaf a démenti tout problème avec l’officiel ougandais. Il en veut pour preuve, des préparatifs en cours pour une visite du président ougandais, lui-même, en Algérie.

Mali : « Aucune plainte contre l’Algérie à la CIJ »

Au sujet des informations rapportées dans un communiqué des autorités maliennes et selon lesquelles la junte à Bamako aurait déposé une plainte contre l’Algérie auprès de la Cour internationale de justice au sujet de l’affaire du drone malien abattu à son entrée dans l’espace aérien national, Attaf dément catégoriquement. Il a affirmé qu’aucune plainte n’a été déposée par le Mali, car l’Algérie « n’a reçu aucune notification à ce sujet de la part de la CIJ », précisant que cette instance elle-même avait démenti l’existence d’une telle requête. »

Italie : « Le meilleur partenaire européen »

À propos de la coopération avec l’Italie au sujet de laquelle il a été questionné, Attaf a souligné que parmi les partenariats proposés au continent africain, « celui avec l’Italie est le plus influent, dès lors qu’il se base sur projets et des actions concrets ». Il a ajouté qu’avec l’Algérie, l’Italie s’est hissée aux premiers rangs en quelques années seulement, notamment dans le domaine commercial ». Il cité notamment la diversification des investissements dans le secteur de l’Energie (gaz naturel), en plus de grands projets prévus dans l’hydrogène vert, la fibre optique et d’autres projets qui pourraient associer d’autres européens comme l’Autriche et l’Allemagne.

État palestinien : « Les Israéliens surpris par l’ampleur de la reconnaissance »

Le chef de la diplomatie nationale a également parlé de la question palestinienne en soulignant que les efforts, actuellement, sont orientés vers la reconnaissance de l’Etat palestinien. Attaf est revenu ainsi sur la dernière résolution de l’AG de l’ONU qui a fait signer 142 pays pour l’établissement de l’Etat palestinien. Une reconnaissance massive qui gagne du terrain (le Canada, l’Australie, la France, la Grande Bretagne…) au point où elle « a surpris les Israéliens eux-mêmes », témoigne Attaf, soulignant que les prévisions étaient de 120 pays.  

Farid Guellil

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