L’Algérie, par la voix de Amar Bendjama, son représentant permanent auprès de l’ONU, a, une fois de plus, mis le Conseil de sécurité devant ses responsabilités, à propos de la guerre génocidaire menée par l’entité sioniste à Ghaza. Parlant du Conseil de sécurité, il s’est interrogé « Oserat-il un jour assumer ses responsabilités, agir pour mettre fin à ce génocide et préserver ce qui lui reste, s’il en reste, de crédibilité ? ». À Ghaza, a-t-il martelé devant les membres du Conseil de sécurité, réunis sur la situation au Moyen-Orient, y compris la question palestinienne, nous assistons à « la dégradation systématique de la dignité humaine, à la privation délibérée des droits à la vie, à l’alimentation, à l’eau et à la décence humaine fondamentale », à « la disparition des valeurs et des principes qui devraient être le fondement de l’ordre international : l’égalité, la justice et l’humanité », mais aussi à la « brutalité » de l’occupation sioniste qui « se manifeste au grand jour, sans égard pour les vies innocentes ». Regrettant le « silence » du Conseil de sécurité « face à ces atrocités », le diplomate algérien a estimé que « la pertinence de ce Conseil peut être sérieusement remise en question ». L’Algérie a condamné fermement « la reprise, par l’entité sioniste, à l’aube de son agression à grande échelle contre l’enclave palestinienne, qui constituent une violation de l’accord de cessez-le-feu. « Nous sommes témoins d’une nouvelle vague de châtiments collectifs infligés à la population de Ghaza », a-t-il dénoncé, rappelant à toutes les parties que « la résolution 2735 garantit le maintien du cessez-lefeu tant que les négociations sont en cours ». Il a tenu, à ce titre, à souligner la responsabilité des médiateurs (États-Unis, Égypte et Qatar) de « veiller au respect de l’accord de cessez-le-feu », regrettant qu' »une fois de plus, le sang palestinien est utilisé au service des calculs politiques » par les politiciens sionistes. Amar Bendjama a relevé, dans ce contexte, que la réunion du Conseil de sécurité n’est pas destinée à « rappeler les privations et les souffrances » du peuple palestinien, mais il s’agit d’un « appel à la justice contre une autorité d’occupation qui utilise la famine comme arme de guerre ». Rappelant que depuis plus de deux semaines, pas un seul camion d’aide n’a été autorisé à entrer à Ghaza, le diplomate a soutenu que « ce blocus délibéré, programmé pour coïncider avec le mois sacré de Ramadhan, est une tentative calculée, destinée à briser la résilience du peuple palestinien ». « Avec près de 18 mois de famine déjà endurés, 80% de la population de Ghaza a vu ses sources de nourriture disparaître. Pourtant, comme si affamer la population palestinienne ne suffisait pas, la puissance occupante utilise l’eau comme arme de guerre », s’est-il insurgé. « Il s’agit, sans l’ombre d’un doute, d’un crime de guerre », a-t-il affirmé, jugeant que « l’heure est venue de rendre des comptes ». Selon le représentant permanent de l’Algérie auprès de l’ONU, « le monde ne peut plus ignorer la sombre réalité de l’occupation » sioniste. Amar Bendjama a cité le Rapporteur spécial des Nations unies sur le droit à l’alimentation, Michael Fakhri, selon lequel l’entité sioniste ne se contente pas de bloquer l’acheminement de l’aide, « elle démantèle méthodiquement les infrastructures alimentaires de Ghaza ». Il a fait remarquer, dans ce contexte, qu’après avoir attaqué l’UNRWA, épine dorsale de l’aide humanitaire à Ghaza, l’entité sioniste a imposé de nouvelles restrictions aux ONG, créant de nouveaux obstacles administratifs à leur capacité à agir et à aider le peuple palestinien. Le constat fait sur le Conseil de sécurité face à l’agressivité de l’entité sioniste et sa violation du droit international concerne également d’autres instances comme la Ligue arabe et l’Organisation de la coopération islamique qui ont échoué dans leur accompagnement du peuple palestinien durant toute cette période où il est soumis aux assassinats collectifs et au chantage de la faim.
M’hamed Rebah