Légende de la piste, la sprinteuse jamaïcaine Shelly-Ann Fraser-Pryce attaque à 37 ans ses cinquièmes et derniers Jeux olympique sans garantie sur son état de forme mais avec des vues sur le podium du 100 m, comme toujours.
Fraser-Pryce, athlète à la longévité exceptionnelle qui fêtera ses 38 ans en fin d’année, a annoncé que les JO à Paris seraient ses derniers, mais pas sa dernière compétition. Depuis les Jeux olympiques de Pékin en 2008, la sprinteuse est toujours montée sur le podium de la distance reine des Jeux, le 100 m, avec deux titres en 2008 et 2012, une médaille de bronze en 2016 et l’argent en 2021 à Tokyo. « C’est fou de se dire que ce sont mes cinquièmes Jeux olympiques consécutifs. Je me sens bénie d’avoir pu à chaque fois apprécier l’expérience, tout donner une fois sur la ligne de départ, ce que j’ai hâte de faire une nouvelle fois », a-t-elle indiqué, relayée par le site d’information olympique.
« Pas au niveau de 2022 »
Avec huit médailles olympiques à son palmarès (or du 100 m en 2008 et 2012 et du 4×100 m en 2021, argent du 100 m en 2021, du relais en 2012 et 2016 et du 200 m en 2012, bronze du 100 m en 2016), il ne manque qu’une médaille à la « pocket rocket » (« fusée de poche ») pour égaler sa compatriote Merlene Ottey (9), et se rapprocher de l’Américaine Allyson Felix (11).
Un record qu’elle ne pourra égaler, car elle n’est engagée que sur le 100 m et le relais 4×100 m à Paris après avoir choisi de ne pas disputer le 200 m des sélections jamaïcaines au mois de juin. Un certain mystère entoure toutefois l’état de forme de Fraser-Pryce, seulement la neuvième plus rapide des engagées cette saison sur la ligne droite. La sprinteuse dix fois championne du monde n’a disputé que six compétitions en deux ans, s’alignant à deux reprises à Kingston cette saison seulement. Brillante en demi-finale des sélections (10.91), elle n’avait pas réussi à accélérer en finale (10.94) en ne prenant que la troisième place, la dernière qualificative, derrière Shericka Jackson et Tia Clayton. « Fraser-Pryce n’est pas au niveau de 2022, année où elle aurait pu battre le record du monde », estime pour l’AFP l’entraîneur et statisticien français Pierre-Jean Vazel.
Une heureuse dans le village
« Ma préparation ne s’est pas déroulée comme je le voulais mais j’ai eu un bon dernier mois d’entraînement. Je pense que l’expérience accumulée pendant ma carrière va m’aider », a dit la mère de Zyon, né en 2017, d’après le Jamaica Observer. Avec moins de pression que lors des précédentes éditions, la Jamaïcaine aux perruques flamboyantes a profité du début de JO, notamment dans les tribunes du Stade de France pour une journée de rugby à VII féminin, « une première », et « une bonne expérience ». Elle a fait le bonheur de la rugbywoman néo-zélandaise Michaela Blyde, qui a pu rencontrer « son idole » au village olympique, un moment joyeux chroniqué sur ses réseaux sociaux. Les choses sérieuses débutent vendredi avec les séries du 100 m, avant la demi-finale et la finale samedi.
Avec ses départs supersoniques, Fraser-Pryce pourrait faire douter en début de course la favorite américaine Sha’Carri Richardson. La vice-championne du monde jamaïcaine Shericka Jackson est une autre prétendante au podium, en l’absence de la double championne olympique en titre Elaine Thompson-Herah.