Le ministre de la Culture et des Arts, Zouhir Ballalou, a ouvert des travaux d’un atelier international de formation sur « l’évaluation préliminaire des propositions de dossiers d’inscription à la liste du patrimoine mondial situé en Afrique et dans les pays arabes», organisé du 8 au 11 septembre en cours, en vue de transmettre les efforts pour définir une nouvelle stratégie renforçant la présence du patrimoine arabe et africain sur la liste du patrimoine mondial de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO).
Cette rencontre internationale est organisée par le ministère de la Culture et des Arts, en collaboration avec le Fonds pour le patrimoine mondial africain (AWHF) et l’appui du centre du patrimoine mondial de l’UNESCO, en présence du directeur général de l’AWHF, Albino Jopela, du président du Conseil national économique, social et environnemental (CNESE), Mohamed Boukhari, ainsi que des représentants du Conseil international des monuments et des sites (ICOMOS), de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), et du Centre du patrimoine mondial de l’UNESCO, en plus d’experts venus d’une quinzaine de pays africains et arabes et de cadres du ministère de la Culture. Dans son allocution d’ouverture, le ministre a indiqué que l’organisation de cet atelier international, qui coïncide avec la tenue en Algérie de la Foire commerciale intra-africaine (IATF 2025), « constitue une étape importante pour définir une nouvelle stratégie visant à renforcer la présence du patrimoine arabe et africain sur la liste du patrimoine mondial, et à élaborer une vision d’avenir commune contribuant à la sécurité culturelle, à la préservation de la mémoire et à l’exploitation des industries créatives comme levier du développement durable ». Cet atelier se veut « le prolongement naturel du rôle historique de l’Algérie en tant que terre de civilisations et de diversité culturelle ancestrale, et comme carrefour essentiel de la coopération arabo-africaine », a-t-il précisé, soulignant qu’il « reflète notre engagement collectif à protéger et préserver notre patrimoine commun, étant l’un des principaux fondements pour bâtir des sociétés plus cohésives et plus résilientes face aux défis de l’avenir ». « L’Algérie a procédé, en juin et en septembre 2025, à la mise à jour de sa liste indicative pour y inclure 12 sites supplémentaires candidats au classement, dans une démarche stratégique visant à augmenter le nombre de ses sites inscrits et à conforter sa place culturelle à l’échelle mondiale », a-t-il précisé, relevant que ces efforts s’inscrivent « en droite ligne de la vision éclairée du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, qui n’a eu de cesse de souligner l’importance de la culture en tant que levier fondamental dans le processus d’édification de l’Algérie nouvelle, mais aussi de la préservation de la mémoire nationale et de la valorisation du patrimoine dans ses dimensions de développement, tout en s’ouvrant à la transformation numérique et à l’innovation ».
« Le patrimoine en Afrique et dans les pays arabes souffre de l’injustice »
À cette occasion, il a tenu à saluer « le rôle central du Fonds pour le Patrimoine mondial africain (AWHF) dont les principales missions cohérentes à renforcer la protection et la valorisation du patrimoine mondial africain, à mettre à niveau les cadres spécialisés, et à accorder un soutien technique et financier aux pays africains dans le processus d’inscription de leurs sites à la Liste du patrimoine mondial, en application des lignes directrices de mise en œuvre de la Convention de 1972 concernant la protection du patrimoine mondial culturel et naturel ». Dans ce cadre, Ballalou a cité des statistiques mettant en évidence « l’injustice dont souffre le patrimoine en Afrique et dans les pays arabes, qui se traduit par un retard considérable dans le classement du patrimoine de ces deux régions à l’échelle mondiale », précisant que « 122 sites (culturels, naturels et mixtes) ont été classés, soit un taux de 8,97%, dans 38 pays africains, alors que 97 sites (culturels, naturels et mixtes) ont été classés, soit un taux de 7,77 %, dans 18 pays arabes ».
Ania N.