Le majestueux Djurdjura a été à l’honneur jusqu’à mercredi à la maison de la culture Mouloud Mammeri à l’occasion d’une exposition de tableaux de peinture de l’artiste Mohammed Tabèche, a-t-on constaté. Cet enfant des hautes montagnes des Ath Yenni dans la wilaya de Tizi Ouzou ne cache pas son amour pour la terre de ses ancêtres et son engagement pour la préservation des richesses naturelles, patrimoniales et traditionnelles de la région. L’autodidacte qui s’est mis aux pinceaux pour la première fois durant les années 1980, exploite son don pour retransmettre une nature captivante et fascinante faite de montagnes, de forêts, de villages et d’une population très attachée à sa terre. A travers une trentaine de fresques exposées au niveau du hall des expositions de la maison de la culture, Mohammed Tabèche qui est également un randonneur et un protecteur chevronné de l’environnement propose un voyage à travers la Kabylie, a-t-on constaté. Des hauteurs du Djurdjura, au lac d’Aguelmim pour revenir à Tikjda, Talla Guilef et redescendre ensuite dans les champs et les vergers avant de terminer son périple à l’intérieur des villages et faire la découverte de certaines activités ancestrales tels que le travail de la terre, les fêtes traditionnelles animées par les femmes, l’artiste a su offrir un voyage attractif et explicite à tous ceux qui désirent découvrir la Kabylie, a-t-on constaté. « Je suis un enfant de cette terre j’ai grandi dans un village et j’ai goutté à toutes les saveurs de cette vie modeste mais riche en enseignements à laquelle nous avons eu droit. Aujourd’hui, toute mon inspiration va vers cette terre, ces montagnes et ces richesses qui font partie de notre identité », a déclaré Mohammed Tabèche. Usant de simple papier et de la peinture à l’huile, cet homme au don exceptionnel a su faire des merveilles et sublimer les adeptes des arts plastiques après une vingtaine d’années d’absence sur la scène artistique. « Je viens juste de renouer avec l’activité artistique après une absence de plus de 20 ans. Cette exposition marque une nouvelle prise de contact avec le public et le monde de l’art duquel je ne compte pas m’éloigner à nouveau », a-t-il signalé. Pour cet ancien fondateur de la section régionale de l’union nationale des arts plastiques (UNAP) à Tizi Ouzou en 1981, la peinture est aussi un moyen de transmettre des messages et de sensibiliser sur certains sujets comme la protection de l’environnement et la préservation de l’héritage culturel local. « Ceux qui observent mes tableaux constateront certainement que les lieux représentés connaissent une dégradation à cause de la pollution et leur mauvaise exploitation par l’homme.
C’est donc un appel à la préservation de ces espaces pour préserver notre santé mais aussi soigner l’image de la région », a-t-il observé. En sus du réalisme et de son attachement à l’ancienne école, Mohammed Tabèche œuvre dans d’autres spécialistes modernes à l’image de l’abstrait et de la sculpture qu’il a toutefois adapté à son thème préféré, en l’occurrence la montagne et la nature. « Comme je suis autodidacte je ne connais pas les règles des arts plastiques modernes mais j’essaye malgré cela de toucher à d’autres styles et d’élargir mon travail vers d’autres types de peintures », a-t-il précisé, annonçant qu’il compte organiser une série d’autres expositions à l’intérieur du pays comme à l’étranger dans les mois à venir après cette première expérience à Tizi Ouzou. A noter que l’exposition a démarré dimanche et prendra fin demain, mercredi, après quatre jours de contact et d’échange avec le public et les artistes peintres de la région et des étudiants de l’école régionale des Beaux Arts d’Azazga qui ont découvert un ancien artiste qui avait côtoyé les Mohammed El Kechaï, Ahmed Azouzi et Amar Sennane en début de sa carrière.