Absente du marché algérien ces dernières années, FIAT débarque officiellement, marquant ainsi le grand retour de l’importation de véhicules en Algérie et le renouveau du marché auto, après une stagnation de presque 5 années.
Les premières annonces faites par le président Tebboune, au sujet de la relance du secteur automobile remontent au 5 décembre 2021. C’était en marge de son discours d’inauguration de la Conférence nationale pour la relance économique. Le chef de l’État avait affirmé ce jour-là au citoyen algérien, que l’État allait mettre les bouchées doubles et remettre de l’ordre, pour un secteur des plus vitaux de l’économie. Depuis, bon nombre d’Algériens, toujours en quête de jours meilleurs…de ce jour où le fait d »acheter un véhicule ne sera plus un luxe et un simple rêve, espèrent enfin pouvoir posséder un véhicule, à un coût moindre. Hier, ce fût donc le grand jour, et tous les regards étaient braqués sur la Cérémonie de lancement de Fiat en Algérie. Une date qui coïncide avec la fête de la Victoire en Algérie. Le ministre de l’Industrie et de la Production pharmaceutique, Ali Aoun, prenant la parole en marge de ladite Cérémonie, organisée par le constructeur mondial Stellantis Algérie, à l’hôtel Sheraton d’Alger, a d’emblée mis en avant « les efforts déployés par les responsables du secteur de l’industrie, ainsi que les directives du président de la République ». Ali Aoun a souligné dans son intervention que « le plus important reste le démarrage de la production des voitures ». Le ministre a révélé, entre autres, qu’il visitera très prochainement l’unité de fabrication de voitures à Oran, ce lundi, notant au passage que « les responsables de Fiat ont promis que la première voiture fabriquée en Algérie sera mise en circulation avant la fin décembre ».
« La FIAT 500 à 2 635 000 DA, la TIPO à 2 995 000 DA »
Pour sa part, et concernant les prix de ces véhicules qui inonderont prochainement le marché, une énigme qui a tenu en haleine des millions d’Algériens, opérateurs et revendeurs, Hakim Boutehra, PDG de Stelantis Algérie, a révélé que « la commercialisation de 6 modèles de voitures italiennes Fiat en Algérie, réparties à parts égales entre voitures de tourisme et utilitaires, à savoir Fiat 500 / Fiat 500x / Tipo, alors que les modèles de camionnettes sont : Fiat Doblo, Scudo et Ducato ». Selon le même responsable, les prix des voitures Fiat iront de 260 millions à 420 millions de centimes, précisant que la première voiture hybride en qui sera commercialisée en Algérie « est la Fiat 500, et son prix sera proposé à 2 635 000 DA. Quant à la seconde voiture, « la Fiat 500, elle sera proposée en deux versions, et son prix est de 3 790 000 dinars. Et la troisième voiture est «Fiat Tipo » au prix de 2 995 000 DA».
« Des voitures de haute qualité et aux normes internationales »
De son côté, l’ambassadeur d’Algérie en Italie, Abdelkrim Touahria, a déclaré que« le projet de fabrication de voitures Fiat en Algérie est un acquis important. ». Le diplomate algérien a ajouté dans son allocution, que « Choisir la date du 19 mars, jour de la victoire, pour l’annonce officielle du lancement de la commercialisation de la marque italienne Fiat en Algérie, n’est pas par hasard, mais parce qu’il coïncide avec un anniversaire national et historique important dans le cadre de l’indépendance de l’Algérie ». L’ambassadeur a profité de l’occasion pour saluer le rôle de l’Italie dans le soutien à la révolution de libération, qui était convaincue de la justesse de sa cause, et a contribué à faire entendre sa voix sur la scène internationale ». Abdelkrim Touahria a indiqué, en outre, que « le parc national sera agrémenté de voitures de haute qualité aux normes internationales ». L’ambassadeur a salué au passage le « leadership italien dans plusieurs domaines, notamment celui de l’industrie, dont l’Algérie cherche à tirer profit, dans le cadre de partenariats solides qui permettront à l’Algérie de concrétiser ses efforts, dans la construction d’une véritable économie diversifiée et intégrée à l’économie mondiale ».
« L’Algérie fabriquera quatre modèles à l’horizon 2026 »
Le directeur des opérations du groupe Stellantis pour la région Mena (Moyen-Orient et Afrique du Nord), Samir Cherfan, a présenté les principaux indicateurs de l’installation en Algérie de la marque italienne Fiat. Il a livré à cet égard « la valeur de l’investissement atteignant plus de 200 millions d’euros », ajoutant que « la production locale démarrera avec Fiat 500 avant la fin de l’année en cours ». Dans un premier temps, Samir Cherfan a révélé que « les modèles Fiat 500, Fiat 500 x, Fiat Tipo, Fiat Doblo, Fiat Scudo et Fiat Ducato importés seront disponibles à partir de ce 19 mars ». Samir Cherfan a conclu son discours en soulignant : « Nous avons l’ambition de vendre plus de 50 000 véhicules par an. Nous ajusterons les prévisions en fonction de la demande », précisant par ailleurs que « le groupe a mis en place un solide réseau de services de distribution pour la vente, l’après-vente, qui couvre 28 wilayas ». « Ce n’est pas un choix fortuit. C’est celui du président Tebboune, car la Fiat 500 est une icône. C’est l’ambassadrice de l’Italie dans le monde. Ça sera aussi la première voiture hybride de la nouvelle ère », a expliqué Olivier François, CEO de la marque Fiat et directeur marketing du groupe Stellantis. « Le groupe fabriquera quatre modèles à horizon 2026, avec en perspective de relever le taux d’intégration à 40%, tel qu’exigé par les autorités algériennes dans le cahier des charges », a-t-il ajouté.
La tête au couffin du Ramadhan, le consommateur algérien prend son mal en patience
D’autres marques ont obtenu leurs agréments définitifs d’importation, à savoir Fiat et Jac, en attendant Citroën, Peugeot, Renault qui devrait relancer très prochainement son usine de montage, en attendant celles que les Algériens attendent impatiemment, particulièrement les allemandes. Une offre abondante et alléchante, certes, mais qui cependant suscite la réflexion à plus d’un égard. En effet, force est de s’interroger, cependant, si oui ou non ces mesures seront-elles suffisantes pour garantir un marché national de l’automobile sain ? Un marché qui, dans le même temps, offrira la possibilité au citoyen algérien d’acquérir un véhicule à un prix raisonnable, et qui prémunira l’économie contre la dilapidation de la devise ? En d’autres termes, pourra-t-on éviter les erreurs du passé ? Selon les récentes interventions de l’économiste Abderrahmane Mebtoul, il est vital « d’éviter les erreurs du passé qui ont conduit au gaspillage des ressources financières et des devises ». L’expert s’est interrogé notamment sur qui pourra acheter des voitures dont le prix ne cesse d’augmenter, eu égard à la progression de l’inflation et la baisse du pouvoir d’achat des couches moyennes ? Abordant le volet industriel, le Professeur a mis l’accent sur l’importance de prendre en compte « les risques de surfacturation, les capacités d’intégration, la configuration de la sous-traitance et la gestion des ressources ». Pendant ce temps-là, Ramadhan oblige, ce qui taraude beaucoup plus l’esprit des Algériens, c’est la cherté de la vie.
En attendant une baisse significative des prix …
De ce fait, verra-t-on un jour les prix du véhicule neuf revenir à une vraie logique commerciale ? Ou bien doit-on s’abstenir carrément de tout pronostic, contrairement aux dernières sorties du président de l’APOCE, Mustapha Zebdi, qui s’est quelque peu égaré en annonçant que le véhicule le moins cher, serait accessible à partir de 13 695 euros, ne dépassant pas les 200 millions de centimes, ici en Algérie. Qu’à cela ne tienne, Zebdi ne s’est pas abstenu de réagir sur sa page Facebook, lui qui a estimé que « les prix qui ont été annoncés sont des prix surprenants et inattendus pour une grande partie du public, d’autant plus que ces prix peuvent être une référence pour d’autres marques ». Allusion faite à son annonce quelque peu loin de la réalité, la veille du lancement officiel au Sheraton, Zebdi a ajouté que « le prix de la voiture Fiat 500 en a surpris plus d’un », tout en reconnaissant néanmoins que « les prix qui étaient auparavant pour les voitures sur nos marchés hebdomadaires, à 350 et 400 millions, appartiennent désormais au passé ». Et de conclure son commentaire : « bien sûr, nous aurions aimé que le prix des voitures d’occasion baisse plus qu’il ne le fait actuellement, pour ouvrir la voie à la famille moyenne, avec une possibilité pratique d’obtenir une voiture ». Ne dit-on pas que l’espoir fait vivre ?
Synthèse Hamid Si Ahmed