L’Algérie a mis « en bleu » le projet de résolution du Conseil de sécurité de l’ONU qui appelle à un cessez-le-feu immédiat à Ghaza.
Il sera soumis au vote des membres du Conseil demain mardi. Au sein du Conseil de sécurité, «mettre en bleu» le projet de résolution signifie qu’il est arrivé à la dernière étape, avant sa soumission au vote. Les observateurs estiment qu’un veto des États-Unis contre le projet de résolution appelant à l’arrêt de l’agression sioniste contre la population palestinienne de Ghaza, «serait une responsabilité terrible face à l’histoire» dans le contexte de l’extension du crime génocidaire sioniste à Rafah. Or, les États-Unis ont annoncé qu’ils voteront contre le projet de résolution soumis par l’Algérie.
Le « véto-feu vert » des États-Unis
En panne d’arguments, la diplomate américaine utilise le mensonge en prétendant que le projet de résolution de l’Algérie freine les négociations en cours vers un accord de cessez-le-feu. Il y a eu, auparavant, des projets soumis au Conseil de sécurité, en l’absence de négociations, et les États-Unis ont mis le véto, c’est à dire qu’ils ont donné leur feu vert à l’entité sioniste pour la poursuite du génocide, y compris à Rafah. Depuis le 7 octobre 2023, l’armée sioniste mène, avec le soutien multiforme et massif des États-Unis et des pays atlantistes, y compris par la fourniture des bombes qui servent au massacre des Palestiniens, une agression sauvage contre Ghaza qui a entraîné des destructions d’infrastructures en plus d’une catastrophe humanitaire sans précédent. Hier, dimanche, le bilan s’est alourdi à 28 985 martyrs et 68 883 blessés, a indiqué le ministère palestinien de la Santé, qui a également fait état d’un total de 127 martyrs au cours des dernières 24 heures. Le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus, a déclaré, dimanche, que l’hôpital Nasser de Khan Younès, dans le sud de Ghaza, n’était plus fonctionnel. Les médias palestiniens ont indiqué qu’un bombardement de l’armée sioniste a visé hier une maison abritant des personnes déplacées à Khirbet Al-Adas, au nord de Rafah, faisant 6 martyrs, dont deux enfants et une femme. En Cisjordanie, la police sioniste a annoncé l’arrestation du secrétaire du Comité central du Fatah, Jibril Rajoub, pour incitation au « terrorisme ».
La cause palestinienne à l’UA
Hier, en marge de la 37ème session ordinaire de l’Assemblée des chefs d’État et de Gouvernement de l’Union africaine, à Addis-Abeba, la question palestinienne a fait l’objet d’entretiens au cours de la réunion ministérielle du groupe des États africains membres du Conseil de sécurité des Nations unies (A3 : Algérie, Sierra Leone et Mozambique). Le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ahmed Attaf, a participé à cette réunion. Les membres du groupe ont renouvelé leur soutien au projet de résolution initié par l’Algérie pour activer les mesures temporaires émises par la Cour internationale de Justice (CIJ) afin de faire cesser l’agression sioniste et mettre fin au génocide contre le peuple palestinien frère. À cette occasion, Ahmed Attaf a tenu à rappeler que l’Algérie continuera de militer pour une solution africaine aux problèmes africains
La solidarité
Aux États-Unis, sept syndicats nationaux et plus de 200 syndicats locaux ont annoncé la formation d’une coalition pour faire pression en faveur d’un cessez-le-feu dans la guerre génocidaire menée par l’entité sioniste dans la bande de Ghaza. D’autre part, une gigantesque marche a eu lieu dans la capitale américaine, Washington, exigeant « le retrait de l’occupant sioniste de Rafah et l’arrêt du soutien du gouvernement américain. Vendredi et samedi, les Jordaniens se sont mobilisés par milliers pour bloquer la voie terrestre et le transport de marchandises vers l’entité sioniste. Par ailleurs, en marge de la Conférence de Munich sur la sécurité, le ministre qatari des Affaires étrangères, Mohammed Ben Abdelrahmane Al-Thani, a déclaré que « la tendance qui a prévalu ces derniers jours n’était pas très prometteuse pour les négociations». «La guerre dans la bande de Ghaza doit cesser aujourd’hui et sans conditions préalables», a-t-il insisté.
M’hamed Rebah