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Après ses mises en garde d’il y a quelques semaines : le FMI soutient les réformes de l’Algérie

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Dans son évaluation rendue publique en mai dernier, le FMI a tiré la sonnette d’alarme quant à la situation financière de l’Algérie découlant du choc pétrolier de l’été 2014. Il semblerait qu’après son constat de terrain, l’institution de Bretton Woods a revu ses calculs. Désormais, elle appuie les réformes structurelles de l’Algérie et croit à une transition économique graduelle.

En effet, la visite effectuée jeudi dernier à Alger, par une délégation du Fonds monétaire international (FMI), a été l’occasion de dresser l’état des lieux de l’économie nationale et de mettre à jours le fichier des données telle qu’elles se présentent aujourd’hui. Ainsi, comme le pense le gouvernement, le choc pétrolier qualifié de «grande ampleur», a finalement été une leçon à retenir, pour repenser le modèle économique, devant s’accommoder, désormais, avec l’économie de marché. À l’issue des ses consultations périodiques faites en mai dernier, au titre de 2016, le FMI avait suggéré à l’Algérie d’envisager le recours à l’endettement extérieur et l’ouverture du capital de certaines entreprises étatiques. Néanmoins, la première proposition a tellement été décriée par la classe politique et les spécialistes de l’économie, que le gouvernement a décidé d’opter pour la solution nationale, d’où l’emprunt obligataire en cours, depuis le début de l’opération le 17 avril dernier. Cette option supplante de fait le recours à l’endettement extérieur, comme solution suggérée par le FMI auparavant, alors qu’aujourd’hui, il se ressaisit pour soutenir qu’elle n’est pas irréversible. Il estime même que l’Algérie n’a pas besoin d’argent pour se surpasser de la crise, mais de réformes structurelles, entend-t-il. Pour le reste, les responsables de cette institution qui se sont rendus en Algérie la fin de la semaine passée, considèrent que l’économie nationale supporte le coup de l’impact de la chute de l’or noir, quand bien même elle est dépendante de la rente pétrolière. Une résilience qui est due à la marge de manœuvre dont dispose encore le pays pour sortir de la crise, et qui est selon le FMI, le résultat à la fois du cumul enregistré par les réserves de change et l’épargne publique ainsi que le remboursement de la dette extérieure de l’Algérie. D’ailleurs, la croissance économique enregistrée reste relativement stable à 3,9%, même si à l’avenir, le pays doit relever le défi d’aller graduellement vers la diversification de la production en dehors des hydrocarbures. Ceci, d’autant plus que la fluctuation des marchés pétroliers s’inscrit «probablement dans la durée», a mis en garde Jean-François Dauphin, chef de division du département Moyen-Orient et Asie centrale du FMI. Pour cette institution, «les atouts» qui se présentent au pays ne sont pas toutefois une fin en soi, sachant que la chute brutale des prix du pétrole a été «assez rapide et forte» avec comme incidences un rétrécissement grave sur les ressources publiques, qu’elle nécessite une réponse bien appropriée à même de rattraper les équilibres macro-économiques et générer une croissance économique hors hydrocarbures. Diversifier l’économie dépend aussi, selon les mêmes responsables, d’une volonté politique des autorités. Au-delà des réformes enclenchées depuis la fin de l’année 2015, en matière de mesures soutenues autour de la diversification de l’économie, à travers notamment la loi de Finances 2016, le Code de l’investissement…, ce qui est l’esquisse du nouveau modèle économique entériné par la Tripartite du 5 juin dernier, le FMI a recommandé à l’Algérie «une mise en œuvre effective» de ces mêmes réformes.
Il s’agit de confier la mission de la création de la richesse au secteur privé, par l’encouragement de l’investissement par l’amélioration du climat des affaires. Il faut dire que les remarques du FMI n’ont pas été étrangères au gouvernement, comme l’attestent les nombreuses dispositions de lois adoptées en ce sens. Le problème est à chercher peut être sur un autre niveau. Comment procéder à la mise en œuvre de ces réformes et quel est le temps nécessaire pour atteindre les objectifs assignés ? Des questions essentielles auxquelles il faudra répondre sur le terrain. Or, il semblerait que même devant une telle situation «d’état de fait», il se trouve qu’il y’a toujours des résistances quant au changement devant faire passer le pays d’une économie rentière à une entité plus ouverte sur le marché. Sur cette question, le FMI estime que la transition ne doit pas être brutale et qu’elle doit se faire de manière «la plus douce». Mais, pour peu encore que les réformes structurelles soient suffisantes à même de se lancer «le plutôt possible» les mesures effectives d’encouragement du secteur privé. Ce n’est pas tout, puisque cette ouverture doit être tout aussi accompagnée par l’amélioration de la gouvernance de l’entreprise, les conditions de concurrence ainsi que la formation des ressources humaines (éducation et formation professionnelle), comme recommandation émise par l’institution de Bretton Woods. D’autre part, l’organisme financier n’a pas manqué de souligner que le gouvernement algérien aborde avec «sérieux» la situation économique et affirme de la disponibilité du FMI à accompagner cette démarche avec son assistance et ses conseils.
Farid Guellil

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