Si au Vietnam, à Cuba lors de la tentative d’agression américaine connue sous l’appellation opération de la « baie des Cochons (1961)», au Liban ou en Palestine, les tunnels ont servi la bonne cause, pour le Maroc du Makhzen, ils constituent un des moyens permettant d’envahir de drogue l’Europe. L’arsenal des narcotrafiquants de sa majesté est varié. Les vedette Go-fast, les drones, les sous-marins ont aujourd’hui un nouveau concurrent, des tunnels qui relient la ville marocaine de Fnideq à l’enclave espagnole de Ceuta.
C’est ce qui ressort des nombreux articles ce la presse espagnole qui ont repris un communiqué de la Guardia civile faisant état de la découverte d’un tunnel long de plusieurs dizaines de mètres et s’étendant à 12 mètres sous terre reliant la ville de Fnideq à un entrepôt désaffecté dans la zone industrielle de Ceuta. C’est lors d’une perquisition ordonnée par un juge d’instruction que cette découverte a été faite. Le tunnel est « étroit et renforcé avec des étais en bois », ce qui prouve qu’il est utilisé pour le transport de la drogue et les produits de contrebande, un trafic dans lequel versent des réseaux pilotés et protégés par le Makhzen.
Les médias espagnols ont indiqué que le tunnel mesurerait au moins 50 mètres de long, et pourrait être plus long que cela, car son point d’arrivée exact n’a pas encore été déterminé. Cette découverte est intervenue dans le cadre d’une vaste opération des services de sécurité espagnols qui ont ciblé des bandes criminelles impliquées dans le trafic de drogue en Espagne. L’opération, lancée depuis trois semaines, a permis l’arrestation de 14 personnes, dont deux policiers, outre la saisie de soixante quintaux de haschisch. La police espagnole poursuit ses investigations et de nouvelles révélations pourraient être faites dans les prochains jours. Pour leur part, les autorités marocaines, et malgré les preuves de leur implication dans le trafic de drogue ont remis en cause les révélations de la police espagnole. Mais cela n’a pas empêché la Guardia civile de poursuivre ses recherches le long de la bande séparant la ville de Fnideq à l’enclave espagnole de Ceuta afin de découvrir de nouvelles preuves sur le recours des trafiquants marocains à l’utilisation de tunnels pour noyer de drogue l’Europe.
Slimane B.