Le Premier ministre, Abdelaziz Djerad, a opéré, jeudi, après consultation du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, un vaste mouvement dans le corps des directeurs de l’éducation ayant touché 34 directeurs (11 mutations, 23 fins de fonctions et 23 nominations). Pour ce qui est des nominations, ce mouvement a donc concerné les directions de wilayas d’Adrar, de Béjaïa, de Blida, de Tébessa, de Tiaret, de Sétif, de Sidi Bel Abbès, et d’Annaba. Ce mouvement de nomination a également concerné les directions de l’éducation des wilayas de Guelma, de Mostaganem, de M’sila, de Mascara, d’Ouargla, d’Illizi, de Bordj Bou- Arreridj, de Tissemssilt, de Khenchela, de Naâma, de Aïn-Témouchent, et enfin Relizane. Pour ce qui est des mutations, celles-ci ont touché les directions de l’Éducation des wilayas de Batna, d’Alger Ouest, d’Alger Est, de Saïda, de Constantine, de Médéa, d’Oran, de Boumerdès, d’El-Oued de Tipasa et d’Ain Defla. À se demander, toutefois, si ces changements permettront d’apporter un plus pour le secteur en général et à la gestion des établissements scolaires en particulier, notamment au niveau local et dans les régions éloignées. Depuis des années, en effet, le secteur de l’éducation souffre d’un laisser-aller et de l’incompétence des responsables de wilayas, ce qui se répercute de manière directe sur la scolarité des élèves. Il faut dire que 58 ans après l’indépendance de l’Algérie, il existe malheureusement des enfants privés d’école, pour la simple raison qu’il n’y a pas de transports scolaires. Dans les zones enclavées ou ce qu’on appelle les zones d’ombre, beaucoup d’élèves décrochent, en effet, car en attendant désespérément qu’une école ouvre à coté de chez eux, ne peuvent plus faire des kilomètres risquant les kidnappings ou différents accidents durant les longs trajets. Ceci sans oublier l’absence de restauration scolaire, et de moyens de chauffage dans les classes dans les grandes périodes de froid, dont des enquêtes, faut-il le rappeler, ont été ouvertes vers la fin de l’année passée sur instruction du ministère de l’Intérieur en coordination avec l’Éducation. Si l’on évoque les problèmes d’ordre financier qui ne doivent pourtant pas se poser car les budgets alloués au secteur chaque année permettent largement de dépasser tout cela, l’on n’oublie pas de parler de l’épineux souci du suivi de la qualité de l’enseignement et de la pédagogie, lesquels sont déjà affaiblis et bousculés par les exigences de la situation sanitaire liée à la pandémie de la Covid-19. Les nouveaux directeurs de l’éducation ont en tout cas du pain sur la planche, et tôt ou tard l’on saura si les responsabilités ont été bien assumées.
Ania Nait Chalal