
Alors que l’étau de l’offensive israélienne se resserre, la bande de Ghaza est plongée dans un chaos de frappes aériennes et de tirs d’artillerie incessants.
En seulement 24 heures, ce sont 39 Palestiniens, en majorité des civils innocents, qui ont été martyrisés, portant un nouveau coup de massue à une population déjà exsangue. La situation humanitaire a atteint un point de non-retour, tandis que la communauté internationale semble observer, impuissante, cette tragédie se dérouler. Les dernières 24 heures ont marqué l’une des périodes les plus sombres pour Ghaza. Les bombardements israéliens ont ciblé sans relâche des quartiers densément peuplés tels que Chajaiya, Zeitoun et Tuffah, situés à l’est de Ghaza-ville. Le bilan est effroyable : 39 vies fauchées, dont de nombreuses femmes et enfants. Des témoignages poignants font état d’un pilonnage continu par l’artillerie israélienne pendant des heures. Dans le quartier de Zeitoun, deux jeunes filles et un adulte ont péri sous les bombes, tandis qu’à Tuffah, trois autres civils ont été retrouvés sans vie sous les décombres de leur foyer. Les camps de déplacés n’ont pas été épargnés : un enfant réfugié a été tué dans la région de Mawasi, à l’ouest de Khan Younès, victime d’une frappe de drone israélien. Le sud de Ghaza a également été le théâtre d’une escalade de violence particulièrement brutale. À Khan Younès, un adolescent de 17 ans a succombé à ses blessures après un bombardement. Sur la côte, un pêcheur a été froidement abattu par des tirs provenant de vedettes israéliennes. À Rafah, les hélicoptères d’assaut israéliens ont intensifié leurs frappes, réduisant en ruines plusieurs immeubles résidentiels. Selon des sources médicales locales, de nombreuses victimes restent piégées sous les décombres, laissant craindre un bilan encore plus lourd. Depuis le 7 octobre 2023, le ministère de la Santé de Ghaza dresse un tableau apocalyptique : 51 495 martyrs et 117 524 blessés. Cette tragédie humaine, où les enfants et les femmes paient un tribut exorbitant, est dénoncée par de nombreuses organisations internationales comme un génocide planifié, bénéficiant du soutien des États-Unis. Le 18 mars 2025, l’espoir d’un répit s’est envolé lorsqu’Israël a rompu un cessez-le-feu précédemment conclu, relançant les hostilités. Depuis cette date funeste, 2111 nouveaux décès et 5483 blessés supplémentaires sont venus alourdir le fardeau de Ghaza.
Une arme « moins coûteuse » pour exterminer les Palestiniens !
Au-delà des bombes, la famine s’installe comme une autre arme de destruction massive. L’UNRWA et le Programme alimentaire mondial ont tiré la sonnette d’alarme, annonçant la fin totale de leurs stocks de nourriture. Plus de 3000 camions d’aide humanitaire, chargés de denrées vitales, sont bloqués aux portes de Ghaza par les autorités israéliennes. « Le blocus doit être levé immédiatement », implore l’UNRWA, soulignant que la famine se propage à une vitesse alarmante parmi les habitants, en particulier les enfants, qui sont les premières victimes de cette crise sans précédent. Pour la première fois de son histoire, Ghaza est confrontée à l’un des sièges alimentaires les plus dévastateurs. Jonathan Whittall, chef de la coordination humanitaire de l’ONU, décrit une situation dramatique où « la population suffoque, les hôpitaux sont saturés, les soins manquent, et l’espoir s’amenuise chaque jour. » Depuis près de deux mois, l’accès humanitaire est totalement obstrué, laissant les organisations sur le terrain impuissantes face à la destruction généralisée et au manque criant de ressources. Malgré les appels incessants des Nations unies, de l’Union européenne et de nombreuses ONG internationales, Israël maintient un blocus total sur Ghaza depuis près de deux mois. « Les gens suffoquent, » s’alarme Jonathan Whittall. « Le système hospitalier est à l’agonie. Il n’y a plus de médicaments, plus de matériel, plus rien. » À l’hôpital Nasser de Khan Younès, des scènes déchirantes témoignent de la désespérance : des médecins sont contraints d’improviser des interventions chirurgicales à la lumière de lampes torches. « Nous avons des enfants qui meurent non pas de blessures graves, mais de simples infections, parce que nous n’avons pas d’antibiotiques, » confie une infirmière, le cœur brisé. Face à ce drame humanitaire d’une ampleur cataclysmique, la communauté internationale semble figée dans une inaction assourdissante, voire complice. Le soutien inconditionnel des États-Unis à Israël continue de paralyser toute initiative diplomatique sérieuse. Le Hamas, de son côté, affirme respecter les termes de l’accord de cessez-le-feu initial et conditionne la libération des otages israéliens au retrait total de l’armée d’occupation de Ghaza. Mais sur le terrain, la logique implacable de la force brute continue de dicter sa loi, et c’est la population civile de Ghaza qui en paie le prix fort. « Chaque martyr avait un nom, une histoire, une famille, » rappelle avec une tristesse infinie Mona, une enseignante dans une école détruite de Ghaza-ville. « Nous ne sommes pas des chiffres. Nous sommes des êtres humains abandonnés par le monde entier. » Alors que la poussière des bombardements retombe lentement, une vérité glaçante persiste : à Ghaza, les morts s’accumulent dans un silence international assourdissant, tandis que les survivants luttent pour leur existence, pris au piège entre les bombes et la famine. L’urgence d’un cessez-le-feu immédiat, la levée du blocus et une intervention internationale forte n’ont jamais été aussi vitales pour éviter une catastrophe humaine encore plus grande.
M. Seghilani